Est-ce que la FIFA veut vraiment normaliser la Fédération haïtienne de football ? Elle est peut-être là, la vraie question à se poser ?
Le 11 décembre 2020, conformément à l’art. 8, al. 2 de ses statuts, le Bureau de la FIFA a décidé de nommer un comité de normalisation pour la Fédération Haïtienne de Football. Cette décision faisait suite au vaste scandale sexuel qui a éclaboussé le football haïtien et qui a particulièrement touché l’ancien Président de la FHF, le Dr Yves Jean-Bart. Plus d’un an après cette annonce et près d’un an après la mise en œuvre de ce processus de normalisation, le bilan est assez pauvre.
En application de l’art. 8, al. 2 des statuts de la FIFA, « les organes exécutifs des associations membres peuvent, dans des circonstances particulières, être relevés de leurs fonctions par le conseil, en concertation avec la confédération concernée, et remplacés par un comité de normalisation pour une période donnée ».
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Sur la base de cette disposition statutaire, la Fédération internationale de football association (FIFA), dans la continuité de la procédure ouverte contre plusieurs hautes autorités du football haïtien, avait décidé de mettre en place un comité de normalisation à la tête de la Fédération haïtienne de Football (FHF) en remplacement du comité exécutif en poste. Cette décision, selon le communiqué de la FIFA, était motivée d’une part, par l’implication présumée de Dr Jean-Bart dans les affaires courantes de la Fédération malgré la suspension prononcée à son encontre ; et d’autre part, par le constat des graves et profonds défauts structurels de la gouvernance de la FHF. Selon la FIFA, cette défaillance caractérisée rendait indispensable l’engagement de la Fédération haïtienne de Football dans un long processus de réformes.
C’est dans ce contexte que la mise en place de ce comité de normalisation avait été décidée, avec les missions suivantes :
- gérer les affaires courantes de la FHF ;
- réviser les statuts de la FHF et adapter, le cas échéant, la réglementation pertinente afin d’en garantir la conformité avec les statuts et exigences de la FIFA ;
- organiser l’élection d’un nouveau comité exécutif de la FHF sur la base des nouveaux statuts de la FHF ;
- assurer une bonne transition des questions financières avec le nouveau comité exécutif de la FHF.
Cette feuille de route relativement simple, mais finalement assez difficile à exécuter s’inscrit dans le cadre d’un mandat expirant, le 30 novembre 2022, soit dans moins d’un an.
La réforme statutaire tant attendue n’a toujours pas eu lieu. En s’intéressant au cadre normatif de la FHF, il ressort plusieurs anomalies qu’il convenait déjà de régler, bien avant l’intervention de la FIFA.
Au-delà de l’enthousiasme suscité par la création de ce comité, notamment par la désignation de certains membres, le processus de normalisation de la FHF n’avance malheureusement pas. En tout cas, pas comme on l’aurait souhaité. Que s’est-il passé ?
Une saga, en plusieurs dates…
Le 30 avril 2020, dans une enquête publiée dans les colonnes du Journal britannique « The Guardian » et portant la signature de Romain Molina, Ed Aarons et Alex Cizmic, le Dr Yves Jean-Bart, alors président de la Fédération haïtienne de Football est accusé d’abus sexuels sur des joueuses mineures du Centre FIFA Goal ;
Le 2 mai 2020, Monsieur Jean-Bart signe un communiqué dans lequel il nie en bloc toutes ces accusations et dénonce un complot contre sa personne et contre le football haïtien, avec le titre : « The Guardian du 30 avril : un nouveau coup dur porté au football d’Haïti » ;
Le 11 mai 2020, accompagné de son avocat, il dépose une plainte contre X au Greffe du Tribunal de Première Instance de la Croix des Bouquets ;
Le 18 mai 2020, le Dr Yves Jean-Bart, représenté par ses avocats, dépose une plainte pour diffamation contre Monsieur Romain Molina au tribunal judiciaire de Paris ;
Le 21 mai 2020, le Dr Yves Jean-Bart, assisté de son avocat est auditionné au Parquet près le Tribunal de Première Instance de la Croix des Bouquets. Le Parquet annonce que le dossier sera transmis au Cabinet d’Instruction ;
Le 25 mai 2020, en application des articles 84 et 85 du Code d’éthique de la FIFA, le Dr Yves Jean Bart est suspendu provisoirement, par la Chambre d’Instruction de la Commission d’éthique indépendante, pour une durée de 90 jours, le temps de faire la lumière sur les allégations portées contre lui ;
Le 21 aout 2020, sa suspension est prolongée pour une durée de 90 jours. Nella Joseph, Superviseure auprès des jeunes filles au centre technique national de Croix-des-Bouquets et Wilner Étienne, Directeur technique national sont eux aussi suspendus de toute activité liée au football pour une période de 90 jours ;
Le 15 octobre 2020, la Chambre d’Instruction de Commission d’éthique annonce avoir bouclé la procédure contre le Dr Yves Jean-Bart, soumis son rapport accompagné du dossier d’instruction à la Chambre de Jugement. Elle annonce également avoir ouvert une procédure contre Madame Yvette Félix, entraîneure au centre national de la Croix des Bouquets et prononcé contre cette dernière une interdiction provisoire d’exercer toute activité relative au football pour une durée de 90 jours ;
Il y a donc une adéquation entre ces Règlements et d’autres règlementations (certes d’une autre nature) adoptées qu’il faut corriger, en toute urgence. Il faut harmoniser les règles.
Le 16 novembre 2020, Me Emilio Accimé, Juge et Juge d’Instruction au Tribunal de Première Instance de la Croix des Bouquets, rend une ordonnance de non-lieu en faveur du Dr Yves Jean-Bart ;
Le 18 novembre 2020, Monsieur Yves Jean-Bart, Président de la Fédération haïtienne de Football (FHF) et ancien membre de la Commission de la FIFA, est jugé coupable d’abus de pouvoir et d’agression sexuelle sur plusieurs joueuses, dont des mineures, par la Chambre de Jugement de la Commission d’éthique de la FIFA. En conséquence, il a été prononcé à son encontre une interdiction à vie de toute activité liée au football. Il devra s’acquitter d’une amende d’un (1) million de francs suisses (1 000 000 CHF) ;
Le 11 décembre 2020, le Bureau du Conseil de la FIFA décide de nommer un comité de normalisation à la tête de la Fédération haïtienne de Football (Voir Intro) ;
Le 22 janvier 2021, la FIFA confirme la composition du Comité de normalisation ainsi constitué : Michaëlle Jean (Présidente), Monique André (Vice-Présidente), Jacques Letang (Membre), Yvon Sévère (Membre) ;
Le 4 février 2021, la FIFA a décidé de mettre en place un comité consultatif composé d’experts et de représentants de la société civile afin de soutenir le Comité de normalisation, présidée par Madame Michaëlle Jean. Dans la foulée, la FIFA annonce la recomposition du Comité de normalisation : Jacques Letang (Président), Monique André (Membre) et Yvon Sévère (Membre).
Et pourtant, que ce soit ou pour le Comité, ou pour les Clubs ou pour les élections nationales… les échéances n’attendront pas. Il faut sauver le football haïtien.
Plusieurs faits marquants se sont produits dans cette affaire aux allures de feuilleton hollywoodien. Nous aurons certainement l’occasion de revenir sur certains d’entre eux. En attendant, intéressons-nous de plus près à ce processus de normalisation qui n’avance pas.
Un processus qui n’avance pas…
Le mandat, tant dans la durée que dans le contenu, du Comité de normalisation institué à la tête de la Fédération haïtienne de Football est clair. En deux (2) ans, il faut réviser les statuts, organiser les élections, assurer la transition des questions financières, tout en continuant de gérer les affaires courantes. Si les nouvelles autorités du football haïtien communiquent très peu sur leurs actions, à l’évidence, il y a jusque-là très peu de réalisations à mettre à leurs actifs. La réforme statutaire tant attendue n’a toujours pas eu lieu. En s’intéressant au cadre normatif de la FHF, il ressort plusieurs anomalies qu’il convenait déjà de régler, bien avant l’intervention de la FIFA.
D’abord, les Règlements généraux de la FHF ne correspondent pas aux réalités actuelles du football haïtien. À la lecture de ce texte, qui n’est pas officiellement abrogé, servant de fondement aux activités régulières de l’instance fédérale, il ressort plusieurs inepties flagrantes. À titre d’exemple, ces Règlements sont applicables à Ligue nationale de Football (LINAF), un organisme dont l’existence ne réside que dans les temps immémoriaux. L’organisation des différents championnats nationaux étant confiée à la COCHAFOP et ses dérivés. Il y a donc une adéquation entre ces Règlements et d’autres règlementations (certes d’une autre nature) adoptées qu’il faut corriger, en toute urgence. Il faut harmoniser les règles.
Mais, qu’à cela ne tienne… l’une des grandes anomalies dans la règlementation de la Fédération haïtienne de Football, c’est la base du processus disciplinaire. Les organes juridictionnels de la FHF basent toutes leurs décisions uniquement sur les Codes disciplinaires et d’éthique de la FIFA. Cela traduit non seulement une carence normative de la part des instances haïtiennes, mais illustre également le décalage qui peut exister entre les dispositions de la FIFA et l’application qui peut en être faite par les autorités haïtiennes. À ce propos, les tarifs prévus par la FIFA à l’appui des certaines procédures sont en franc suisses, une monnaie qui est très étrangère au contexte du football haïtien. Cet exemple est marginal, mais il est assez parlant. Le diable est dans les détails. Ne l’oublions pas !
On aurait pu évoquer tant de situations qui mettent en relief, l’état catastrophique de la gouvernance du football haïtien, mais ce serait enfoncer une porte ouverte. Ce n’est pas un secret, le football haïtien va mal. Ce, depuis très longtemps, déjà. Pendant cette dernière année, la situation ne s’est malheureusement pas améliorée.
La réforme statutaire n’est pas le seul chantier qui traine à la Fédération haïtienne de Football. Les élections, fondement de ladite réforme, ne sont donc pas à l’ordre du jour. Encore moins, la transition des questions financières avec le nouveau comité exécutif. L’équation est simple. Pas de réforme statutaire. Alors, pas d’élections. Donc, pas de nouveau de comité exécutif. Par voie de conséquence, pas de transition de questions financières.
Il ne reste donc au Comité de normalisation que la gestion des affaires courantes. Alors, là…
Quand on connait la géographie du football haïtien, on sait que dans l’état actuel des choses, la tenue des championnats nationaux, dans leurs formes initiales, n’est pas possible.
Bien évidemment, les membres du Comité ne sont pas vernis par le double contexte sanitaire et sécuritaire. La crise sanitaire a forcé les autorités à arrêter prématurément le championnat national de 1re Division masculine qui n’a toujours pas repris. Le championnat féminin a pu reprendre sur un format inédit qui a vu le couronnement de l’Exafoot de Léogâne. Les sélections toutes catégories essaient tant bien que mal de poursuivre leurs activités. Des sélectionneurs ont été nommés. Mais, les résultats sur cette dernière année ne sont pas trop fameux. On ne saurait dire que sur cette dernière année le football haïtien a progressé. Les seules vraies satisfactions sont venues de l’Arcahaie Fc et du Cavaly Fc qui ont brillé au niveau régional. Ce qui est très anecdotique lorsque l’on sait que le football des Clubs est quasiment en hibernation depuis maintenant plusieurs mois. Il faudrait se livrer à une opération sauvetage de grande envergure pour trouver du positif dans le bilan du Comité de normalisation. À défaut de grands succès, il y a bien évidemment des circonstances (certaines atténuantes) qui expliquent cet échec.
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Ce comité de normalisation a été institué dans un contexte particulièrement difficile.
D’abord, il y a cette procédure ouverte contre l’ancien Président de la Fédération haïtienne de Football, le Dr Yves Jean-Bart. Après, plus de vingt ans aux commandes de la FHF et près de cinquante (50) ans dans l’environnement fédéral, plus que sa trace, Dadou avait laissé sa marque sur l’organisation du football haïtien. C’est en partie, ce que la FIFA avait mis en avant pour justifier l’institution de ce Comité. L’influence de l’ancien maitre des lieux était, à leurs yeux, toujours aussi grande. Il fallait renouveler la structure. L’ombre de Dr Jean-Bart était partout dans chaque recoin ou dans chaque casier du Centre FIFA goal ou la FHF était logée. Entre ceux qui refusaient d’admettre sa sanction et ceux-là qui faisaient tout pour la récupérer l’héritage du Dr Yves Jean-Bart n’était pas facile à porter. La succession était certes ouverte, mais pas si facilement accessible.
Ensuite, dans les premières mises en place, la FIFA n’a pas semblé totalement maitriser la situation. Il y a eu d’abord, la nomination de Michaelle Jean à la tête du Comité. Puis, son remplacement par Jacques Letang suivi de la nomination de l’ancienne Gouverneure générale du Canada à la tête du Comité consultatif en appui au comité de normalisation. Un Comité dont on questionne, à juste titre, son effectivité, voire son existence. Par rapport à ce traitement désinvolte constaté, on se demande aujourd’hui encore si l’instance internationale avait pris la pleine mesure de la complexité du dossier haïtien. Les choses n’allaient pas se simplifier quand le 1er juillet 2021, Maitre Jacques Letang, alors Président du Comité de normalisation, allait remettre sa démission dans une lettre qui continue de susciter beaucoup d’interrogations. « J’ai accepté cette mission dans le but de participer à un véritable projet de refondation du football haïtien. Je dois constater que malgré tous mes efforts, je n’ai aujourd’hui ni le pouvoir ni les moyens de remplir convenablement cette mission. Il me faut donc en tirer toutes les conclusions, et me retirer dans ce processus au sein duquel je ne parviens à me retrouver », pouvait-on lire dans sa lettre. Face à ce constat implacable, on serait tenté de dire qu’il n’y a plus rien à ajouter… mais, si : « J’ai durant ces quelques mois tout mis en œuvre pour honorer le cahier des charges défini par la FIFA. Face aux nombreuses difficultés rencontrées par le Comité, j’ai fait part des problèmes de méthode et de moyens qui ont grevé dès le départ ses capacités à lutter contre les tentatives de sabotage et la résurgence incessante des mauvaises pratiques ». Maintenant tout est dit. Les dés étaient pipés. Ce Comité, en l’état, était la chronique d’un échec annoncé. En réaction, qu’a fait la FIFA ? Absolument rien ! Depuis le départ de son ancien Président, le Comité n’a pas été complété. Pire encore, les rôles et/ou fonctions des membres restants n’ont pas été suffisamment précisés. Désormais, on ne sait plus qui fait quoi et en quelle qualité ? Est-ce que la FIFA veut vraiment normaliser la Fédération haïtienne de football ? Elle est peut-être là, la vraie question à se poser.
Enfin, il y a le double contexte sanitaire et sécuritaire qui ne facilite pas les choses. La crise du Covid-19 a été à l’origine de l’arrêt du championnat après une décision gouvernementale, plus précisément du ministre chargé des Sports. La situation de haute tension qui sévit dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince particulièrement à Martissant a coupé le pays en deux. Quand on connait la géographie du football haïtien, on sait que dans l’état actuel des choses, la tenue des championnats nationaux, dans leurs formes initiales, n’est pas possible. Ne serait-ce qu’en première division masculine, on a, le Cavaly (Léogane), Juventus (Cayes), America (Cayes)… des Clubs qui évoluent de l’autre côté de la frontière.
Même s’il n’y a pas eu de communication à ce sujet, on sait que, la FHF pour fuir l’insécurité à la Croix-des-Bouquets, a du se réfugier à Delmas. Les conditions n’ont pas été optimales pour travailler en toute sérénité. C’est un fait.
J’ai accepté cette mission dans le but de participer à un véritable projet de refondation du football haïtien.
Et comme si cela ne suffisait pas, le séisme du 14 août 2020 est venu ternir un tableau déjà très sombre. Si le Ministère chargé des Sports et le Comité de normalisation ambitionnent de reprendre les activités footballistiques, l’absence à la réunion d’une dizaine de clubs concernés et le communiqué du Comité qui s’en est suivi n’est qu’une expression de plus du profond malaise qui traverse le football haïtien. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. C’est le moins qu’on puisse dire.
Alors qu’est-ce qu’il faut faire ?
On savait tous que s’attaquer aux maux du football haïtien, c’était s’attaquer à une montagne. La feuille de route relativement simple laissait supposer un dénouement plutôt facile. Mais, au fur et à mesure qu’on analysait la situation à la FHF, au fur et à mesure que le contexte sanitaire et sécuritaire se détériorait, on a compris que la tâche ne serait pas aisée. Il semblerait que la Fédération haïtienne de Football soit une coquille vide, un panier de crabes… il faut tout reconstruire. Il faut tout recommencer.
Poser des diagnostics est, en pareille matière, ce qu’il y a de plus simple. Il faut trouver des solutions. Il faut dégager des perspectives.
Pour que le processus de normalisation de la Fédération haïtienne puisse reprendre sa marche en avant, ou mieux encore, puisse démarrer, il faudrait au moins poser les actions suivantes :
- La FIFA doit compléter le Comité de normalisation avec, au moins, trois nouveaux membres. Ces nouveaux membres doivent non seulement avoir des compétences en matière de management du sport, mais aussi, ils doivent connaitre le milieu du football haïtien. À un (1) an de la fin du mandat du Comité, le temps n’est plus à l’expérimentation, il faut agir. La FIFA a annoncé, le 12 octobre 2021, dans une lettre portant la signature de Monsieur Kenny Jean Marie, que la nomination d’un nouveau Président au sein du Comité de normalisation était l’une de ses priorités… Plus de trois (3) mois après, rien n’a été fait. C’est dire la dimension que l’instance internationale accorde à la notion de priorité.
- La FIFA doit prendre les dispositions pour rendre effectif le Comité consultatif sinon le supprimer totalement. Cela éviterait toute ambiguïté et offrirait plus de latitude au Comité de Normalisation pour recruter des experts pour appuyer ses travaux. On ne va pas se mentir, une réforme statutaire, en l’espèce, nécessite une connaissance à la fois, des règles standard de la FIFA, des procédés en matière de légistique et aussi de l’environnement du football haïtien ainsi que les normes en vigueur ;
- La FIFA doit accorder plus de pouvoir au Comité de normalisation pour accomplir valablement sa mission. Comme on a pu le déduire dans la lettre de démission de l’ancien Président du comité, Maitre Jacques Letang, l’instance internationale ne donnerait finalement que peu de liberté dans l’action aux membres du Comité. Quand on connait le contexte haïtien, on sait très bien que cela ne va pas marcher ; le Comité de normalisation doit changer sa stratégie de communication. Il doit communiquer sur ses activités, il doit se rapprocher des Clubs, du public. Il y a sans doute des travaux qui ont été faits. Un cadre responsable des questions administratives aurait été recruté ; un processus de recrutement d’un spécialiste chargé de la protection des mineurs au Centre était en cours…
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On se souvient de cette crise qui a secoué les Grenadiers, il y a quelques mois… Des joueurs s’en étaient pris directement au sélectionneur ; des joueurs ont été écartés de la Sélection nationale… aucune communication officielle n’est venue clarifier les choses. Cela ne peut continuer. Un management sportif de qualité nécessite une stratégie de communication efficace. Celle de la FHF existe à peine.
- Le Comité de normalisation doit mettre la machine électorale en marche. A moins d’un (1) an de la fin de son mandat, les Clubs, les joueurs, les associations sportives affiliées, le Public et toutes les autres personnes intéressées par le football haïtien ont le droit de savoir quand les élections auront lieu. Avant même de penser la prorogation du mandat du Comité, il faut déjà envoyer le signal qu’on veut partir dans la bonne direction. Après, les circonstances dicteront à la FIFA et aux amateurs du football, les décisions à prendre. Pour l’heure, il faut se mettre au travail.
In fine, après tout ce qu’a traversé le football haïtien, la réforme devient de plus en plus nécessaire. Depuis un an, cette réforme tarde à s’opérationnaliser et à se mettre en œuvre. Et pourtant, que ce soit ou pour le Comité, ou pour les Clubs ou pour les élections nationales… les échéances n’attendront pas. Il faut sauver le football haïtien. Et ce, à partir de maintenant. Car, demain, il sera peut-être trop tard.
Photo de couverture: Equipe haitienne de fottball, U-20. footofeminin.fr
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