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Facebook Marketplace devient le nouveau Kwabosal des marchands haïtiens

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Depuis 2016, Facebook propose Marketplace, une plateforme d’achat et de vente. Depuis, beaucoup d’Haïtiens ont adopté cette nouvelle façon de faire des affaires.

 Ils s’appellent Saül, Jirona, Jasmine, Louistaud, et ils ont tous un point en commun : ils utilisent Facebook Marketplace. Depuis 2016, l’entreprise géante de Mark Zuckerberg permet à ses abonnés de vendre et d’acheter directement sur le réseau social. Le Marketplace de Facebook est le lieu où vendeurs et acheteurs se rencontrent virtuellement, pour s’échanger leurs services.

Guito Saül a fait son premier achat en 2016. Il s’agissait de téléphones. La facilité avec laquelle la transaction s’est déroulée l’a poussé à revenir vers le marché de Facebook. Maintenant, il sert de référence pour certaines entreprises, ou des particuliers qui cherchent à vendre leurs produits. Sur quelques-uns d’entre eux, il obtient une commission.

Les gadgets électroniques ne sont pas les seuls objets qui peuvent être listés sur la page. Jirona Joseph s’est ainsi trouvé une maison à louer. « Dans un premier temps, dit-elle, la maison que j’ai vue ne correspondait pas à mes besoins. J’ai gardé le contact avec le vendeur, jusqu’à ce qu’il en trouve une autre. C’est là que j’habite maintenant. »

Comment ça marche ?

Il est facile d’accéder au Marketplace. On peut y aller directement en cliquant sur le lien Marketplace ou à partir de son application Facebook. La page d’accueil liste une sélection d’objets à vendre. Cela va du simple téléphone portable au camion bascule. Pour chaque produit, le nom de l’article ainsi que son prix sont affichés. Cependant, certains vendeurs n’indiquent pas leurs prix. Ils préfèrent être contactés.

Facebook affiche le profil du vendeur, que l’utilisateur peut à tout moment visiter. La zone dans laquelle il se trouve est aussi affichée sur une carte. Des filtres de prix, de lieu, et de catégories permettent d’affiner les résultats des articles que l’on recherche.

Pour vendre un produit, c’est tout aussi simple. Des informations de base comme le nom, le prix, la photo et la description de l’article permettent de spécifier ce qu’on vend. Une fois l’article publié, les messages des personnes intéressées apparaissent dans un onglet spécial. Si le vendeur répond à la majorité de ces messages en moins d’une heure, Facebook lui attribue un badge noté « Très réactif ». Ce badge est visible pour les acheteurs.

Tous les types de produits ne sont pas acceptés. Les articles ayant rapport à la drogue, le tabac, l’alcool, la pornographie, etc. sont en principe interdits. Selon les témoignages de quelques vendeurs, les produits s’écoulent rapidement, tout dépend du prix. Mais certaines difficultés peuvent surgir. « Parfois, explique Joseph Louistaud qui vend souvent sur le Marketplace, le client se trouve dans une ville différente que moi. Il n’est pas toujours facile de payer pour lui livrer le produit. Et pour que le client se déplace, il faut créer beaucoup de confiance. Ils sont parfois victimes de mauvais coups. »

Attention à l’arnaque

Jasmine Licette a déjà vendu des produits sur le marché de Facebook, en plus d’acheter de temps en temps. Elle se dit satisfaite la plupart du temps, sauf cette fois où le produit livré ne correspondait pas exactement à la description qu’en faisait le vendeur. « Il s’agissait d’un chemisier, dit-elle. Quand le colis est arrivé, il était différent de celui qui était sur le mannequin, dans la photo. La couleur était la même, mais le modèle qu’on m’a vendu avait des boutons, contrairement à l’autre. Il était de mauvaise qualité aussi. En l’essayant, il s’est tout bonnement déchiré. J’ai perdu 20 dollars. »

Cette situation est courante sur le Marketplace. Selon Guito Saul, les vendeurs utilisent souvent des photos qu’ils ont téléchargées sur Internet. Elles ne correspondent pas toujours aux spécificités ni à l’état du produit réel.

Lorsqu’un tel problème se présente, l’utilisateur peut laisser une note sur le profil du vendeur. Elle sera visible pour les autres acheteurs qui pourront ainsi se faire une idée de la fiabilité de ce vendeur. Pour laisser une note, il suffit d’aller dans les messages échangés et cliquer sur noter le vendeur, ou noter l’acheteur. Cette fonctionnalité n’est disponible que dans les applications Facebook pour iPhone et pour Android.

Des précautions à prendre

Kapersky Lab est une entreprise privée, internationalement reconnue dans la protection de systèmes d’information. D’après la firme, le fait que le profil Facebook d’un vendeur soit associé à son compte Marketplace n’est pas toujours une bonne chose. Les piratages de comptes Facebook sont monnaie courante. De plus il est facile de créer de faux profils.

Pour se protéger d’éventuelles mésaventures, la vigilance est importante. L’une des précautions les plus simples est de vérifier le compte Facebook du vendeur, surtout s’il a une page. Le réseau social, en général, affiche depuis quand les pages sont créées, c’est une bonne indication. Il est aussi prudent de vérifier le prix de plusieurs produits du même type, sur la page de plusieurs vendeurs. Cela donne une indication de la fourchette des prix pratiqués pour l’article. Un prix trop bas ou trop élevé par rapport à la moyenne peut soulever des questions.

Facebook n’accepte pas de paiement électronique sur le Marketplace. De toute façon, dans un pays faiblement bancarisé comme Haïti, cela n’aurait pas une grande différence. Par contre, les moyens de paiements mobiles sont en vogue. Il est sage d’éviter tout vendeur qui propose un paiement de ce type ; le mieux c’est de se rencontrer, dans un lieu sûr.

Pour finir, comme le conseille Guito Saül, il vaut mieux faire affaire avec un individu ou une entreprise dont on connaît l’adresse physique.

Journaliste. Éditeur à AyiboPost. Juste un humain qui questionne ses origines, sa place, sa route et sa destination. Surtout sa destination.

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