L’évidence s’est imposée à moi tardivement. Mon intuition féminine pourtant ne saurait me tromper. Mon mari a une maîtresse !
Je suis bouleversée, et je ressasse toutes les fois où je compatissais au sort d’amies ou d’inconnues vivant de tels drames. J’ai toujours cru que cela n’arriverait qu’aux autres, jusqu’à ce jour où je les ai vu. Et depuis, je vois évoluer leur idylle sans espoir de récupérer mon homme.
Il n’a pas froid aux yeux, il ne cache pas son jeu. Je n’exagère pas, il est scotché à Elle. Au bureau, au sport, à la maison, enfin partout, sans aucune gêne, elle est présente l’air de rien. Elle se plait à se rendre utile tout en conciliant l’agréable et le ludique même. Elle le réveille à l’heure les matins, lui notifie ses
Mon mari est si attentionné à son égard, je crois ne l’avoir jamais vu ainsi. Il est attentif à ses moindres signes, murmures… Il lui répond en lui caressant le visage de ses doigts agiles, ou en rapprochant gentiment ses lèvres des siennes… Ils entretiennent de longues conversations, et je n’arrive plus à apercevoir le visage de mon mari, qui me tourne le dos.
Hier encore, je l’ai surpris. Il était encore avec Elle. Ils étaient assis face à face. Avec un sourire béat, il la dévisageait silencieusement. De temps en temps, il effleurait sa chevelure. Mais le comble, c’est lorsqu’il la chatouillait et qu’elle se laisser aller dans un fou rire bruyant, hystérique même… J’en meurs de jalousie.
Je suis devenue invisible aux yeux de l’homme que j’aime. Nous partageons le même lit, pourtant je suis seule. Il ne m’écoute plus, il n’a d’yeux que pour Elle. Nos conversations deviennent de plus en brèves, de plus en plus banales… J’ai décidé de m’enfermer dans mon mutisme.
J’ai essayé pourtant de le reconquérir. J’ai sorti le grand jeu: la lingerie fine, son parfum préféré, mon coté félin. Je lui ai dit ma peine, je lui ai demandé de choisir. J’ai osé solliciter sa maîtresse pour qu’elle lui transmette mes messages. Il m’a répliqué qu’il n’y avait rien entre eux, que j’étais la femme de sa vie, pourtant il s’est empressé d’aller la rejoindre après notre torride nuit de réconciliation. Je l’ai suivi. Ils étaient à nouveau ensemble continuant leurs mamours de jeunes gamins amoureux.
Alors là, je n’ai pas supporté. Je me suis approchée menaçante, il a tenté de la protéger, mais je la lui ai littéralement arrachée des mains. Mon Dieu, ce foutu Téléphone! Il s’est brisé sur le sol. En colère et penaud, il a ramassé les morceaux, avant de me quitter sans un mot, blessée mais triomphante.
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