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« In memoriam »

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Nos souvenirs sont restés intacts, conservés dans l’urne funeste de nos mémoires, emprisonnés à jamais par le spectre de cette tragédie sismique néfaste. Parents, amis, conjoints, conjointes, cette fracture nette et soudaine est belle et bien survenue.

Revenons cinq ans en arrière. Ce jour devait être, à peu de choses près, un jour comme les autres. Chacun devait vaquer à ses occupations et obligations respectives. Tout devait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, enfin toutes proportions gardées, vu l’évidente singularité de notre pays.

Cette journée commenca comme à l’accoutumée avec la douce odeur du café, le réveil matinal par les « cocoricos » stridents du coq ou par l’appel d’obligations découlant de la dure réalité de la vie, l’anxiété du « struggle for life », de la sélection darwinienne naturelle qui caractérise une bonne partie de notre population.

Nous avons tout de même, si nous regardons le verre à moitié rempli, vécu 16h et 52 minutes de « normalité à l’haïtienne » en ce jour de janvier. Mais le chaos qui suivit défia totalement nos imaginations.

16h53. Comme le carillon fatidique d’un clocher, résonna dans nos âmes « le requiem sanglant du 12 », La terre trembla, se déchaina, ravagea, emportant dans son torrent impétueux nos plus tendres souvenirs et nos plus chers compagnons.

Ô rage, ô desespoir, ô secousses ennemies.

1 826 jours plus tard la preuve de la résilience haïtienne est bien là. L’étendard de l’espoir veut être brandi… De la poussière et de l’indigence nous sortirons et notre lampe en demi-teinte sera vivement rallumée en hommage à tous ceux qui, dans l’au delà, nous ont précédé.

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Amoureux de sport et de foot en particulier , l'écriture constitue pour moi un exutoire et un incroyable moyen de partage.

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