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En bref | Si rien n’est fait, que deviendra L’île de la Gonâve ?

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La crise de carburant engendre une urgence humanitaire grandissante sur cette île qui dépend de la «grande terre» pour presque tout

Le vrombissement incessant des moteurs de petits bateaux en bois se raréfiait déjà sur l’île de la Gonâve lorsque Jimmy Cherizier, alias Barbecue, ancien policier devenu le numéro 1 du gang G9, a pris la décision de bloquer totalement le central Varreux. Du coup, cela rend impossible la distribution de carburants à travers le pays depuis le 12 septembre 2022.

Quatre semaines après, la plus grande île d’Haïti ne peut plus s’approvisionner sur la grande terre et s’approche dangereusement d’une crise humanitaire.

Du coup, cela rend impossible la distribution de carburants à travers le pays depuis le 12 septembre 2022.

En pleine période de résurgence du choléra, l’eau potable n’y existe presque pas : la population boit de l’eau de pluie souvent non traitée.

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Les prix s’envolent. Il faut désormais 6 000 gourdes pour un sac de riz et 2 000 gourdes pour le gallon d’huile, informe Vadner Gabriel, président de l’association des Casecs de la Gonâve (ASCAGO).

Toutes les réserves de produits alimentaires des magasins se sont épuisées, révèle Vadner Gabriel. L’île, qui déjà était peu versée dans l’agriculture, fait face à une situation de sécheresse.

Les activités qui dépendent du carburant sur l’île sont au point mort, constate Gabriel. Et le risque de voir la localité de 87 000 habitants coupée du reste du pays s’en va grandissant, alerte-t-il.

L’île, qui déjà était peu versée dans l’agriculture, fait face à une situation de sécheresse.

« Les bateaux voyagent uniquement en cas d’urgence », déclare l’Anseloi Elson Michel, un étudiant finissant en travail social à la faculté des sciences humaines.

Il faut désormais 2 000 gourdes pour le trajet entre la Gonâve et la grande terre. Le voyage par yacht est passé de 1000 à 2500 gourdes et le prix du bateau populaire a triplé pour se placer à 1500 gourdes, informe Me Jean Milford Damas, un natif d’Anse-à-Galets et avocat militant au Barreau des Gonaïves.

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Les appels téléphoniques à travers les compagnies Digicel et Natcom passent difficilement dans la région. Raison pour laquelle les tentatives pour entrer en contact avec le maire d’Anse-à-Galets, Ernso Louissaint, n’ont pas abouti.

La population de l’île ne se laisse pas faire. Le jeudi 6 octobre 2022, la zone a enregistré sa première journée de manifestation depuis le lancement des mouvements de protestations à travers le pays contre le gouvernement d’Ariel Henry.

La population de l’île ne se laisse pas faire.

Les écoles fonctionnent sur l’île depuis le 3 octobre, mais ces ébullitions menacent le déroulé des cours.

La circulation interne se trouve aussi paralysée. Le gallon de la gazoline, quoique très rare, se vend entre 5000 à 9000 gourdes.

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Une personne qui veut quitter Anse-à-Galets pour se rendre dans l’une des sections communales de la région doit verser en moyenne 3 500 gourdes à moto, fait savoir Me Jean Milford Damas, avocat militant au Barreau des Gonaïves.

Le dernier arrivage de carburant dans le pays remonte au 18 septembre dernier, lit-on sur le compte Twitter du Terminal Varreux.

Le terminal détient en stock 4 millions de gallons de diesel, 5 millions de gallons de gazoline et plus de 800 000 gallons de kérosène.

Photo de couverture : Americo Santos

Fenel Pélissier est avocat au Barreau de Petit-Goâve, professeur de langues vivantes et passionné de littérature.

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