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Ronaldo, Neymar et Messi

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Cristiano Ronaldo n’a pas participé aux matchs de préparation du Portugal après la clôture de la saison en Europe. Il ne peut donc être jaugé dans la perspective des performances des grandes figures en phase de poule de la Coupe du Monde qui commence donc ce 12 juin. Ayant joué sous infiltration la finale de la Ligue des Champions, qu’il traversa d’ailleurs comme un fantôme, malgré sa fausse joie pour un penalty réussi en toute fin de match alors que son équipe, le Real, menait déjà 3–0, le Portugais pourrait même ne pas débuter la partie capitale du 16 juin contre l’Allemagne. On ne connaît donc pas son état de forme. À la limite, le risque se justifie de pronostiquer qu’il ne sera pas le meilleur de la phase de poule où son équipe rencontrera, en plus de l’Allemagne, les États-Unis et le Ghana. Neymar, quant à lui, a réussi quelques dribbles en 1ère mi-temps de Brésil Panama – par exemple, un délicieux petit pont suivi d’un centre piqué pour Fred qui avait mérité d’être transformé en but — et surtout, un coup franc-but plein de classe, le premier des quatre que le Brésil a marqués aux Canaleros. Sa 2e mi-temps fut encore plus prometteuse. D’abord par une envie manifeste d’assurer le leadership technique de son équipe tant il varia dans l’occupation spatiale : le couloir pour étirer la défense adverse, déborder, dribbler, centrer ; l’axe pour diriger les grandes manœuvres technico-tactiques. Il fut même brillantissime quand il permit à Hulk, par une talonnade au cœur d’une défense il est vrai à la dérive, de marquer par une frappe fouettée de l’extérieur du pied gauche. C’est encore Neymar qui, à 40 mètres du but panaméen, accéléra dans l’axe, après une passe anodine reçue de Fernandinho, pour livrer une passe interstitielle dans le dos de la défense, et permettre à Maxwell de centrer vers Willian qui marqua le 4e but brésilien. En revanche Neymar fut, à l’image de toute l’équipe brésilienne, assez ordinaire face à la Serbie vaincue finalement 1–0 grâce à un but opportuniste de Fred qui a bien exploité une longue passe diagonale de Thiago Silva. Contre Trinidad et la Slovénie, Messi, peut-être même plus que Neymar, a montré un état d’esprit totalement différent de ce qu’on a pu voir cette année, en Europe, sous le maillot de Barcelone empoisonné par une gestion administrative et psychologique calamiteuse, dont on ne connaîtra peut-être jamais tous les contours. L’Argentin a même retrouvé goût au marquage. Les buts qu’il a ratés, plus que de la maladresse ou la malchance, témoignent de son entrain. Il éclaira sans cesse le jeu argentin, tira un coup franc, autant travaillé que puissant, qui s’écrasa sur le poteau gauche de Williams et repris victorieusement par Mascherano. Laissé au repos contre la Slovénie comme la plupart des titulaires argentins, il donna un sens au jeu argentin et aggrava la marque ouverte par Alvarez. Et de quelle manière ! Sur le côté gauche de l’attaque argentine, durant plus de huit secondes, il conserva le ballon malgré la pression successive et collective de quatre adversaires avant qu’un contre chanceux ne profita à Agüerro qui enchaîna sur Di Maria dans les 20 mètres; l’Ange piqua son ballon pour Agüerro qui s’était démarqué dans la profondeur, il suffisait alors à celui-ci de remiser dans l’axe pour Messi qui marqua de sang-froid. En pôle-position pour la figure du premier tour : Messi, Neymar le suit de près, Ronaldo est en embuscade.

Patrice "Pepé" Dumont est professeur d’Histoire, Relation internationale et Communication. Journaliste et commentateur sportif, il dirige l’émission Sportissibo à Radio Ibo. Reste toujours impliqué dans la vie politique et sociale d’Haïti.

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