FREE WRITING

Ecrivons encore

0

Ce texte est une réponse à la publication: Lettre à mon amant écrivain

Je n’ai jamais jugé un livre par sa couverture. J’ai toujours cru que les voluptés de l’écriture et de la lecture n’avaient pas d’égales. C’est avec voracité que j’ai mangé les 1.000 mots que cachait ton image. J’avoue que ma satiété a dépassé ma curiosité. J’ai pris goût à notre œuvre, et elle a pour moi plus de valeur qu’un best-seller passager. Si tu m’as rassasié, laisse-moi te confesser que je ne suis pas prêt de me lasser. Non, avec toi, je n’ai pas encore écrit mon dernier mot.

Offre-moi encore ta compagnie pour un petit voyage où nous écrirons encore. Viens avec moi faire une randonnée littéraire où j’apprendrai un peu plus sur toi et où tu découvriras bien des choses sur moi. Je te montrerai à quel point je suis  malade, fou de littérature. Et à l’instar de Christian Grey, je t’exposerai les 50 nuances de ma folie. Nous venons d’écrire ensemble, donc  ce n’est pas toi qui va me guérir.

Ca nous prendra un peu de temps. Il te faudra du souffle et beaucoup d’énergie. Demande à Dany Laferrière comment faire pour ne pas te fatiguer. Ainsi, tout au long du parcours tu profiteras de ma versatilité. Tu me prendras pour Gary Victor, quand je t’emmènerai « A l’angle des rues parallèles« ; ou peut-être Clément Benoit quand, dans la langue d’Oswald Durand, je te ferai voir « Les couleurs de la pluie » (Koulè lapli). Même si  nous ne sommes pas pressés, ne me compare pas à Jules Verne; je suis plus abondant et surtout moins prenant. Non, le tour du monde ne nous prendra pas quatre-vingt jours. Avec moi, tu le feras en une nuit.

Albert Camus, dis-tu? Oui, il aimait jouer avec les mots et il savait les placer. Moi j’aime déplacer les lettres et jouer dans les mots. Je  vais remplacer la lettre e par la lettre i pour te faire « jouer » intensément. Je vais te donner un peu de « sucre » mais en  permutant les lettres « e » et « r ». J’aime bien philosopher, j’aime bien René Descartes. Mais là, je veux improviser et  laisser les pulsions nous guider. Alors exprimons-nous sans « Discours sur la méthode« . Si tu as aimé notre première, ce n’était qu’un « essai ». Soyons plus aventureux, explorons d’autres genres littéraires. J’ai envie de jongler avec eux tout au long du parcours. Je débuterai à la Thierry Michel, par un avant-propos « poétique »  juste avant de te faire passer à « La saison des cris« . Puis, je t’étudierai de fond en comble, de la tête au pied, comme pour rédiger ta « biographie ». J’adopterai un style d’écriture qui te rappellera les « contes de fée ». Nous éviterons la « fable »: ce ne sera pas un temps pour l’humour ni pour la morale. Il y aura beaucoup d’intrigues, ce sera comme un roman…Disons un roman policier où je serai le criminel. Et tu pourras crier mon nom comme pour dénoncer l’auteur intellectuel du crime.

Pour ajouter une couleur de « théâtre », nous changerons souvent de scènes. Dans chacun des actes, tu me feras apprécier tes retentissants talents d’oratrice. Ne sois pas timide, vas-y, fais ton show. Offre-moi du spectacle comme si #TuEtaisGaëlle. Moi, je resterai concentré comme un écolier sur sa feuille d’examen, je disserterai pour la note maximale.

Et quand, finalement, nous arriverons au dernier chapitre, je ferai pression sur ma plume comme si je voulais écrire en gras. J’utiliserai des mots perçants; je les rédigerai par saccade. Je t’obligerai à me suivre. Nous conjuguerons nos efforts, nous alignerons nos rythmes, comme si nous partagions la même muse. Nos phrases se suivront sans se jalonner par des points et nous resterons sur la ligne. Nous ajouterons une touche vocale pour agrémenter le fond musical; un chœur à deux voix que nous chanterons a capella. Nous augmenterons la vélocité. Je me lancerai dans une course contre la montre et à coup sûr, je gagnerai….

Ainsi, tu pourras jouir d’une chute aussi épique qu’un chef d’œuvre de « science-fiction », le genre qui t’inspirera quand tu voudras écrire tes « mémoires ».

Alors, sœur de plume, donne-moi ta main, je t’invite encore une fois. Ecrivons encore !

Voici ma plume, assieds-toi. Donne-moi le signal de départ et je t’emmène pour une  odyssée.

Steeve Bazile

 

Je suis Steeve Bazile, entrepreneur, journaliste, mais avant tout amateur de littérature. J’ai trouvé en cette dernière, un trésor surpassant toute forme d’intelligence : le bon sens. Le mien étant régulièrement aiguisé, je m’arroge donc de dire, de débattre, d’opiner, de contester, de questionner tout ce que je crois comprendre. Un érudit, dites-vous! Mais non, je ne suis qu’un profane… Le profane avisé!

    Comments

    Leave a reply

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *