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Photos | Des familles entières habitent encore dans des maisons prêtes à s’effondrer

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Ce séisme n’a pas fait que révéler les failles de nos constructions de terre et de ciment. Il a aussi mis à nu les failles d’un Etat haïtien inopérant.

Dans la mémoire de ceux et celles qui ont vécu le séisme du 12 janvier 2010, il reste des traces indélébiles du cataclysme. Ce séisme n’a pas fait que révéler les failles de nos constructions de terre et de ciment. Il a aussi mis à nu les failles d’un Etat haïtien inopérant. 12 ans plus tard, de nombreux bâtiments fissurés et dangereux subsistent tant bien que mal dans plusieurs quartiers : Carrefour-Feuilles, Delmas 24, Delmas 30, Delmas 48, Bourdon.

Alors que l’on peut apercevoir une peinture rouge condamnant certaines maisons à la démolition, c’est une grande peine de voir que des hommes, des femmes et des enfants y habitent encore.

A Carrefour-Feuilles, par exemple, vit une famille de onze personnes. Celle des Jean-Louis. Cette famille élargie habite dans une maison fissurée de tous les côtés. Le poids des pas fait trembler tout l’escalier menant au premier étage.

Dans cette famille, la mère de 3 enfants qui habitait à Onaville a migré vers Carrefour-Feuilles à cause de l’insécurité qui règne en Plaine. De plus, comme elle travaille à l’hôpital Saint François de Sales, ce choix était plus évident. Pourtant elle et toute sa famille dorment dans une maison qui peut devenir leur tombeau à tout moment.

 

Vue de la façade  d’une maison gravement fissurée et habitée à Carrefour-feuilles par 11 personnes

Vue de la façade et de l’arrière d’une maison gravement fissurée et habitée à Carrefour-feuilles par 11 personnes

Un enfant assis sur un matelas dans une chambre aux murs dévastés par le séisme

Un jeune homme et un enfant dans une chambre où est inscrite en lettres rouges sur un mur : « A démolir MTPC »

Des bâches remplacent les murs effondrés des toilettes

Des femmes font la lessive tout près de caisses de boissons, d’un haut-parleur et sans s’inquiéter des fissures dans les murs

Les habitants de la maison dorment sur des matelas ou des tapis à côté de tout ce qu’ils arrivent à récupérer pour vivre.

Les uniformes des enfants sont accrochés au mur

Deux personnes assises sur la galerie du premier étage restent scotchées à leur téléphone malgré le risque de ne pas pouvoir s’en sortir si la maison s’effondre.

Une marchande installée sous la devanture d’une maison fissurée à Bourdon. Cela ne semble pas décourager les clients qui affluent tout de même.

Vue en contre-plongée d’une maison gravement endommagée par le séisme du 12 janvier 2010 mais qui est encore habitée.

Une occupante de la maison endommagée s’installe sur la galerie

Maison effondrée depuis le 12 janvier 2010. L’espace n’a pas été déblayé depuis l’affaissement du bâtiment.

Maison effondrée depuis le 12 janvier 2010. L’espace n’a pas été déblayé depuis l’affaissement du bâtiment.

Des abris provisoires de fortune à l’Avenue Poupelard, devenus des abris permanents

Photographe à AyiboPost depuis septembre 2021, Carvens Adelson pratique également le montage vidéo, le graphisme et demeure un passionné des films documentaires. Il a suivi une formation en photojournalisme avec le collectif K2D en 2019.

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