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Réseaux sociaux et dégénérescence de la vie privée

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Querelles entre amoureux ou disputes entre couples mariés, caresse à trois (3) en direct, danses suggestives, publication de photos d’enfants embarrassantes, de parties intimes, des mises à jour sur tous les aspects de la vie courante (indépendamment de leur importance ou des situations), les gens ne se font pas prier pour nous alimenter via les réseaux sociaux, d’informations lesquelles autrefois étaient ‘’classées dans le domaine de la vie privée’’.

Nous ne doutons pas un instant de la place prépondérante qu’occupent les réseaux sociaux dans la vie des individus du monde d’aujourd’hui. Ils permettent entre autres de demeurer socialement actifs en partageant des intérêts communs, de se faire de nouveaux amis ou de retrouver ceux qu’on avait longtemps perdu de vue, de faciliter des échanges (idées ou produits). Toutefois, ne devrons-nous pas être plus vigilants? La modération ne serait-elle pas de mise quand on pense aux effets désastreux que ‘’partager notre vie privée’’ sur les réseaux sociaux pourrait avoir ?

Nous avons encore en mémoire l’élégante mise en garde de cette Maîtresse de Cérémonie (MC) lors du mariage d’une amie : «Les futurs mariés vous sauraient gré de ne prendre aucune photo ou séquence de vidéo de leur cérémonie pour publication sur les réseaux sociaux. Ces derniers ont sollicité les services d’un professionnel pour la circonstance et partageront eux-mêmes des photos sur internet le cas échéant». Annonce inédite diraient quelques-uns ; mais, beaucoup ont été stupéfaits de se voir en vedette sur internet dans des moments où ils n’auraient pas du tout souhaité, juste parce qu’une personne munie d’un smartphone l’aurait décidé.

Soyez sélectifs dans vos publications!

Vous êtes-vous déjà mis à la place des gens qui vous suivent soit sur Facebook, Twitter ou Instagram pour vous demander s’ils étaient intéressés à savoir à quelle heure vous vous levez chaque matin, si vous vous brossez les dents avant de sortir ou à voir les photos des différents plats que vous avez consommés de la journée. Il serait temps d’arrêter de poster des images ou des textes sur vos murs juste dans le but de maintenir vos comptes à jour ou de bénéficier d’un « j’aime » insignifiant. Une publication de vous sortant des toilettes fera rire 10% de vos amis ; mais, donnera peut-être une opinion très négative sur vous à environ 90% des gens dans votre liste d’amis. Sans nous y attarder, nous soulignerons que la publication de photos d’accidents qui montrent à nu les blessés, les morts, ou du moins des funérailles constituent l’une des formes les plus choquantes de violence faite sur les gens qui vous ont accepté sur leur mur et un manque de respect pour la dignité des victimes.

Et que dire des gens qui publient des photos de leurs enfants constamment sur Facebook? Savez-vous que vous les embarrassez certaines fois et que la décision de poster des parties de leur vie sur les réseaux sociaux leur appartient à eux-seuls. Vous avez sûrement entendu parler de cette fille de 18 ans, au Land de Caranthie, en Autriche, qui a porté plainte contre ses parents pour avoir posté plus de 500 photos d’elle, dont certaines assez intimes, alors qu’elle était enfant. Eh oui ! Vos enfants ont droit à une vie privée. Et ces genres d’actions peuvent les mettre en danger en donnant à d’éventuels abuseurs la possibilité de vous localiser ainsi que votre enfant dans le but d’exécuter leurs macabres intentions.

Il n’est nulle part mentionné que les réseaux sociaux étaient les nouveaux canaux de communication avec Dieu pourtant, certains font des sessions live d’eux en train d’adorer’’ Jésus sur Facebook’’. Êtes-vous sérieux? Pensez-vous être suffisamment concentrés pour tenir votre smartphone, vous filmer et en même temps gérer votre ‘’connexion’’ avec un être suprême quelconque? Ne parlons pas des messages bien agressifs prêtant le ton de Satan sur les hauts lieux où il tenta le Seigneur, nous faisant injonction de partager les messages pour éviter une malédiction certaine et rapide.

Ne devenez pas la cible parfaite de malfrats

Vous dites avoir peur de vous faire agresser ou d’être victime de kidnapping parallèlement, vous ne passez pas une (1) heure sans dire à ‘’vos amis virtuels’’ pour la majorité, où vous vous trouvez. Vous les mettez au courant de vos moindres déplacements, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Les photos de toutes vos nouvelles acquisitions sont publiées sur Facebook, Instagram et Twitter et vous ne doutez pas un instant que quelques individus pourraient être intéressés à vous les ‘’subtiliser ’’? Il est bien temps d’y réfléchir afin de vous ressaisir et vous éviter cette probabilité que le pire arrive.

Vous n’êtes pas une star ou une célébrité !

Même les célébrités ont peur des paparazzis et se cachent la plupart du temps ; car, ils sont avant tout des êtres humains et ne souhaitent pas toujours faire l’objet de scandale. Alors, est-ce que vous voulez aller plus loin que ces gens dans votre propre vie privée en l’exposant dans ses moindres confins ? En quoi cela profite-t-il sinon se vilipender pour des futilités liées à la modernité ?

Quand vous postez votre vie sur Facebook, elle devient publique et plusieurs n’hésiteront pas à empoigner leur popcorn, s’assoir tranquillement et prendre plaisir à vous regarder vous ridiculiser. Prenez-garde à ne culminer les tumultes. Certains utilisateurs ont tellement de ‘’zen’’ à leurs actifs qu’ils sont obligés d’avoir plusieurs comptes ou de changer aisément de noms afin de devenir difficilement joignable.

 

Vos futurs employeurs jettent un œil dans vos comptes sur les réseaux sociaux

Déjà en 2003, une étude réalisée par la firme «Harris Interactive Marketing Firm» avait révélé que 37% des employeurs vérifiaient les réseaux sociaux de candidats avant de les confirmer à un poste. Au cours de 2010, soit 7 ans plus tard, le pourcentage d’entreprises qui utilisaient ce procédé était déjà à 50%, selon le site Career Builder, soit une augmentation d’environ 13%, même si des experts prévoient que la tendance pourrait aller en diminuant. Vos futurs employeurs pourraient toujours fouiller dans vos réseaux sociaux pour des raisons diverses, dont 49% pour vérifier la publication éventuelle de photos provocantes ou inappropriées. Si votre carrière professionnelle peut en dépendre, il se révèle essentiel d’en tenir compte et en faire un usage intelligent.

 

Non, Facebook n’est pas un oracle !

Arrêtez d’utiliser des sites internet alternatifs en lien à votre vie sentimentale, la prédiction de votre futur, pour poser des questions à Facebook et être sûrs presqu’à 100 % que les réponses obtenues sont vraies. Ne soyez pas dupes ! Des milliers de personnes reçoivent les mêmes réponses alors qu’elles se trouvent dans des situations bien différentes de la vôtre. Facebook ne dispose que des informations que vous lui fournissez au quotidien et ne mène pas d’enquêtes sur vous. Alors, il est bien clair qu’il est important d’éviter de lui en fournir plus qu’il n’en faut.

Bien que la tentation soit de plus en plus forte, faisons tous cet effort crucial afin de nous exposer de moins en moins à la dérision, de faire du mal à nous-mêmes et à des gens que nous aimons.

Carl-Henry PETIT-FRERE & Frantz JEAN

Image: Matt Huyhn/ NY Times

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