Louis Van Gaal n’avait même pas caché son plan de jeu défensif, non pas pour battre l’Espagne, mais, au moins limiter son arrogante domination et obtenir un match nul qui garderait intact les chances de qualification des deux favoris. Avant le match, l’entraîneur néerlandais annonça un 5-3-2 contraire à sa propre philosophie et celle de son pays adoptée depuis les années 60 à partir des propositions de Rinus Michels, chantre doctrinaire du football offensif, relayé par Johan Cruyff et ses nombreux disciples.
Van Gaal aligna, en effet, De Vrij, Vlaar, Martins dans l’axe de la défense; Janmat et Blind animèrent les côtés; De Guzman, De Jong, médians défensifs, surveillaient le cœur du milieu, aidés par Sneijder dont la bonne technique et la qualité de la passe longue devaient mettre en orbite Van Persie et Roben, atouts offensifs maîtres des Néerlandais. Si l’idée dévoilée de Van Gaal était d’être défensif sans honte, il ne fit point division des tâches qu’il comptait imposer à ses adversaires : le ballon pour l’Espagne, le terrain pour les
Certes, l’Espagne a encore séduit par la qualité de la circulation du ballon en 1e
Le bon plan de jeu est celui qui contrarie les qualités de l’adversaire et exploite ses faiblesses. En cela, Van Gaal et ses hommes ont été parfaits. Gavés de succès les Espagnols sont devenus arrogants, lâchant souvent la vigilance. C’est ce qui se produisit quand, la
Comme De Jong, De Guzman, Sneijder, Blind et Janmat peuplaient le milieu avec agressivité et qu’en même temps Roben et Van Persie surveillaient davantage les montées d’Azpilicueta et Alba que les simagrées de Piqué et Ramos, Xavi, le seul Espagnol à surnager du naufrage, avait de plus en plus de difficultés à créer les intervalles. En invitant Ramos et Piqué à s’illusionner de leur liberté d’action, les Néerlandais vidaient la zone de défense absolue espagnole, d’autant plus que Busquets chargé de se placer entre les deux centraux s’est montré trop lent à la course quand il fallait poursuivre un Roben, par exemple. La lenteur de Costa, visiblement convalescent, facilita la tâche des bourreaux néerlandais.
Et lorsque les Espagnols, pleins de leur arrogance nouvelle, partirent en désordre à la recherche du 2–2, suite au but de Vrij de la tête sur coup franc, autre faiblesse espagnole, il n’y avait plus d’ordre à observer. Les
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