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AU NOM DU COEUR

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J’avais encore les yeux fixés sur cette feuille sans arriver à croire ce qui y était inscrit.

Ma tête explosait.

Cette feuille, ce maudit papier remettait toute ma vie en question. Elle était le symbole de mon échec, de mon impuissance. Je ne voulais plus y penser. Je préférais me souvenir… me souvenir de notre première rencontre, de la première fois, où je l’avais tenu dans mes bras. Je me remémorais le premier jour où je l’avais vu. J’en étais tombé follement amoureux. Je voulais tout lui donner. L’aimer, la chérir était une priorité. Je me rappelais le jour où elle avait tendu ses bras vers moi, je n’avais pas pu résister à sa tendresse.  Le jour où,  j’avais raté un rendez-vous parce qu’elle couvrait une fièvre. Je n’avais pas eu le courage de me rendre au bureau. Je m’en étais senti incapable. Je souris en me rappelant tous les bons moments que nous avions passés ensemble, à son innocence. Vivre sans elle était inconcevable. Elle était mon trésor, ma fierté, mon cœur, mon âme, ma vie.

Christine, après ces cinq années passées à tes côtés, je ne m’imagine pas vivre loin de toi, voire sans toi.

Dans ma tête se dessinait plusieurs scénarios et aucun d’entre eux ne me paraissaient adaptés à la situation, à MA SITUATION. Plus je réfléchissais, plus je ne trouvais pas de réponse. Je me mis à faire les cents pas, mon cœur battant la chamade. Il n’y avait pas trente-six solutions. Ce soir j’aurai une discussion avec Sophie. Mais comment avait-elle pu ? Comment Sophie avait-elle pu me  faire un coup pareil? Elle savait pertinemment que, dès le premier regard, Christine et moi étions devenus complices, des âmes sœurs.

Cette feuille ne présageait rien de bon. Je devrais vivre sans Christine et devrais rayer, également, de ma vie Sophie. Or, je ne voulais perdre aucune des deux, surtout pas Christine. Je suis peut-être masochiste, allez savoir mais je ne pouvais me résoudre à les perdre. Mais, cette satanée feuille.….

Pourquoi avais-je voulu faire ce test ?

Pourquoi l’avais-je fait ? Pourquoi ce résultat disait que Christine et moi n’étions pas du même sang ?

Tout ca, à cause de cette foutue  carte de résidence.

Ma femme avait osé, elle avait osé me tromper, osé me manipuler. Elle avait osé me faire aimer sa fille.

« SA FILLE ».

Les mots retentirent dans ma tête comme un coup de poignard. Mon cœur avait mal. J’avais mal. Je ne pouvais m’empêcher de penser à cet homme qui m’avait ravi ma famille. J’étais anéanti.

Ils m’avaient tout pris.

Mais pourquoi les perdre ? Pourquoi devrais-je les laisser à cet homme ? Pourquoi devrais-je perdre Christine ? Pourquoi ne serais- je plus son père ? Elle n’était pas peut-être pas mon sang et ma chair mais  au creux de mon cœur,  elle était et serait toujours MA FILLE.

 

ANAYIZ NADJELA PIERRE

 

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