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Saviez-vous que le SMCRS n’existe plus?

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Le Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS) est l’institution qui gère désormais les déchets en Haïti. Cette nouvelle structure autonome qui s’étend sur tout le territoire national, remplace le Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS). 

La loi portant sur la création, l’organisation et le fonctionnement du Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS) est entrée en vigueur depuis le 21 septembre 2017. Le SNGRS dont le directeur, M. Anel Bruno, est installé le 24 septembre 2018, remplace désormais le Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS). La nouvelle institution a pour rôle de gérer les déchets médicaux et toxiques, et assurer le contrôle et la cohésion des différents acteurs du secteur.

Le SNGRS, placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement, fonctionne de concert avec les Collectivités territoriales . Il doit collecter, trier, recycler et transformer les déchets. Il fixe les normes dans lesquelles ces activités doivent être effectuées, notamment les lieux d’établissement des sites de décharges. Contrairement au SMCRS qui s’occupait uniquement de la région métropolitaine du pays, le SNGRS dessert tout le territoire national. C’est pourquoi la loi portant sur son organisation, prévoit des bureaux départementaux et communaux afin de décentraliser le service. L’institution peut aussi demander à la DGI de mettre à sa disposition des espaces appropriés en vue de transformer certains déchets collectés. Dans certains cas, elle est autorisée à employer d’autres entités dans le cadre d’un travail de sous-œuvre.

Le SNGRS est administré par un conseil d’administration et une direction générale.  Le ministre de l’Environnement et le ministre des Travaux Publics, Transports et Communication sont respectivement président et vice-président du conseil. Trois représentants de la Fédération Nationale des Maires (FENAM) font également partie du conseil.

Pour plus d’efficacité 

Le SMCRS créé depuis 1981, dépendait de l’Etat central avec sa double tutelle du ministère des Travaux publics et du ministère de l’Intérieur. Il collectait et de traitait les résidus urbains tels que les ordures ménagères, les déchets des commerçants et des industries. Mais son service ne s’étendait qu’à Carrefour, Port-au-Prince, Delmas, Pétion-ville, Tabarre, Cité soleil, Croix-des-Bouquets et Montagne Noire. Vu le nombre limité de camions à ordures et leur dysfonctionnement, le SMCRS visait surtout les zones produisant le plus de déchets. Il y aurait par année cinq millions de tonnes métriques d’ordures dans le pays dont seulement 13 % ont pu être collecté par le SMCRS. Les entreprises privées en ramassaient environ 15%.

Selon le député Gary Bodeau, initiateur de la loi qui a créé la SNGRS, la nouvelle institution sera de loin plus efficace que le SMCRS. « Le marché des ordures est trop importante pour le négliger compte tenu des problèmes de santé publique. Le SMCRS servait à payer des militants politiques pour des fins d’apaisement social. Aujourd’hui on peut  définir une vraie politique de gestion des déchets. », souligne le président de la chambre basse. En plus de décentraliser la collecte et le traitement des déchets, le SNGRS est autonome par rapport au pouvoir central. Son conseil d’administration implique plusieurs ministère et la Fédération Nationale des Maires. La nouvelle institution gère également les déchets médicaux et à haute toxicité.

Assainir le pays, un grand défi

Port-au-Prince produit 6000m3 de déchets par jour dont seulement 30% sont collectés. Les produits en styrofoam sont parmi les plus nuisibles contre lesquels le SNGRS aura à lutter. En juillet 2013, un arrêté ministériel a interdit leur entrée sur le territoire. On les voit pourtant partout à travers le pays malgré une décision d’Etat l’interdisant. Sans organismes compétentes et structurés les lois même bien pensées sont caduques.

Jusqu’à date, aucune amélioration substantielle n’est constatée en ce qui a trait à la gestion de l’insalubrité. Cela fait moins d’un mois que la SNGRS existe, c’est un grand défi qui attend cette nouvelle institution.

 

Patrick Erwin Michel a étudié les Sciences Juridiques à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques (FDSE) de l’Université d’Etat d’Haïti. Il finalise actuellement son mémoire de sortie sur la pauvreté et les Droits humains. Il a également étudié l’art dramatique à l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS), ainsi que le journalisme à l’ISNAC. Son champ d’intérêt inclue le Droit, la littérature, la sociologie et les arts.

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