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Radiographie du choléra en Haïti

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Au moment de cette publication, des centaines de victimes occupent les centres de traitement du choléra (CTC) éparpillés dans plusieurs villes du pays. L’après Matthew a vu une nette augmentation de l’effectif sur tout le territoire national. On devait s’y attendre. Selon plusieurs experts, le choléra ne partira pas. Nous devrons l’inclure dans nos agendas et vivre avec. Le cholera est endémique, même dormant, il attend la moindre occasion pour refaire surface et augmenter le nombre de victimes. A chaque pluie, nous devons nous attendre à une remontée de l’épidémie.

Le Choléra a fait ses premières victimes en octobre 2010,9 mois après le séisme meurtrier du 12 janvier. Pendant les premières semaines, il était difficile d’identifier l’épidémie qui ravageait la population. Les autorités se sont retrouvées démunies face au fléau.

 

La cause du choléra

 Le 30 novembre 2010, Dr Renaud Piarroux remet un rapport aux autorités haïtiennes et françaises qui confirme la responsabilité de la MINUSTHA dans l’introduction de la maladie en Haïti. Ce rapport indique que des casques bleus Népalais ont déversé des camions de matières fécales dans une rivière connectée au fleuve de  l’Artibonite. C’est grâce au travail de l’épidémiologiste, dépêché par la France et le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), que la vérité émergea sous le flot de suppositions et de fausses pistes qui occupaient l’espace médiatiques.

l’Obs: »Depuis octobre 2010, le choléra a fait près de 10.000 morts en Haïti et, avec toujours plus de 500 cas chaque semaine, le pays fait face à la pire épidémie de l’histoire récente à l’échelle mondiale. »

La situation dans la Grand’Anse

Après le cyclone Mathieu, les autorités haïtiennes et des instances de la communauté internationale ont confirmé une recrudescence de l’épidémie dans les départements de la Grand ’Anse et du Sud.

À Jérémie, les hôpitaux étaient surchargés de cas de choléra dans les semaines qui ont suivi l’ouragan. Selon un rapport de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), 80% des bâtiments de la ville de Jérémie sont sévèrement affectés. Dame-Marie, Les Cayes, Anse-d’Hainault, les Irois, Abricot, Chambellan, Moron, Corail, Pestel, Trou Bonbon ont essuyé beaucoup de dégâts. Ainsi, en plus du poids des dégâts matériels, le Sud et la Grand ‘Anse doivent subir la montée du cholera.

Et maintenant, la Cholérine

 Plusieurs cas de cholérine sont signalés dans la Grand’ Anse actuellement. Il s’agit d’une forme de diarrhée constituée de glaire et de sang, causant des maux de ventre terribles. Comme pour le choléra, sa transmission se fait à travers l’eau non traitée, les mains sales, la nourriture contaminée, notamment les légumes et les fruits qui ne sont pas lavés avec de l’eau traitée.

Pour prévenir la cholérine, il faut boire de l’eau traitée, consommer de la nourriture bien cuite et des légumes lavés avec de l’eau traitée. La cholérine et le choléra sont des infections qu’on peut attraper là où les règles d’hygiène ne sont pas respectées. Du coup, il faut bien se laver les mains avant de manger.

Les personnes atteintes de cholérine doivent s’hydrater avec du sérum oral. Il leur est recommandé de se présenter en urgence dans un centre de santé ou dans un hôpital pour un traitement spécifique à leur cas. Notez que la cholérine n’est pas aussi dévastatrice que le cholera car elle ne provoque pas autant de perte de fluide sur la personne infectée.

Vaccination de masse pour contrecarrer le choléra

Des cargaisons de vaccins contre le choléra ont foulé le sol haïtien au cours du mois de novembre. Promesse tenue par l’Organisation Mondiale de la Santé. Et depuis, des équipes de vaccinations ont été dépêchées dans 16 communes du département du Sud et de la Grand ‘Anse.

Un rapport des campagnes de vaccination indique que 94% de la population des communes ciblées dans la Grand’ Anse ont été vaccinés, et 90% dans le Sud. En ce moment, la campagne de vaccination continue. Le vaccin contre le choléra n’immunise pas complètement contre la maladie. D’après une entrevue accordée à Loop Haïti, le représentant de l’Organisation Mondiale de la Sante en Haïti, M. Luc Poncelet, a précisé que le vaccin procure une protection à seulement 65%. Eliminer totalement le cholera est un défi de taille qui nécessitera beaucoup plus qu’une simple campagne de vaccination. La population doit être éduquée et informée autour des bonnes habitudes d’hygiène qui restent le moyen le plus sûr de combattre l’épidémie.

 

Des excuses pour les victimes du Cholera

 « Nous nous excusons auprès du peuple haïtien, nous n’avons tout simplement pas fait assez concernant l’épidémie de choléra et sa propagation (…). Nous sommes profondément désolés pour notre rôle »,  a déclaré M. Ban Ki-Moon secrétaire général des Nations unies.

L’ONU admet sa responsabilité, six ans après, alors que l’épidémie a déjà causé 10 000 morts et contaminé 800 000 personnes. Cependant, le fait de reconnaître la responsabilité des Nations Unis n’implique pas de dédommagements indique certaines sources au sein de l’ONU. Des organisations de la société civile locale et internationale continuent d’exiger réparation pour les familles victimes.

Soucaneau Gabriel 

Je suis Soucaneau Gabriel, Journaliste Freelance. Blogueur, animateur radio et télé. Un passionné, un jongleur des mots, poète si on veut. Passionné de lecture, de voyages, de rencontres. La vie est ma plus grande source d’inspiration. Libre dans ma façon d’agir, dans ma tête ainsi que dans mes écrits. Je ne suis pas là pour me conformer aux critères mais plutôt pour faire sauter des barrières. A bon entendeur...

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