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Ma dernière carte…

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« Qu’est ce que tu  prends Sara» ?   

J’entendis la question de Stéphanie et regardai dans mon porte-feuille. Il ne me restait plus que 700 dollars et j’avais ce maudit loyer à payer. Henri était devenu très radin ces derniers temps. Depuis que sa femme lui avait annoncé la venue de leur second enfant, il comptait les sous et cela avait tendance à m’énerver. Il savait pourtant ce que j’attendais de lui. J’avais été pourtant claire lors de notre première rencontre. Il voulait mon jeune et beau corps, et moi son argent. Notre pacte était pourtant clair. Je lui faisais l’amour, j’écoutais ses jérémiades et, lui, en contrepartie, devait tout me payer.

Cette grossesse venait tout gâcher. Ce n’était pas à moi de payer la stupidité de sa femme qui avait eu le culot de tomber enceinte d’un second enfant. Cette Jennifer!!! Il fallait toujours qu’elle se mette en travers de mon chemin. Je n’en pouvais plus. Je devais tout lui passer. Madame avait toujours des envies. Henri m’insupportait avec ses excusses à la noix: « Désolée Sara, Jennifer a besoin de moi », ou encore « Sara essaie de comprendre, tu sais que je suis un homme marié, un père ».

Pourtant, Jennifer devrait me comprendre puisqu’elle aussi faisait en sorte qu’Henri lui passat tous ses caprices.

Il est vrai que nous n’avions pas le même âge mais je voyais en elle la mère que j’aurais pu avoir tellement on se ressemblait. J’en arrivais même à me demander si ce n’était pas cela qui avait  attiré Henri. Jennifer et moi aurions pu être de très grandes amies dans une autre vie et en d’autres circonstances. Elle m’aurait guidée, enseignée. Je l’admirais, la jalousais, l’enviais et la détestais en même temps. Je voulais sa place, cette place qui lui confèrait un certain statut. Un statut qu’elle voulait garder d’où cette nouvelle grossesse. Eh oui, j’avais compris les raisons de la démarche de Jennifer. Elle était au courant pour Henri et moi et voulait à tout prix éviter qu’Henri ne la quitte pour une femme plus jeune.

J’aurais bien voulu l’affronter, lui faire comprendre que sa mise en scène ne marcherait pas. J’aurais voulu lui dire que je ne partirais pas. Je lui aurais fait comprendre qu’au contraire son attitude ne faisait que confirmer que je prenais de plus en plus de la place et de l’importance dans la vie d’Henri. MA PLACE.

Je souris en mon for intérieur. Oui, je sentais que l’heure était venue… L’heure pour moi d’abattre une nouvelle carte.

Je n’étais plus d’humeur à partager Henri et son argent. Cette fin de semaine, c’est décidé. J’irai voir Zette avec un des caleçons qu’Henri a l’habitude de laisser traîner chez moi. Elle saura quoi faire, elle. Après tout, je l’ai toujours grassement payé en contrepartie pour son travail.

Bientôt, j’allais devenir Madame Henri Jacques et cela  même Jennifer et ses deux morveux ne pourraient l’empêcher. Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir…

« Je prendrai bien une salade Aztec, finalement Steph. » dis- je à Stéphanie qui attendait encore ma réponse.

Anayiz Nadjela Pierre

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