Traqués par l’insécurité, des centaines de chrétiens de l’Église catholique ont profité du « Vendredi saint » le 15 avril dernier, pour exprimer une souffrance parallèle à celle de la crucifixion du Christ
Ce vendredi 15 avril 2022, les rues de Port-au-Prince ont été le théâtre de la procession du Christ organisée par l’Église catholique.
De Christ-Roi jusqu’au Champ-de-Mars, quatorze stations décorées ont donné aux participants et aux curieux l’impression de revivre Golgotha dans un contexte de répression policière des manifestations politiques.
Dans son homélie, le prêtre Frantzy Petit-Homme s’est penché sur les dégradations en cours dans le pays. Il demande à Dieu de venir secourir Haïti, de changer la situation dans laquelle vit le peuple.
À chaque station, une courte phrase décrit une paroisse étouffée dans les zones dites de non-droit.
Les besoins matériels n’ont pas non plus été laissés de côté. Des passeports ont été brandis, pour témoigner la volonté de quitter l’enfer de l’inflation galopante. Des photos venaient « élever dans la prière » celleux qui ont péri dans les innombrables attaques de gangs.
En 2017, le gouvernement haïtien estimait à 35 le pourcentage de catholiques dans le pays. Les protestants et adventistes formeraient 50 % de la population alors que 12,5 % des gens affirment ne pas avoir de religion. Le vodou prend ses adeptes dans plus de la moitié de la population, selon des leaders religieux.
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