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Dans les grands rituels de sacrifice, il faut souvent « deux » sacrifiés. Et ceci, que ce soit dans la tradition judé
.Dans la Grèce Antique, le rituel de l’expulsion du « pharmakos » répété chaque année le sixième jour des Thargélies — jour anniversaire de la naissance de Socrate ou lorsque la cité est la proie d’une grave crise frumentaire ou d’une épidémie, deux « pharmakoï » étaient escortés à travers la ville; on les frappait à coups de branches de figuier et de tiges d’oignons marins et on les expulsait hors de la cité pour écarter avec eux les souillures dont on les supposait chargés. Le pharmakos doit devenir le remède de la cité malade.
Plus de 2 000 ans plus tard et 9 272 Km à l’ouest, l’Haïti de 2014, est elle aussi en crise. Pour la 1ère fois, le Président Michel Martelly l’a
Beaucoup de langues se sont déliées ces derniers jours et demandent le limogeage pur et simple du Premier Ministre Laurent Lamothe. Ce qui serait, pour plus d’un, la conséquence logique de l’échec tridimensionnel de ce dernier.
- Echec au niveau du fond car les performances économiques du pays ne sont pas aussi bonnes que promises. Le slogan Haïti is open for business est devenue une légende urbaine.
- Echec au niveau de la forme car M. Lamothe pensait tout régler avec son argent et sa communication active. De plus, censé être l’émanation du Parlement, il a boudé à plusieurs occasions les convocations des députés et des sénateurs.
- Echec au niveau de sa lecture d’Haïti. M. Lamothe ayant beaucoup vécu à l’extérieur, il a minimisé les vieux démons de ce pays et pensé que la population n’avait besoin que de quelques kits alimentaires et de photos glamour sur Facebook.
Miserere mei! Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché!
Dans un exécutif bicéphale, le Premier Ministre est toujours considéré comme un « fusible » sensé sauter en période de difficultés.
Le renvoi, une démission, semblait être le destin ultime de Laurent Lamothe. Un peu à la manière du héros des tragédies grecques, à la fois coupable et innocent. Coupable parce qu’aveuglé par ses passions – l’hybris, cette démesure d’orgueil qui le guide – confronté alors au Destin, bien souvent synonyme de divinité ou, du moins, de transcendance. Innocent parce qu’il est alors le jouet de cette transcendance, de cette mystérieuse Fatalité.
Cette démission tant évoquée aurait eu comme effet de baisser l’intensité des mobilisations populaires et de permettre au Président Martelly d’aborder la dernière année de son mandat avec plus de sérénité.
Pour ce faire, il aurait fallu que ce cher « Michel » sacrifie son « Laurent » sur l’autel des intérêts supérieurs – et obscurs ( ?) – de la nation. Mais
Ainsi à la manière du pharmakos, tandis que la cité est en proie à une crise d’envergure, le président Martelly lie son destin politique à celui du Premier Ministre Lamothe… ce qui aboutira sans nul doute au
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