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Mon mari, je le garde !

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Ce texte est une réponse au billet « Je veux votre mari ».

J’ai senti votre existence.

On dit que les femmes ont un sixième sens pour ces choses. Mais, plus que cette intuition féminine, disons que j’ai reconnu, comme je me plais à l’appeler, les symptômes du « side chick ». Oh oui ! Je vois bien les sourires en coin lorsqu’il reçoit vos textos, ses airs pensifs et surtout ce zèle renouvelé qu’il a pour ce boulot qu’aux dernières nouvelles, il détestait et pensait même quitter. Ce fut comme un effet boule de neige : réunions tardives et voyages à l’étranger à n’en plus finir. Sans oublier les marques d’affection à mon égard qui ont triplé. Ce n’est pas la première fois que je fais face à ce genre de situations, j’ai été l’oreille attentive de bien d’amies cocues. Je connais mon mari et je sais ce qui vous a rendue amoureuse de lui. Sans oublier les cadeaux de luxe, les voyages à l’étranger et vos week-ends dans cette maison à Kenscoff qu’il m’avait offerte pour nos 5 ans de mariage et qu’il avait baptisé notre « nid d’amour ».

Et oui, comme je le disais : quelle femme ne serait, à défaut d’être amoureuse, très « attachée » dans de telles conditions ? Mais moi, voyez-vous, je l’ai connu quand nous étions tous les deux à l’université et qu’à cette époque les seules fleurs qu’il pouvait m’offrir tous les jours étaient les hibiscus que sa mère cultivait. Je suis tombée amoureuse de cet homme sensible et généreux qui n’hésitait pas entre deux cours à venir me rassurer au sujet d’un examen difficile, cet homme qui se plaisait à échanger nos sacs à dos quand il passait me prendre parce que le mien était toujours plus lourd et qui savait comment me faire rire pendant des heures. Alors, en plus d’être mon mari, cet homme dont vous vous croyez amoureuse est mon partenaire depuis 13 ans. Ensemble, nous avons bâti pierre par pierre un foyer sur le long terme. Et vous, vous êtes ce nuage qui s’est égaré devant mon soleil, vous êtes ce parfum trop sucré sur ses habits qui l’oblige à prendre une douche dès qu’il rentre à la maison. Vous êtes ces messages qui lui font prétexter des coliques la moitié de la nuit, vous êtes la raison pour laquelle il m’a offert ce voyage avec mes copines, car il voulait partir avec vous à Barcelone, vous êtes celle qui creuse dans nos économies, vous êtes celle qui squatte notre maison à Kenscoff, vous êtes cette distraction qui commence à être bien trop coûteuse.

Et moi voyez-vous, je suis sa femme!

Celle qui ne lui a jamais lâché la main aussi bien durant les moments de faste que durant les périodes de vache maigre, celle qui s’occupe de sa maison, de sa personne, de ses petits soucis et de ses plaisirs depuis 13 ans. Mais surtout, je suis la femme qui sait ce qu’elle veut. Et si au moins, il assumait votre relation, si j’avais reçu des aveux d’amour à votre égard, j’aurais compris que l’homme que j’aime puisse avoir trouvé une musique qui fait battre son cœur plus vite que la mienne. J’aurais compris que mon histoire est bien finie et qu’il est temps de changer de livre.

Mais non !

Il nie votre existence, méprise les femmes qui acceptent la situation qui est vôtre car combien de fois ne l’ai-je entendu sermonner mes nièces sur la nécessité de ne pas devenir la maîtresse d’un homme, son amante cachée ?!

Alors très chère, aussi déterminée ou amoureuse que vous puissiez être, mon mari JE LE GARDE !

Jean Wenshe

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