1h00 du matin, le chien du voisin me réveille.
Ce sale cabot répugnant… j’aimerais tant lui faire la peau… J’attrape un bouquin ainsi que mon lecteur MP3 qui trainent sur la commode. Je dois trouver ce putain de sommeil qui me fuit. Je tourne les pages en écoutant la musique mais je ne parviens pas à fixer mon esprit sur ce que je lis.
Soudain, je balance tout d’un revers de main. Rage !
Marre de cette solitude qui m’oppresse.
Une bouteille de whisky traine dans un placard, en bas dans la cuisine… Je vais lui faire un sort…. Je m’installe dans le fauteuil du salon pour vider la bouteille, cigarette au bec. Confortable ce fauteuil… heureusement, vu le prix qu’il m’a coûté! Il ne s’agit pas d’un siège banal… non! Un fauteuil de bourge à 2000 euros dont j’ai trouvé le modèle dans un catalogue subtilisé dans la salle d’attente de mon médecin.
Ah! Parlons-en de celui-là… il est plus qu’un médecin, à chaque visite je lui raconte ma vie. Poli, il m’écoute silencieusement et me délivre invariablement l’ordonnance qui permettra d’obtenir les pilules d’oubli: mes anxiolytiques.
Le chat s’approche de moi alors que j’achève la bouteille. Je m’adresse à lui dépitée: «Tu t’en moques, toi, de mes malheurs! Tu t’en bats les pattes, dégages! Dégages!
La bouteille est vide, le paquet de Marlboro aussi.
Regard perdu dans le vague…
Dire que je n’avais pas touché une clope depuis des semaines… saloperie de lumière, elle me brûle les yeux… J’arrêterai de fumer un autre jour, un jour où je serais moins seule, moins bourrée…
Vague à l’âme… intense sensation de vide intérieur…
Et toujours ce clébard qui braille… Il va la fermer à la fin?
Ma vie m’emmerde, j’enchaine échec sur échec: amour, travail, famille… rien à sauver… j’ai envie d’en finir…Un simple coup de rasoir sur une veine bien placée, ce serait facile… pas le courage… non pas le courage…trop de douleur.
Suis-je bonne à quelque chose ?
Je n’arrive à rien…
Il y a pourtant, cette petite voix intérieure qui me répète sans cesse: «La vie est un combat, il faut se battre pour ne pas succomber»…
Galianie Louis
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