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Ce fameux tsunami!

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Il est environ 3h du matin. Je suis très calme, perdu dans un monde qui m’est étranger. Entre le noir de ce monde et ma vraie vie, toute une histoire se déroule. Une population entière s’affole alors que moi, je dors profondément. Innocemment, je change de positions, recherchant la parfaite harmonie entre la chaleur de mon cœur et la tendresse de mon lit.

Je suis en train d’enlacer tendrement mon oreiller. C’est alors que de loin, j’entends un bruit bizarre. Plusieurs cas de figures: besoin d’une voiture pour l’hôpital, maison en feu, cambrioleurs dans le quartier; une urgence quelconque… J’ai pensé à tout, sauf à une plaisanterie de mauvais goût, après seulement 2h de sommeil en plus.

Quelques secondes plus tard, je parviens à être conscient d’une seule chose: le bruit s’intensifie. C’est confirmé, on frappe à ma barrière. La nouvelle est si pressante que la personne laisse le pont de l’entrée principale, suit le mur de la clôture afin d’atteindre la proximité de la maison. C’est définitivement du sérieux; je suis enfin réveillé. Complètement… « Mezanmi, kouri! Dlo anvayi nou. Lanmè anvayi Okay, lap desann sou nou. Fòk nou pran mòn! », hurlait la voix essoufflée.

A entendre ces mots, j’avoue que je suis sous le choc. C’est normal d’ailleurs. Rappelez-vous que mon petit moment d’amour vient d’être interrompu …Et mes yeux à moitié obstrués par mes paupières sont encore somnolentes. Ma fierté dans cette histoire, c’est que je ne suis pas surpris sur le lit de la voisine, donc, pas besoin de courir en caleçon. J’ai pris le temps de me changer, de prendre mon téléphone et mes lunettes. Je prends enfin la direction de la barrière, prêt à faire face à « urgence ».

Oh mon Dieu! J’ai en face de moi tout le quartier. Une population mobilisée. Une population mobilisée en toute ignorance. Mobilisée à ne rien faire sinon qu’à s’affoler. Des soupirs! Des cris! Des pleurs! Des prières! Des prédications! Pas de confessions malheureusement, euh heureusement !
Et moi dans tout cela? Seulement 4 choses: 

– J’appelle un ami de Cayes-Jacmel pour mieux m’informer de la situation.

– J’appelle un ami de la protection civile, aucune alerte,


– A ce moment, je juge nécessaire de tweeter, ce qui m’amène à échanger avec quelques amis, à rire de la situation et à comprendre de fond en comble le phénomène. Cette situation de panique a été provoquée suite à la circulation massive d’une note vocale sur Whatsapp. 

Le soleil se lève. A l’est, apparait le bon sens. Des centaines de gens quittent enfin les montagnes de Cap-Rouge et regagnent leur demeure respective à Cyvadier, à Meyer, à St-Cyr (…) et même à Siloé. Une nouvelle journée commence. Me voilà plongé dans de profondes réflexions. A ce stade, je fais la 4ème chose face à cette situation: écrire aux utilisateurs des réseaux sociaux.

« A vous tous, utilisateurs des réseaux sociaux.

Je vais passer outre  la formalité d’une lettre pour vous adresser directement mes propos.

Lorsque vous partagez les trucs débiles que vous trouvez sur internet, vous êtes beaucoup plus imbéciles que les bons à rien qui consacrent leur temps à les préparer.


Faites un effort! Soyez beaucoup plus intelligents que le téléphone que vous utilisez. »

Ayibopostement,
Cosny…
12 octobre 2016]

Et pour revenir à l’acte qui a interrompu mon sommeil : A cette personne qui a eu la bonté de me réveiller afin de me sauver  de ce fameux tsunami, je t’en supplie, la prochaine fois, laisse-moi me noyer, dans mes sécrétions nocturnes.

 

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