Se balader dans ces zones avec une caméra visible comporte ses risques
Un soleil à peine agressif balaie la ville de Port-au-Prince en cette matinée du 26 juin 2023. En temps normal, le centre-ville bouillonnerait, exploserait même, de vie. Pourquoi ne pas aller y jeter un coup d’œil ?
Mon collègue-photographe, Jean Feguens Regala, opine du chef. Nous enfourchons sa moto et je passe ma caméra en bandoulière, prêt à la dégainer.
Rapidement, nous débouchons sur la Rue Pavée. Il est environ 10h en ce jour, et ce tronçon ressemble à un cimetière en pleine nuit.
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La rue Pavée déserte en plein midi. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Vue de l’ancienne salle de cinéma Capitol depuis la Rue Pavée. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Un amas de débris à l’angle des rues Pavée et Geffrard. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Le rond point «Dantes Destouches» à l’angle des Rues Pavée et Geffrard. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
Plus loin, la vie semble habiter la Rue des Casernes. Cet espace abrite désormais presque toutes les activités qui se trouvaient autrefois aux alentours de la cathédrale de Port-au-Prince.
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Une vue de la rue des Casernes, dans la zone baptisée « Cité administrive ». | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Vue des ruines de la cathédrale de Port-au-Prince depuis la rue Mgr Guilloux. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
Plus nous nous rapprochons du centre-ville, plus les motos et voitures se font rares.
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La Rue du Centre, autrefois animée par les commerces, est désertée en raison des conflits entre gangs armés. | © Jean Feguens Regala/AyiboPost
Arrivés au boulevard Harry Truman plus connu sous le nom du Bicentenaire, nous sommes choqués par la désolation des lieux !
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Une énorme flaque d’eau à l’intersection de la rue des Casernes et du Bicentenaire. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
Ce boulevard, jadis fierté d’Haïti, affiche le sombre tableau vide d’une rue déserte du côté sud, occupée par les ruines de certains bâtiments et des stations-service. Au nord, certains tap-taps assurent le trajet vers la Saline et quelques piétons qui tentent de se rendre à leur activité peuvent être observés. Les routes trouées font le lit pour d’énormes flaques d’eau, autour desquelles les mauvaises herbes prospèrent.
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Une vue du Centre culturel USIC abandonné, situé à l’angle de l’Avenue Marie Jeanne et du Boulevard La Saline. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Une camionnette assurant le trajet vers la Saline. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Une motocyclette transporte une passagère vers La Saline.| © David Lorens Mentor/AyiboPost
Le bicentenaire est très sale. À la rue Magasins de l’état – fameux garage à ciel ouvert pour les clients humbles – les mécaniciens courent après les clients, mais la vitalité d’autrefois n’est plus.
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Vue de la rue Magasin de l’État. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Vue de débris dans la rue Magasin de l’État.| © David Lorens Mentor/AyiboPost
Même constat à la Grande Rue ou au Boulevard Jean Jacques Dessalines : à 10 h du matin, un calme presque plat s’y règne. L’activité la plus visible est le transport en commun. Le Marché en Fer, bien qu’imposant, ne fonctionne qu’en catimini.
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Un homme transporte un tas d’ordures sur la Grand Rue. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Insalubrité sur le Boulevard Jean-Jacques Dessalines. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Des bus embarquant pour Jérémie à la station située sur la Grand Rue. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Des citoyens rencontrent des difficultés pour circuler dans la Grand Rue en raison des tas d’ordures. | © Jean Feguens Regala/AyiboPost
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Un motard, des bus et une camionnette évoluent au milieu de l’insalubrité en plein centre-ville de Port-au-Prince. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
Se balader dans ces zones avec une caméra visible comporte ses risques. À côté des regards réprobateurs et des injures, il faut aussi s’attendre aux injonctions du type : «Kanpe la, pa bouje !».
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Les activités au ralenti au Marché en Fer. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
Aucune patrouille de police ne s’observe dans les environs, et la mairie semble avoir déserté les lieux bien avant l’accélération de l’insécurité.
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Le commissariat de Portail Léogâne est hors service. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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Une vue de la rue des César, abandonnée. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
Par David Lorens Mentor et Jean Feguens Regala
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