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Photos | Les combats de taureaux, une tradition populaire et lucrative à Léogane

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Les taureaux prennent des noms particuliers en fonction de leur pugnacité. Ils s’appellent Muscadin, Village de Dieu, Ti Magali…

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Les crocs aiguisés des deux taureaux en sueur s’entrechoquent brutalement. Les bêtes reculent puis foncent à nouveau l’une sur l’autre.

Sous l’ambiance d’une foule euphorique à Léogane, deux taureaux du nom de Ti Magalie et Muscadin se lancent dans un ultime combat sans pitié. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

Autour des animaux aux yeux rougis, une foule agitée pousse des encouragements, certains tapotant les flancs de leur animal préféré, d’autres criant à pleins poumons des pronostics sur l’issue de cette bataille de cornes, de masses de chair et de force brute.

Une foule composée majoritairement d’hommes est dans l’attente d’un combat acharné de taureaux à Léogane. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

Ces combats particuliers se déroulent régulièrement à Léogâne. Ils donnent à la population une raison de savourer le «clairin», mais surtout, ils permettent aux amateurs locaux et même de la diaspora de miser des sommes considérables sur leurs boxeurs à quatre pattes préférés.

 

Robenson Pierre et Verion sont les deux principaux organisateurs du combat de Bœufs à Léogâne.  | © David Lorens Mentor/AyiboPost

Les paris avoisinent régulièrement plusieurs centaines de milliers de gourdes. «C’est très rentable», renchérit Nickenson Casséus, un agriculteur de Delande qui participe à ces compétitions animales depuis plusieurs décennies.

Certains vont jusqu’à compter sur ces combats pour la rentrée des classes. «Cette activité m’aide à payer la scolarité de mes enfants», soutient Marie Claude Toussaint, une enseignante et commerçante qui vend des boissons dans la localité depuis huit ans.

En marge de cette compétition de taureaux, un marchand de viande de cheval profite de l’occasion pour servir la foule assistante. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

Les affrontements se déroulent sous caution ou en «Dezafi».

Dans le dernier scénario, les animaux se battent sans entente préalable. Avec l’argent des mises, les récompenses peuvent être des cabris, des sacs de riz, des porcs, des galons d’huiles…

Le premier cas requiert la remise d’une caution à une personne de confiance, un juge. La partie ne se présentant pas avec son animal perd la caution. Et lors du combat, l’animal qui meurt ou s’enfuit fait défaite.

Les taureaux destinés à la lutte sont élevés à cette fin. Il existe même des lignées de bêtes, connues pour leur férocité.

Les animaux prennent des noms particuliers en fonction de leur pugnacité. Ils s’appellent Muscadin, Village de Dieu, Ti Magali, etc.

Les supporteurs ne doivent pas toucher ou mouiller les animaux lors des combats, mais il reste difficile de faire respecter cette règle, tant les participants sont souvent agités.

Un combat de plus de 5 minutes entre Ti Magali et Muscadin. | © David Lorens Mentor/AyiboPost

AyiboPost a tenté sans succès de trouver des recherches qui retracent l’origine de cette pratique en Haïti. Cependant, elle est très populaire dans différents endroits du monde, tels que la Corée du Sud, les Balkans, l’Amérique du Sud, la Turquie et le golfe Persique.

Au Japon, sur l’archipel méridional d’Okinawa, le combat des taureaux est une tradition qui se perpétue depuis environ 800 ans dans la culture locale. Ce spectacle sportif appelé «ushi orase» attire un public varié allant des plus âgés au plus jeune.

Dans la région Phù Ninh au nord du Vietnam, des combats de buffles ont lieu tous les ans, au 9e jour du 8e mois lunaire, à l’occasion d’une traditionnelle fête en l’honneur de la divinité des eaux, Diêm Tuoc. Une fois le combat terminé le buffle vainqueur sera immolé en sacrifice à la divinité. Les autres bétails ayant combattu seront, eux aussi, sacrifiés puis consommés car selon la tradition cela est porteur de chance.

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Par Jérôme Wendy Norestyl & David Lorens Mentor

Image de couverture : Les deux taureaux du nom de Ti Magalie et Muscadin se lancent dans un ultime combat sans pitié. | © David Lorens Mentor/AyiboPost


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Journaliste-rédacteur à AyiboPost, Jérôme Wendy Norestyl fait des études en linguistique. Il est fasciné par l’univers multimédia, la photographie et le journalisme.

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