J’aime parler, j’aime écrire. Au fait, j’aime tout simplement m’exprimer. J’aime aussi écouter. Mais, j’ai découvert que ceux qui ont vraiment des choses valables à dire n’aiment pas forcément parler. C’est pourquoi, je préfère lire. Blogueur novice, j’avoue avoir longtemps sous-estimé le pouvoir d’un blog. Mais ça, c’était avant que je ne tombe sur Ayibopost : cette plateforme de blogueurs où les idées se mélangent, où l’intellect s’échange et la littérature se mange. Lecteur, j’en ai fait mon pain quotidien. Et pour y avoir publié et profité de ses bienfaits, j’ai fini par conclure : Une pareille initiative ne peut être que celle d’un genie.
Ayibopost, c’est un peu comme ces nouveaux bars ou clubs branchés de Pétion-ville. L’accès est gratuit mais quand même élitiste. Pour cette plateforme, quelle élite? Celle qui pense avoir quelque chose à dire, voyons. Dommage que cette règle ne s’applique pas à l’auditoire.
Quand je publie sur Ayibopost, je suis tout puissant. J’ai l’art de l’argumentation et mon encre a le gout du miel. Je ne cuisine pas des textes, j’écris de la pâtisserie : appelez-moi Chef Widlore! J’ai donc tout ce qu’il faut pour subjuguer dans un monde où ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai, pour répéter Youssoupha. Je peux attaquer le pape, je peux attaquer le vagabond. Je peux être le moraliste, je peux être la racaille. Je peux rabaisser le nanti, je peux élever le pauvre. Je peux forger le portrait d’un parfait inconnu. La meilleure, c’est que même les incrédules seront convaincus. Je peux même dire K************ au président de la République… « Bon m diw! Mande Jetry pou we ». N’est-ce pas fascinant?
Quant à vous lecteurs, vous êtes à ma merci. Si l’acrobatie de mes mots vous enchante et vous émerveille, votre pitoyable naïveté ne fait que gonfler mon orgueil. Je manie la langue de Molière et celle d’Oswald Durand, feignant l’humilité pour que vous me croyiez grand. Quand je prétends émettre une opinion, vous acquiescez et partagez sans vous rendre compte que vous ne servez qu’à agrandir ma religion. Il arrive même que je prenne un ton humoristique pour dépeindre une situation réelle et accablante. Au lieu d’en prendre conscience, à gorge déployée vous riez (Allo Jean Mau). Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais je peux vous causer une catastrophe endocrinienne. Je peux jouer de vos appréhensions, jongler avec vos émotions, et même parachuter vos pulsions. Vous en doutez! On se donne rendez-vous les jeudi soir. Meg, Lou, Moumousse ou une autre….Choisissez votre escorte.
Ayibopost rassemble cette associations d’agriculteurs semant leurs idées, leurs analyses, leurs impressions, leurs frustrations… Pour résumer j’aurais pu dire leur expression, mais je vais dire leur vérité. Oui, à l’ombre de la relativité, nous prétendons tous être sincères avec l’illusion que nos plantules-textes changeront un peu le monde.
S’il y a des textes qui font mal, à la base nous ne sommes ni fous ni méchants.
Grand Corps Malade dirait :
« Alors non, on ne changera pas le monde, on est juste des chroniqueurs
D’un quotidien en noir et blanc, qu’on essaie de mettre en couleurs
Mais si on ne change pas le monde, le monde ne nous changera pas non plus
On a du cœur dans nos stylos et la sincérité comme vertu »
Avec l’engrais fourni par les lecteurs au travers de leurs commentaires et partages, Ayibopost a germé jusqu’à devenir un grand arbre fruitier. Cet arbre est aujourd’hui un symbole national de la liberté d’expression. Dans une société, où la démocratie se définit par la dictature de la cupidité nous soumettant aux caprices du plus fort, qui se douterait qu’une plateforme de blogueurs serait un havre de liberté. La liberté de réflexion, la liberté de réaction, la liberté de création, la liberté de rédaction…À l’instar de Stendhal dans sa lettre adressée à sa sœur évoquant les bienfaits que lui font Racine, Voltaire, Molière, moi je dis: «Quand je lis Ayibopost, j’oublie le reste du monde. »Alors comme ces pseudo-vedettes des réseaux sociaux qui font pleuvoir des selfies et des mémés pour cacher leur manque d’estime, pour s’extirper de l’attention, par vedettariat pathologique ou par une simple fougue triviale de socialisation, j’ai envie de me défaire de toute modestie pour clamer haut et fort: Je Publie Sur Ayibopost
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