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Les 5 meilleurs lyrics de Youssoupha sur Haïti

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Youssoupha sera en concert le 5 juillet 2019 pour fêter les 5 ans d’existence d’Ayibopost. Cet événement unique aura lieu au Parc historique de la Canne à Sucre. Pour vous mettre dans l’ambiance, on vous présente 5 fois où le rappeur a parlé d’Haïti dans ses chansons.

La voix de Youssoupha Mabiki est facilement reconnaissable pour les fans de rap français. Cet artiste, né au Congo en 1979, est l’un des rappeurs les plus connus du monde francophone, et bien au-delà. Son label Bomayé (qui signifie littéralement tue-le) a produit d’autres stars très connues dans le rap.

Les sons de Youssoupha sont de véritables chefs-d’œuvre, remplis de verves et de poésie.

Ci-après, une sélection de textes où Youssoupha a mentionné Haïti ou l’histoire de ce pays où il sera en concert pour la première fois le 5 juillet 2019.

  1.       Black Out

C’est un track de l’album NGRTD (Négritude) sorti en 2015. Le titre invite à penser à l’obscurité. Surtout si vous avez encore en mémoire le frais souvenir d’un président qui a promis l’électricité 24/24. Mais ça c’est un autre débat. Black Out , si l’on se fie à la traduction de l’expression anglaise, signifierait une absence de lumière.

Sauf que ce titre suggère aussi autre chose. Black Out désigne aussi le silence, le « n’en parlons pas » étiqueté à des sujets qui fâchent. Des sujets dont l’importance a toujours été minimisée. Et ces thèmes ce sont les guerres commanditées en Afrique, le génocide rwandais, Patrice Lumumba… et Toussaint Louverture dans l’histoire mondiale de l’émancipation des Noirs.

  1.       Rap Franc CFA

C’est la 12e piste de l’album « En noir & blanc : En attendant Noir Désir…  Rap franc CFA, c’est une « modification » de « rap français », ce slogan que Youss aime bien scander. Mais pourquoi ajouter CFA ? Parce que le franc CFA est depuis quelque temps au cœur d’une vive polémique en Afrique. Voici la situation : La France a colonisé (tiens, tiens…) plusieurs pays d’Afrique.

Le franc CFA est la monnaie que ces pays utilisent encore, une monnaie qui vient de l’époque où ils étaient encore des colonies. Cette monnaie n’est pas fabriquée sur le continent africain, mais par la Banque de France, ce qui a un impact sur l’autonomie de ces peuples à conduire leur politique monétaire. Aujourd’hui, beaucoup de voix africaines s’élèvent pour dénoncer cette monnaie, comme vestige de la colonisation. Pour ces derniers, ces pays doivent utiliser leur propre devise.

Mais d’autres voix pensent au contraire que le franc CFA est garant d’une certaine stabilité économique, grâce à ses liens avec la France. Le débat est encore vif, mais Youssoupha a déjà pris position dans ce texte et cette position est claire : « Nique le temps des colonies ». Avec en plus une évocation du printemps arabe, ce vaste mouvement qu’a conduit les jeunes de certains pays comme la Tunisie et l’Égypte pour réclamer plus de démocratie.

Dans Rap Franc CFA, Youss a aussi « une pensée pour le peuple d’Haïti, affranchi, insoumis ». Une façon de rappeler qu’Haïti a des liens économiques avec la France, à qui elle a dû verser 60 millions de francs or pour que son indépendance soit reconnue. Le pays a mis 125 ans pour payer cette somme.

  1.       Le jour où j’ai arrêté le rap

Place à un peu de nostalgie. Place à « ces silences qui résonnent comme un cri ». Dans ce son dédié aux « quartiers de France, de Port-au-Prince et de Conakry », Youssoupha évoque sa carrière, depuis ses débuts. C’est un texte qui honore les efforts et le courage d’un jeune rappeur à qui on avait promis une carrière de vingt secondes. C’est l’histoire d’amour entre un rappeur et le rap dont il se targue d’être devenu « le boss ».

Mais comme toujours avec Youss, il se réfère à des faits d’actualité. Ici c’est le drame de la famille Traoré. Le 19 juillet 2016, Adama Traore, jeune noir de 24 ans, est mort dans des locaux de la police française, peu de temps après son interpellation par des gendarmes. Cette tragédie va faire polémique en France et va diviser le pays. Aujourd’hui encore, la famille Traoré attend que toute la lumière soit faite sur l’incident. Le jour où j’ai arrêté le rap est sur l’album Polaroïd Experience, sorti en 2018.

Et, bonus : agoraphobe, dans la phrase « avant de soulever des foules, moi, j’étais grave agoraphobe », désigne quelqu’un qui a peur des situations ou des lieux qu’il ne peut pas contrôler.

  1.       360 degrés ou de force : Nirvana

C’est un morceau difficile à comprendre, parce qu’en bon freestyle il parle de tout. Mais dans ce titre on se rend compte que Youssoupha est tout bonnement prophète. « Et, si Dieu veut, bientôt je suis vraiment en live de Haïti », c’est l’une des phrases de ce texte. Et devinez quoi ? Il le sera vraiment !

Ce morceau est sorti après un premier épisode des 360 Degrés ou de force  titré « Rolling Stones », du nom du célèbre groupe de rock. Nirvana est un autre groupe de rock fameux des années 90. Kurt Cobain, son fondateur, est tristement connu pour s’être suicidé d’une balle dans la tête le 5 avril 1994. Il était accroc à l’héroïne et, parait-il, subissait mal la pression médiatique que lui valait cette dépendance. On cherche le lien entre ce texte et l’histoire tragique du groupe…

Mais remarquez quand même le beau jeu de mots : Degrés (de gré) ou de force… Il est connu pour ça aussi Youss.

  1.       Street knowledge (Konbini News)

Bon on va tricher un peu, si vous le permettez. Parce que ce titre n’est pas une chanson de Youssoupha. C’est de préférence une courte vidéo tournée pour Konbini News, jeune média français. Mais la vidéo fait partie de cette liste parce que Youss y parle (encore) de la révolution haïtienne, principalement de Toussaint Louverture.

Street Knowledge est une série où le rappeur parle de certains personnages historiques, et de la façon dont ces gens l’ont marqué ou ont marqué l’histoire.

Journaliste. Éditeur à AyiboPost. Juste un humain qui questionne ses origines, sa place, sa route et sa destination. Surtout sa destination.

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