SOCIÉTÉ

Ces individus ne peuvent pas donner leur sang au Centre national de transfusion

0

Le Centre national de transfusion sanguine refuse parfois le sang de certains individus

Il est 10 heures et 15 minutes, ce mardi 26 janvier 2021. Des dizaines de personnes munies d’un thermos ou d’une prescription médicale font la navette à l’accueil duC centre national de transfusion sanguine, dans l’immeuble de la Digicel, à Turgeau.

Il s’agit pour la plupart de donneurs ou de parents de malades qui attendent une pochette de sang pour secourir leur proche.

La pochette est gratuite, mais il y a des conditions pour en obtenir une. « Il faut emmener au moins deux donneurs. Lorsque la population haïtienne comprendra la nécessité du don de sang volontaire, ce principe ne s’appliquera pas », explique le docteur Ernst Noël, directeur du CNTS.

Guetchine Magloire, une jeune femme dans la vingtaine, a dû respecter cette règle, pour secourir sa mère atteinte d’un cancer de la vulve. « On m’a recommandé d’avoir au minimum quatre donneurs pour avoir droit à deux pochettes de sang. Pour maximiser mes chances, j’ai emmené plus de personnes que la quantité recommandée », dit-elle.

Un patient en train de donner son sang.
Photo: Emmanuel Moise Yves/ayiboPost

Cependant, un des donneurs de Magloire a été écarté du processus. L’infirmière en charge à la salle de sélection n’a pas voulu réagir sur les raisons du rejet de ce donneur. Mais l’homme en question dit être un rastaman. Il aurait été écarté du processus pour avoir fumé un joint de marijuana avant de se présenter au CTNS.

Les fumeurs et consommateurs de drogues ne peuvent pas donner leur sang. Cette interdiction est valable aussi pour les homosexuels, les personnes touchées par les infections actives transmissibles par le sang (VIH, Syphilis). Les gens qui ont plusieurs partenaires sexuels ou qui se sont faits tatouer ne sont pas admissibles non plus.

Une procédure stricte

Cinq critères déterminent l’admission en tant que donneur. Selon Ernst Noël, toute personne désirant faire don de son sang doit être âgée entre 17 et 65 ans. Son poids doit correspondre au minimum à 110 livres, et son taux d’hémoglobine doit être supérieur ou égal à 12. Sa tension artérielle doit être normale avant l’opération. Pour finir, le donneur doit avoir un comportement sexuel à faible risque.

Ces restrictions garantissent la sécurité du donneur et celle du receveur. Les donneurs sont soumis à un entretien pré-don, et une évaluation physique au CNTS, qui atteste de leur qualification pour le don. L’entretien se fait par le biais d’un questionnaire de plus de cinquante questions.

Lire aussi: Effectuer son groupe sanguin dans les rues à P-au-P peut entraîner de graves conséquences

« La sincérité de vos réponses est essentielle pour garantir la sécurité transfusionnelle », lit-on dans le questionnaire. Pourtant, cela n’empêche pas que certains donneurs formulent de fausses réponses, vu qu’il n’existe pas un moyen sûr pour vérifier ce qu’ils disent.

Puisque les tests sanguins se font après collecte, de nombreuses pochettes de sang sont donc jetées après analyse. « Le sang est soumis à des tests de laboratoire. Il peut être écarté si les analyses révèlent la présence d’agents infectieux», précise docteur Noël, président du programme national de la sécurité transfusionnelle.

Les exclus

Les contre-indications potentielles liées à un donneur sont évaluées à partir de l’entretien. Ces contre-indications concernent l’état de santé ou les antécédents médicaux du donneur.

Par exemple, les personnes positives au VIH ne sont pas admises. Une personne qui suit un traitement comprenant la prise d’antibiotiques est aussi écartée du processus. « D’autres individus touchés par des maladies comme le zona ou la tuberculose sont aptes à donner du sang treize mois après leur traitement définitif », mentionne Ernst Noël.

Le plasma n’est pas très demandé.
Photo: Emmanuel Moise Yves /ayiboPost

Piercing, tatouage, consommation fréquente d’alcool ou de drogue sont des facteurs qui amènent à l’exclusion du processus.  Les aiguilles utilisées pour le tatouage sont parfois une source de contamination selon le docteur. Les tatoués et les gens qui ont fait un piercing sont habilités à donner du sang un an après.

Lire ensuite: Pourquoi est-ce si difficile d’obtenir du sang en Haïti?

Les gens ayant des relations sexuelles avec plusieurs partenaires à la fois et les homosexuels sont bannis comme donneur de sang. Pour que les homosexuels soient éligibles, ils doivent être inactifs sexuellement pendant un an.

Josué Azor, homosexuel, a déjà fait don de son sang en 2006 lorsqu’il était encore à l’école. Il raconte être au courant des restrictions du CNTS. Ainsi, il n’a plus jamais pensé à faire don de son sang.

La dernière contre-indication formulée dans le questionnaire du CNTS fait référence aux gens qui ont séjourné dans des pays étrangers, ou il y a la présence de certaines maladies a risque.

Trop de demandes

La médecine interne, la chirurgie ou la maternité sont les services médicaux qui font le plus de demandes de sang, révèle Emmanuel Samedy, médecin résident de l’hôpital de l’université d’État d’Haïti. « Les pochettes de sang non utilisées lors d’une intervention sont stockées dans des mini-banques de sang à l’hôpital», assure-t-il.

Le culot globulaire est le plus demandé.
Photo: Emmanuel Moise Yves /ayiboPost

La demande moyenne mensuelle de sang au CNTS avoisine les 4 500 pochettes. L’institution répond à 51% ou à peu près 2 300, selon les chiffres fournis par le directeur. « Parfois la demande est à la hausse, parce qu’il y a du retard dans le processus. Du coup, en fonction de leurs heures de service, plusieurs médecins peuvent formuler une demande de sang pour un seul malade », dit Ernst Noel.

Le donneur doit avoir un comportement sexuel à faible risque.

Malgré la hausse de la demande, l’institution ne collecte au total que 1000 pochettes de sang par mois, sur tout le territoire, à travers ses 14 centres de collecte. « Nous sommes parvenus à ces chiffres grâce aux collectes réalisées dans des lieux précis, où nous allons vers les gens. Généralement, les personnes qui font don au CNTS le font pour leurs proches. »

Une pochette de sang peut en moyenne aider trois personnes en difficulté. Après traitement, le sang collecté est séparé en culot globulaire (globule rouge), plaquette sanguine et plasma.

En Haïti, le culot globulaire est le plus demandé. Sa durée de vie est de 35 à 42 jours. Les plaquettes sont surtout utilisées pour les enfants atteints du cancer du sang. Leur longévité est de quatre à cinq jours et elles finissent toujours à la poubelle quand il n’y a pas assez de demandes.

Le plasma, présent en quantité suffisante, n’est pas très demandé. Sa durée de vie peut s’étendre sur une année entière.

Emmanuel Moise Yves

Avant de vous prescrire du tadalafil, votre médecin peut effectuer des analyses sanguines. cialispascherfr24.com Ces tests vérifieront si votre foie et vos reins fonctionnent bien.

Journaliste à AyiboPost. Communicateur social. Je suis un passionnné de l'histoire, plus particulièrement celle d'Haïti. Ma plume reste à votre disposition puisque je pratique le journalisme pour le rendre utile à la communauté.

Comments

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *