Depuis le tweet de Joachim Roncin : « Je suis Charlie » en signe de solidarité à Charlie Hebdo qui, une heure avant, avait subi un attentat jihadiste, le slogan est devenu planétaire. A tel point que « Je suis Charlie » sera l’un des hashtags les plus diffusés sur les réseaux sociaux en 2015. Le slogan, devenu expression aujourd’hui, est emprunté pour d’autres causes, dès qu’on voulait montrer son support à quelque soit le fait on lui attachait le préfixe #Jesuis. Ainsi les « Je suis… » ont plu ! Personne ne saura oublier les « Je suis Paris » après les attentats de Paris le 13 novembre 2015 : la première ayant même lieu à St dénis aux abords du stade de France où se jouait un match amical de football France-Allemagne. L’expression a été reprise avant cela, soit le 16 mars 2015, par un quotidien suédois Aftonbladet qui avait titré dans son éditorial « Je suis Zlatan ». Cela, en signe de solidarité au suédois qui faisait l’objet de vives critiques en France et qui était sous la menace d’une grosse suspension, après avoir traité la France de « pays de merde » suite à un match de football. Finalement Zlatan s’en est bien sorti avec seulement 4 matches de suspension. Liberté d’expression n’est-ce pas ? Les autorités françaises se sont-elles bouchées les oreilles pour ne pas écouter les propos injurieux de Zlatan à l’endroit de la France ?
Dans la nuit du 13 au 14 février 2016, dans une vidéo postée sur le réseau social Périscope, Serge Aurier, lui aussi joueur du PSG, a lâché les vannes lors d’un chat et a traité Laurent Blanc (son entraîneur) de « fiotte » qui « prend les couilles » de Zlatan Ibrahimovic. Il a eu des propos encore moins gentils à l’endroit de plusieurs de ses coéquipiers au club. Mis à pied par le club depuis, il risque une très grosse suspension voir son licenciement au sein du club de la capitale française. Le concerné a lui-même avoué qu’il avait fait une grosse bêtise et est déjà prêt à accepter quel la sanction que le club prendra contre lui. Maintenant le débat sur le cas Aurier serait : Quelle sanction infligée à Aurier par rapport à son écart de comportement ? Si certains parlent de licenciement, d’autres pensent ce serait disproportionné et que tout ce débat ne devrait pas avoir lieu. Ils mettent en avance que Zlatan avait insulté toute la France et qu’il n’avait seulement écopé de 4 matches de suspension. Rappelons tout de même que le Paris Saint Germain (le club le plus prestigieux de la France), club où Zlatan évolue, est acheté par des Qataris. Cet émirat qui a eu aussi droit à des hôtels et des châteaux classés patrimoines mondiales, et mieux encore à un paradis fiscal dans l’Hexagone. Si la France n’a rien fait malgré les insultes de Zlatan, moi, Je n’étais pas et Je ne suis pas Zlatan !
Ce n’est pas le premier cas d’insultes (de joueur à son entraîneur) enregistré dans le monde du foot. Non sélectionné pour un match amical en 1988, Eric Cantona avait identifié son entraineur Henri Michel comme « sac à merde », ce qui lui a valu 10 mois de suspension. « Vas te faire enculer, sale fils de pute », telles ont été les propos de Nicolas Anelka à l’encontre du sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps du match France-Mexique lors de la Coupe du monde 2010, depuis il n’a plus endossé le maillot de l’équipe de France. Pour Aurier on va devoir attendre encore un peu pour connaître son sort. Mais, même avec le soutien de la Division Afrique de la FIFPro (syndicat des joueurs), il est fort probable que le joueur soit sévèrement sanctionné par son club, déjà que le concerné n’en est pas à son premier coup d’essai. En mars 2015 après la série des huitièmes de finales de la ligue des champions, dans une vidéo sur son compte facebook il a traité l’arbitre de « sale fils de pute » pour avoir expulsé Zlatan lors du match retour. Ce qui lui a coûté trois matches de suspension en Ligue des champions et des sanctions internes au PSG. Ce nouvel écart de comportement est la preuve que le joueur ne sait pas utiliser les réseaux sociaux de la meilleure des manières.
Après les excuses publiques de Serge Aurier, en attendant la décision du club, des gens lui montrent leur soutien, ils espèrent revoir le joueur sous les couleurs du PSG. Du coup je pense aux fameux slogans des « Je suis …» populaires sur les réseaux sociaux ! Mais comment le faire accepter par ces pairs ? Car la sanction sportive est une chose, mais Aurier va devoir surtout affronter la réaction d’un vestiaire sans doute échaudé par ses propos. Aujourd’hui, Serge Aurier est sans doute l’un des meilleurs latéraux au monde, mais il va devoir mieux gérer son utilisation des réseaux sociaux. Titus Livius a eu à dire que « chaque erreur humaine mérite le pardon ». En ce cens, Serge Aurier a droit à une nouvelle chance pour montrer cette fois ci qu’il a appris de ses gaffes et continuer à montrer au monde entier ses qualités de footballeur exceptionnelles. Je suis Serge Aurier!
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