SOCIÉTÉ

Pourquoi la Croix-Rouge ne gère plus le centre national de transfusion sanguine ?

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Une question de financement est à la base de cette rupture selon le PNST

Depuis tantôt deux ans, le centre national de transfusion sanguine n’est plus sous la responsabilité de la Croix-Rouge haïtienne. C’est le ministère de la Santé publique et de la population qui s’en charge, via le Programme national de sécurité transfusionnelle (PNST).

Au début de l’année 2019, le CNTS connaissait une crise qui avait commencé en 2018. Les bailleurs externes avaient cessé de financer cette institution. Les employés étaient en grève prolongée. C’est à ce moment que la Croix rouge Haïtienne, qui était responsable du centre, a publié une note pour se dédouaner de toute responsabilité. Dans cette note, la CRH assurait que la gestion du centre est sous l’égide du PNST.

 « Ce n’est qu’en février 2019 que nous avons été mis au courant du retrait de la CRH. La Croix-Rouge a abandonné le service parce qu’il n’y avait plus de financement », déclare Ernst Noël, président du PNTS.

Le discours est légèrement différent du côté de la Croix-Rouge haïtienne. Périclès Jean-Baptiste est coordonnateur de programme et projet dans cette organisation. Questionné sur la raison de l’abandon de la CRH, Périclès Jean Baptiste affirme que c’est parce qu’en 2018, l’État travaillait à la nomination des employés du service en tant que fonctionnaires d’État.

« Depuis 1986, on nous a confié la gestion du CNTS. Si l’État a voulu reprendre le contrôle de son service, on n’y pouvait rien », ajoute Jean Baptiste.

Un service sous contrat

Les fonds recueillis par le MSPP pour la gestion du CNTS étaient versés à La Croix-Rouge haïtienne (CRH) sous forme de contrat annuel pour la gestion des centres et postes de transfusion sanguine en Haïti. « Les contrats annuels signés entre le MSPP et la CRH avoisinaient 2,5 millions de dollars US », dit Ernst Noël.

Pendant la crise de 2018, la CRH avait présenté un budget au MSPP pour répondre à la gestion du CNTS. « Le ministère ne pouvait pas répondre à ce budget. La Croix-Rouge a profité de cette période de crise pour partir », poursuit le docteur Ernst Noël.

De son côté, Périclès Jean-Baptiste estime que c’était une situation très complexe, dont il ne souhaite pas parler. Mais il affirme que durant les périodes où le CNST était sous le contrôle de la CRH, la Croix rouge suisse et la Croix rouge américaine apportaient un appui financier aussi.

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Des rencontres ont été multipliées pour trouver une issue entre la CRH et le MSPP dans ce dossier. Rien de concret n’en est sorti.

« Il n’y a aucune politique dans cette affaire, c’est purement technique. La CRH sera toujours prête à collaborer en cas où le MSPP réclame ses services », assure Périclès Jean-Baptiste qui est aussi responsable de communication de la CRH.

Malgré l’absence de la Croix-Rouge, Ernst Noël assure que le CNTS fonctionne bien. Les 14 centres et postes de transfusion sanguine du pays arrivent à collecter 1200 pochettes de sang le mois. Ce nombre ne suffit pas pour répondre à la demande de 4 500 pochettes sanguines le mois. Pourtant, Ernst Noël se veut rassurant.

L’arrêt de financement

La politique de don de sang a une longue histoire en Haïti. En 1986, la banque de sang de l’État haïtien était logée à la rue St-Honoré. Mais un problème mondial de sang contaminé a changé le mode de gestion du sang. Le Conseil national de gouvernement avait alors demandé à la CRH d’en assurer la gestion. Un décret a été publié dans ce sens.

Quelques années plus tard, en 2004, l’État a créé le Programme national de transfusion sanguine, pour gérer la politique du sang. La collecte et le traitement étaient en majeure partie financés par des bailleurs externes, comme le Center for Disease Control and Prevention, jusqu’en 2016. Mais la Croix-Rouge en était encore le gestionnaire.

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À la fin de ce partenariat avec la CDC, le Global Fund a pris la relève et a soutenu le CNTS d’octobre 2016 à décembre 2017. Le Global Fund est un fonds financé par l’ensemble des États du monde pour combattre la tuberculose, la malaria et dans une certaine mesure pour encourager les dons de sang.

De janvier 2018 à janvier 2019, le CNTS était financé avec les fonds restants du Global Fund. Entretemps le MSPP gérait le long processus de nomination du personnel dans l’administration publique.

« C’était une période de crise et de tourment pour le CNTS. Il y avait de graves difficultés de paiement et des incertitudes quant au renouvellement des stocks de réactifs pour le traitement du sang collecté », se rappelle le docteur Noël.

Une nouvelle structure

Après la Croix-Rouge haïtienne, une nouvelle structure se charge de la question du sang. « Un décret paru en date du 13 octobre 2020 a donné naissance à une nouvelle structure appelée Organisme national du sang et des produits sanguins (ONSPS) », fait savoir docteur Ernst Noël.

La CRH se réjouit de l’autonomisation du Centre national de transfusion sanguine. « Nous collaborons avec le MSPP et nous continuerons à le faire puisque Haïti fait partie de la convention de Genève. La Croix-Rouge est nationale et internationale, et elle collabore toujours avec les autorités de la santé », dit Périclès Jean-Baptiste.

La CRH poursuit à présent son travail dans l’humanitaire et la protection civile. « La CRH est membre à part entière du système national de gestion des risques et des désastres. On est à la fois une institution indépendante et auxiliaire des pouvoirs publics. L’indépendance de la CRH lui permet d’accepter ou non une collaboration en fonction de ses ressources financières. Elle peut aussi chercher cette ressource chez un bailleur », conclut Jean-Baptiste.

Emmanuel Moïse Yves

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Journaliste à AyiboPost. Communicateur social. Je suis un passionnné de l'histoire, plus particulièrement celle d'Haïti. Ma plume reste à votre disposition puisque je pratique le journalisme pour le rendre utile à la communauté.

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