Le 11 février 2014, Lebron James, lors d’une entrevue à la chaîne de télévision NBA TV, a déclaré : qu’à la fin de sa carrière il fera partie du « Mont Rushmore », un monument qui représente les visages de 4 des présidents les plus marquants des
Lors de cette entrevue, Lebron avancait que, selon lui, le « Mont Rushmore », était
Néanmoins, dès cette année, Lebron se met sur une voie royale mais épineuse, et pourrait faire basculer la hiérarchie de la NBA, s’il arrive à remporter le titre et le trophée qui récompense le meilleur joueur da la finale. Ainsi il offrira aux Cavaliers leur premier titre de NBA et à la ville de Cleveland son premier titre (tout sport professionnel confondu) depuis 1965. Il sera titulaire de 3 titres de NBA (autant que Bird ; un de plus que Wilt), 3 titres de MVP de finale (autant que Shaq, Duncan, Magic ; un de plus que Kareem, Kobe, et Bird). Avec ses 4 titres de MVP en saison régulière, il arrive à faire autant que Wilt et même mieux que Shaq, Duncan, Bird, Magic et Kobe. Tous ces joueurs précités sont des génies qui ont suscité l’euphorie autour d’eux, ils ont dominé leur génération respective, ils ont su montrer la voie de la victoire à leurs coéquipiers et porter leurs équipes au sommet.
Dans tout sport collectif, même le joueur le plus brillant ne peut faire gagner son équipe, sans l’apport de ses coéquipiers. C’est la règle, et la NBA n’en est pas exempte ! Depuis 2006, la NBA a développé une statistique pour déterminer l’impact et l’influence de chaque joueur dans l’évolution de son équipe à chaque fois qu’il foule le parquet. Ainsi, on comptabilise le nombre de points marqués et encaissés par son équipe, puis on fait la différence pour trouver le résultat. Ex : Si Lebron joue 34 minutes dans un match et durant cette période Cleveland marque 50 points et en encaisse 40, Lebron termine avec une stat +10 ; mais si son équipe encaisse 50 points et en marque 40, il termine avec -10. C’est ce qu’on appelle le +/- stat ou Lenovo Stat. Cette statistique nous permet aussi de déterminer l’importance des joueurs (supporting cast ou role player) qui entourent le meilleur joueur (franchise player) dans chaque équipe. Elle va
Pour déterminer les équipes les plus talentueuses ayant atteint la finale durant les 30 dernières années, on additionne la stat +/- de chaque « franchise player » à celle de leur « supporting cast » sans la star sur le terrain. De ce fait, on aperçoit que Cleveland Cavaliers en 2015 est la 12e équipe la moins talentueuse sur 62 équipes en finale NBA depuis 1985 avec un total de +6,5. Pire encore, si on enlève la stat +/- de Lebron à celle de l’équipe, Cleveland devient la 3e pire équipe emmenée en finale par son meilleur joueur avec -0,1 quand Lebron n’est pas sur le terrain. Les 2 autres pires équipes sont celles des Knicks de Larry Johnson en 1999 et Lebron James encore à Cleveland en 2007 avec des coéquipiers à -0,2. A titre de comparaison l’équipe de Golden State Warriors en 2015 est la 14e équipe la plus talentueuse à être en finale, au cours des ces 30 dernières années, avec un total de +11. Kobe lui a hérité des 15e et 18e meilleurs « supporting cast » en 2009 et 2010 avec les Lakers. Michael Jordan a eu l’équipe la plus talentueuse avec +14,6 en 1996 et les 3 des 6 meilleurs supporting cast, durant cette période.
Avec la blessure de Kevin Love, et les pépins physiques de Kyrie Irving, les stats de Lebron James au cours des playoffs 2015 sont de plus en plus révélatrices de son poids énorme dans les résultats de son équipe, et elles confirment celle de la stat Lenovo (+/-). Car en inscrivant 27,2% des points de son équipe et en ajoutant les 38,2% des points qu’il fait marquer à ses coéquipiers, suite à des passes décisives, Lebron est impliqué directement sur 65,4% des points de Cleveland après 14 matches. On n’y ajoute même pas, les rebonds, les contres, les ballons volés, etc. Ce qui est énorme ! Dès ce jeudi, Lebron débutera la finale contre l’actuel MVP de la NBA, le futur meilleur tireur à 3 points dans l’histoire de la ligue (s’il ne l’est pas déjà) ; un joueur qui lie spectacle et efficacité, adresse et rapidité, une futur légende. Il sera accompagné de la meilleure équipe de la saison, qui n’a perdu que 3 fois à domicile en 49 rencontres dont une seule défaite en playoffs sur 8 matches. L’Oracle Arena est par conséquent une véritable forteresse, et Lebron et Cleveland devront au moins gagner un match pour espérer remporter la finale.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! Si Lebron arrive à franchir cette rude épreuve, en tirant son équipe vers la victoire comme il l’a fait durant tous les playoffs, tout en étant très dominant; s’il gagne cette finale pour la ville de Cleveland privé de titre sportif majeur professionnel depuis plusieurs décennies; s’il permet aux Cavaliers de remporter leur premier trophée en NBA; s’il arrive à gagner avec un effectif diminué par les blessures de ses 2 meilleurs coéquipiers, contre une équipe qui a gagné plus de 65 matches en saison régulière (les 13 équipes ayant compilé 65 victoires au moins sur une saison, qui ont été en finale NBA la même année, ont toutes remporté le titre) alors King James sera sur une voie royale pour atteindre son objectif. Et, sa principale fierté serait de voir son effigie au Mont Rushmore et son nom faire l’unanimité parmi les 4 meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA.
Paul Junior Prudent / Twitter: @paul_prudent
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