POLITIQUESOCIÉTÉ

[EN DIRECT] 7 février : Haïti sous tension

0

L’équipe d’AyiboPost et ses sources suivent les évènements autour de la fin du mandat constitutionnel de Jovenel Moïse. Elle se propose de vérifier les informations rapportées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cette page est mise à jour régulièrement. Veuillez la rafraichir pour découvrir les nouvelles informations

2h 30 PM. La vague d’arrestations politiques continue. Quatre protestataires se trouvent désormais sous les verrous à Saint-Marc. Ils sont : Davidson Cerial, Henry Claude Blanc, Richardson Fils-Aimé et Fleuriné Imael. Fils-Aimé est responsable de la troupe de théâtre Palmis. Il a été sévèrement battu par la police.

1h 30 PM.  Parmi les 23 personnes appréhendées, on retrouve un juge à la Cour de cassation, Yvickel Dieujuste Dabrezil, et Marie-Louise Gauthier, inspectrice générale de la Police.

Selon Wilner Morin, président de l’Association nationale des magistrats haïtiens, l’arrestation aurait eu lieu vers 3 h du matin, heure à laquelle le juge a eu les derniers contacts avec ses proches. « C’est une arrestation illégale, tempête Wilner Morin. En tant que juge à la Cour de cassation, Dieujuste Dabrezil a une immunité. Il ne peut pas être appréhendé s’il n’y a pas flagrant délit. C’est une séquestration. »

Lire la suite ICI.

10h 51 AM. Dans une communication diffusée sur Facebook ce matin, alors qu’il s’apprêtait à prendre un avion pour « aller ouvrir le carnaval de Jacmel », le président de la République, dont le mandat est arrivé à terme aujourd’hui 7 février, selon des constitutionnalistes et l’opposition, a annoncé que les agents de sécurité du Palais National ont procédé à l’arrestation d’une vingtaine d’individus qui auraient comploté contre la sureté de l’État en ayant tenté de porter atteinte à sa vie. Parmi les personnes appréhendées, l’on retrouve un juge à la Cour de cassation et Marie-Louise Gauthier, inspectrice générale de la Police.

Le complot contre la sûreté de l’État est un chef d’accusation rare en Haïti. Cette infraction est punie de dix ans d’emprisonnement au moins et de quinze ans au plus. Il est évoqué lors de complots contre la vie ou contre la personne des membres du pouvoir exécutif, notamment le chef de l’État. Il peut aussi désigner l’intention de détruire ou de changer le gouvernement ou toute incitation à s’armer contre l’autorité du chef de l’État.

Selon les articles 66 et 67 du Code pénal, « il y a attentat, dès qu’un acte est commis ou commencé pour parvenir à l’exécution de ces crimes, quoiqu’ils n’aient pas été consommés. Il y a complot, dès que la résolution d’agir est concertée et arrêtée entre deux conspirateurs, ou un plus grand nombre, quoiqu’il n’y ait pas eu d’attentat. »

10 h 15. Le 13 janvier 2020, seulement deux minutes après minuit, le président Jovenel Moise avait sorti un tweet pour constater la caducité du parlement, bien que certains des sénateurs sortis du même processus électoral que lui affirmaient qu’il leur restait encore deux ans de mandats. La position du président a prévalu et depuis, le chef de l’État dirige le pays par décret, sans le contrepouvoir du parlement.

En suivant cette même logique, le mandat du président Jovenel Moise arrive à terme ce 7 février 2021, selon plusieurs secteurs de la vie nationale. Des dizaines d’internautes lui ont fait le rappel, tôt ce matin sur les réseaux sociaux. Plusieurs organisations de défense des droits humains et de la société civile, mais aussi des experts constitutionnels, affirment que le président doit quitter le pouvoir, pour passer les commandes au parlement, pour certains, ou à un juge de la Cour de cassation pour d’autres.

Jovenel Moise, supporté notamment par le département d’État des États-Unis, l’Organisation des États américains et l’ONU, refuse de rendre l’écharpe présidentielle. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, qui représente la justice, un des trois pouvoirs de l’État, consacre le 7 février 2021, comme échéance du mandat présidentiel. Le tiers du sénat se prononce sur la crise à 3 h, cet après-midi, selon un Tweet du président de la structure dysfonctionnelle. Jovenel Moise prendra la parole simultanément sur Facebook et d’autres plateformes en ligne.

Une situation de tension catalyse cette crise politique et constitutionnelle, longtemps annoncée. Ce dimanche, les rues de Port-au-Prince sont quasi vides.

« La ville de Jérémie s’est levée dans le calme », rapporte le journaliste Ralph Simon. Il mentionne cependant des pneus incendiés au niveau de « Nan Brouette ». Le premier février dernier, les forces de l’ordre ont arrêté le jeune opposant au pouvoir, Marc Henry Beauchamps, à 4 h 30 du matin. Il est accusé d’avoir érigé des barricades de pneus enflammés sur la voie publique. Un de ses proches a apporté un démenti formel à cette accusation, qu’il qualifie de tractation politique au média local J-Com.

Le premier février dernier, les forces de l’ordre ont arrêté le jeune opposant au pouvoir, Marc Henry Beauchamps, à 4 h 30 du matin. Photo: Ralph Simon / JCom

La ville de Jérémie s’est levée dans le calme. Photo: Ralph Simon / JCom

Au Cap-Haïtien, le centre-ville paraît calme. « Calme et désert », précise Gérard Maxineau, journaliste. En dehors de la ville, à Cité Lescot, des pneus enflammés sont remarqués. La circulation en voiture est quasi-inexistante. 

Une situation similaire se développe aux Cayes. Des observateurs rapportent des pneus enflammés à plusieurs endroits. Certains citoyens tentent de bloquer leurs zones pour parer d’éventuels désordres.

Articles, podcasts et vidéos pour mieux comprendre la crise actuelle : 

Lire: Quand Jovenel Moïse doit-il quitter le pouvoir ? En 2021 ou en 2022 ?

Lire aussi: De la validité juridique des Décrets pris par le Président Jovenel Moïse

Deux ex-officiels de l’administration Jovenel Moïse et Jimmy Cherizier sanctionnés par les Etats-Unis

La rédaction de Ayibopost

    Comments

    Leave a reply

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *