Ariel Henry, «tchoul blan». Dans son cas, ce n’est pas un jugement, c’est un synonyme
Le docteur Ariel Henry, il n’est pas vain de rappeler sa vraie qualité, a provoqué tant de mépris et de haine qu’il n’a sans doute pas fini de faire collecte d’injures et de caricatures. Grosse tête, corps atrophié, arpentant dans le ciel, dans un avion cassé, des «territoires perdus», il restera dans l’histoire le plus détesté et le plus minable des dirigeants politiques haïtiens. Il n’a jamais représenté qui que ce soit, ni un groupe social ni une idéologie politique.
Ariel Henry, «tchoul blan». Dans son cas, ce n’est pas un jugement, c’est un synonyme. Il n’a tellement été que cela, on aurait peut-être dû l’attendre pour inventer l’expression. «Tchoul blan», il avait cumulé deux statuts et attitudes apparemment contraires : esclave docile et gouverneur absentéiste. Pression populaire, violence des gangs, ses maîtres lui ont ordonné de démissionner. De son installation frauduleuse à sa chute de paria-banni, il n’aura jamais fait qu’obéir à ses maîtres.
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Sous les ordres d’Helen La Lime (on imagine bien leurs deux masques en couple dans un défilé de carnaval) et de quelques ambassades, il avait pris un peuple pour quantité négligeable. Le sang, la pauvreté, toute vie institutionnelle détruite, rien de ce qui arrivait aux Haïtiens ne l’affectait. Il se contentait d’aller le plus souvent que possible dans telle ambassade ou auprès de la cheffe de la mission des Nations Unies chercher des ordres et du réconfort. C’était cela, le fil d’Ariel.
Le sang, la pauvreté, toute vie institutionnelle détruite, rien de ce qui arrivait aux Haïtiens ne l’affectait.
Platitude, indifférence, insignifiance, entêtement d’un volontarisme aux conséquences catastrophiques, Ariel Henry fut RIEN, un rien qui a coûté trop cher.
Quand telle fut l’ignominie qu’on ne peut trouver à un personnage la moindre raison ni action positive, la seule défense qu’il lui reste ne peut venir que de la magie ou de la science-fiction. Si quelqu’un entend la sauver de l’opprobre et du ridicule, il ne reste qu’une stratégie : dire que la créature qui a sévi pendant deux ans en Haïti n’était pas le docteur Ariel Henry, autrefois citoyen haïtien élevé au rang de notable, mais un clone fabriqué dans un centre expérimental d’une puissance impérialiste. Un pantin assemblé à la va-vite que ses facteurs viennent de désactiver.
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Demeurent ses complices locaux. Dans l’imaginaire populaire quelques un(e)s l’ont déjà rejoint au panthéon du ridicule et de la crapulerie. Convient-il de les réunir sur une photo avec légende : portrait de groupe avec menottes ? Ou de les laisser discuter avec eux-mêmes de leur appétit d’argent, de leur vanité et de leur bassesse ? Quelle curieuse gloriole : subalternes d’un subalterne…
Demeurent aussi ses maîtres. Le seul service qu’Ariel Henry, clone ou méchant homme, pourrait rendre à l’histoire, ce serait de nous conter dans le détail ce que lui disaient ses maîtres, La Lime, telle ambassade. Pas que nous serions prêts à croire un tel homme sur parole. Il était, avant tout, un spécialiste du mensonge. Peut-être que dans le flot des vraies et fausses informations, nous trouverions des indices des motifs de haine et de domination qui ont porté des États, des institutions internationales à nous imposer, contre notre volonté et tout principe de dignité, pour un temps déjà trop long depuis le premier jour, un pantin sans escampe, sans compas, sans allure, accompagné d’une bande de clowns et de voleurs de grand chemin.
Hélas, mon bon docteur, même les enfants le savent. Le destin de tout jouet cassé est de finir dans une poubelle.
Par Lyonel Trouillot
Image de couverture éditée par AyiboPost montrant la désolation du Premier ministre démissionnaire Ariel Henry.
Visionnez cette vidéo pour découvrir l’origine politique du fameux personnage «Chaloska», dont les déguisements sont souvent présents dans les carnavals en Haïti:
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