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L’éducation en Haïti, une vague de changement…

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Haïti…

On entend souvent dire que notre petite île est un paradis sous-exploité. On s’exclame “peyi sa twò rich poul pòv” en voyant la quantité de richesses dont regorge notre Haïti. Les montagnes qui se dressent à l’horizon, les chutes du saut du Baril ou de Bassin bleu, le sable blanc de l’île à Vache et tant d’autres trésors que beaucoup d’Haïtiens considèrent sous-exploités. Cependant, les richesses naturelles ne constituent pas tout le potentiel de notre pays. Nous avons tendance à oublier que le capital humain représente également un vecteur de croissance. Malheureusement, une bonne partie de la population n’a pas la possibilité de le développer. La source du problème? Notre système éducatif bancal. Parmi les nombreuses victimes de cette situation, les plus touchés, sont selon moi, les jeunes issus des classes défavorisées. Condamnés à essayer d’évoluer dans un pays au sein duquel les possibilités sont limitées, ils se retrouvent pour la plupart à fréquenter des établissements où ils doivent composer avec l’absence et l’incompétence des professeurs. Ainsi, ces jeunes pleins de potentiel qui pourraient contribuer au développement économique et culturel du pays, n’ont pas l’encadrement nécessaire à leur croissance personnelle.

On observe cependant un mouvement de changement au sein du Ministère de l’éducation nationale. Le Président Martelly appelle à une prise de conscience générale et décide de mettre le cap sur la qualité de l’éducation Haïtienne. Plusieurs mesures mises en place montrent que des dispositions ont été prises afin de surveiller de près le système éducatif.

Nous savons entre autre que l’investissement est la clé du progrès. Il est temps d’arrêter de couvrir la plaie. Le gouvernement semble avoir compris qu’il est indispensable de trouver une solution permanente au problème. En effet, distribuer du matériel scolaire ou des uniformes ne sert pas à grand chose si le système éducatif est défaillant. Il est important de placer les fonds là où ils pourront avoir un impact sur le long terme. Investir plus en qualité et moins en quantité est le mot d’ordre. Trop d’écoles publiques se retrouvent avec un trop grand nombre d’élèves qui deviennent victimes d’une éducation médiocre, qui en aucune façon ne les équipe pour le reste du parcours et pour les études supérieures.

Les piètres performances des candidats aux examens d’État en sont une illustration criante. Les résultats démontrent qu’il existe une faille dans le système. Une faille qui qui nécessite un investissement rapide et intelligent. En effet, avec des taux de réussite respectifs de 52.86% et 50.75%, les départements du Nord et des Nippes affichent la meilleure performance aux examens d’État. Viennent ensuite les départements du Sud et du Centre pour lesquels on enregistre des taux de réussite de 38.15% et de 32.19% respectivement. Dans la Grand ‘Anse, seulement 28,29% des candidats réussissent les examens d’État. Les départements du Sud-Est et de l’Artibonite suivent de près avec des taux de réussite de 23.07% et de 21,23% respectivement. Avec seulement 15,64% des candidats à réussir les examens d’État, la performance du département de l’Ouest laisse à désirer. C’est aussi le cas pour le département du Nord-Est. Ce département accuse d’ailleurs un retard important dans la performance académique de ses candidats qui ne sont que 7.32% à réussir aux examens d’État((1)). 

Il faut donc éviter de faire du remblayage. Les chiffres indiquent clairement la présence d’un problème dans le système éducatif. Essayer de masquer la plaie ne représente qu’un fardeau pour le pays et pour les jeunes, qui à la longue, entrainera des dépenses de plus en plus lourdes lorsque ces derniers se retrouveront sans emploi, ou encore incapables de mettre à profit ce qu’ils ont appris au niveau secondaire.

Parmi les mesures prises par le gouvernement pour adresser ce problème, citons la récente décision du Ministère de placer toutes les écoles publiques ou subventionnées ayant un taux d’échec supérieur à 80% sous la surveillance d’un Comité provisoire de gestion pendant deux ans afin d’améliorer le rendement scolaire des élèves. De plus, à compter de l’année 2014–2015, l’accès en salle de classe sera conditionné par un permis d’enseigner, obligatoire, pour tout enseignant intervenant au niveau du préscolaire, du fondamental, du secondaire et du professionnel, dans toutes les écoles de la République.

Ce dont les jeunes Haïtiens ont besoin, c’est d’une série infrastructures qui leur permettent d’apprendre réellement, d’un gouvernement qui réalise qu’investir dans l’éducation des jeunes est une nécessité pour le pays, non seulement d’un point de vue économique mais également d’un point de vue socio-culturel. Un développement adéquat du système éducatif pourrait non seulement apporter une solution au problème de chômage mais peut également constituer une source de richesse intellectuelle pour le pays.

Jusque là, les mesures prises et mises en œuvres par les autorités concernées donnent de l’espoir. Tout laisse croire que nous pouvons nous permettre d’espérer que le système éducatif de notre pays est sur le point de connaître une vague de changement.

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((1)) Examens d’État: Publication complète des résultats de la session extraordinaire des examens du bac (MENFP)

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