La situation humanitaire s’empire dans la bande de Gaza. Chaque jour, les réseaux sociaux regorgent d’images insoutenables provoquées par le déluge de feu déclenché contre le Hamas par les forces de défense israélienne. Mais il se trouve que de terribles statistiques publiées par des sources onusiennes font état, au moment où nous écrivons cet article, de 1.100 tués dont 75 % de civils.
Depuis quelques semaines, dans cette enclave palestinienne, 1.700.000 habitants vivent un état de guerre permanent et surtout dans l’angoisse d’une mort programmée. La faucheuse peut frapper de partout, des airs ou à hauteur d’homme. Elle ne fait pas de distinction et les frappes soit disant chirurgicales de la guerre électronique s’abattent sur des immeubles entiers, emprisonnant leurs occupants sous les gravats des décombres. Et le comble de la « barbarie mécanique » pour paraphraser un éditorial d’Albert Camus, le lendemain de la bombe d’Hiroshima, c’est l’utilisation de cette puissance de feu redoutable contre des hôpitaux, des écoles, et les camps de réfugiés onusiens.
La vérité est que l’on n’est nulle part à l’abri sur cette terre de fer et de feu qu’est devenue Gaza. Il s’y déroule une guerre rampante, ignoble, insoutenable comme semble nous y avoir accoutumé ce nouveau siècle. Une guerre où les civils sont des otages et des victimes expiatoires. Pour se donner bonne conscience, l’armée israélienne envoie des SMS sur les mobiles pour annoncer une attaque imminente. Seulement comme la stratégie israélienne semble être le « no where to hide », on peut douter de l’impact humanitaire de cette approche. Comme l’affirme un journaliste palestinien, le pire n’est pas la mort, mais son attente certaine. Il souligne, par ailleurs, l’héroïsme au quotidien de ces pères et mères de famille qui s’efforcent pour leurs enfants de réinventer une vie au quotidien sous les bombes.
S’il est vrai que l’Etat d’Israël a le devoir sacré de se défendre comme le clament ses amis dans la Communauté internationale, s’il faut reconnaître que des populations israéliennes vivent dans les abris et dans une psychose de peur, sous la menace des roquettes du Hamas. Il faut aussi sans vouloir comparer les souffrances admettre qu’à Gaza, il n’existe pas de système de protection anti-missile, ni de moyens anti-aériens perfectionnés dont disposent les forces de défense israélienne qui, sont en possession des meilleures armes américaines et celles non moins efficaces fabriquées en Israël.
C’est donc David contre Goliath, une histoire que l’on connaît bien dans la région. Mais la colère de Goliath risque de souffler sur les braises de l’extrémisme et faire le lit des terrorismes les plus sombres comme ceux qui se sont follement emparés de l’Irak et de la Syrie. Il n’y a pas de solution militaire pour cette région, il n’y de la place que pour la reconnaissance mutuelle des Etats et du droit des peuples à disposer de frontières sures et stables. Sinon, le pourrissement de cette situation risque d’embraser toute une zone connue pour sa volatilité et surtout ses irritants religieux.
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