InsécuritéSOCIÉTÉ

Les bandits arrivent au Champs-de-Mars

0

«Ils font un forcing avant d’arriver sur le Palais national», dit un policier dans les alentours

Les bandits lancent ce 8 mars une attaque musclée au centre ville, selon les déclarations à AyiboPost de trois policiers dans le périmètre.

Selon les agents, l’attaque vise le commissariat de Port-au-Prince et l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO) avant le contrôle éventuel d’autres institutions dans le secteur.

«La situation est dégénérée», déclare un policier dans les environs du Champ-de-Mars. «Les gangs sont arrivés jusqu’à la rue Chavannes. Ils sont partout au Champs-de-Mars, on continue de se battre avec eux.»

Il n’y a pas d’électricité. Ce qui rend les choses difficiles, rajoute l’agent. « Je peux confirmer des tirs sur le Champs de Mars, mais il n’y a aucune attaque sur la base de l’UDMO à 7h25 PM.»

Selon un autre policier dans les alentours, «ils font un forcing avant d’arriver sur le Palais national».

Lire aussi : Les policiers désertent les rues de Port-au-Prince

Dans les environs de Turgeau, des tirs puissants peuvent être entendus.

Un citoyen rapporte avoir vu entre 30 et 50 personnes lourdement armées à proximité de la rue Chavannes.

À 9h13, les policiers de Port-au-Prince continuent de résister. Des détonations de haut calibre peuvent être entendues dans les environs. Plusieurs blindés sont sur place.

Selon un agent sur le terrain, des détonations peuvent être entendus dans les rues Lamarre et aux environs de la cour de Cassation.

Un feu peut s’observer dans une partie du ministère de l’intérieur à 21h57, ce soir, confirme un policier. Le bâtiment reste intact, ce 9 mars.

«J’ai vu la scène en passant à proximité de l’institution», déclare l’agent à AyiboPost. «Les gangs ont envoyé des cocktails Molotov dans sa direction.»

Lire aussi : Haïti : les hôpitaux dépasssés par les évènements

À 18 heures, en se dépêchant de rentrer chez lui à Turgeau, André est tombé sur quatre bandits lourdement armés devant le bâtiment de la Commission nationale des marchés publics (CNMP) sur l’avenue Christophe.

«Ils nous ont ordonné fermement de faire demi-tour. Toutes les personnes présentes ont rapidement évacué la rue en catastrophe», explique André.

«Une véritable panique règne dans la zone où j’habite», souligne André à AyiboPost.

Les coups de feu qui éclatent aux environs du Champ-de-Mars dans l’obscurité suscitent également l’effroi parmi les habitants de Poste-Marchand.

Louis vit à Poste-Marchand depuis plus de trois mois. Sous le feu des balles qui tombent régulièrement, le jeune homme ne sait plus que faire.

«Je suis actuellement allongé par terre chez moi», dit-il en riant. «La situation est vraiment désastreuse».

Par Widlore Mérancourt et Junior Legrand

Image de couverture : Lors de l’attaque des bandits au Champ-de-Mars le 8 mars 2024, des membres de la population, dont cette femme, se sont abrités, la peur visible sur le visage. | © Jean Feguens Regala/AyiboPost


Gardez contact avec AyiboPost via :

► Notre canal Telegram : cliquez ici

► Notre Channel WhatsApp : cliquez ici

► Notre Communauté WhatsApp : cliquez ici

Widlore Mérancourt est éditeur en chef d’AyiboPost et contributeur régulier au Washington Post. Il détient une maîtrise en Management des médias de l’Université de Lille et une licence en sciences juridiques. Il a été Content Manager de LoopHaïti.

Comments