Ce qui se passe au niveau de la biodiversité en Haïti est « peut-être l’une des premières de ces extinctions de masse à se produire dans un pays de cette taille »
Établie lors du sommet de Rio en 1992, la convention sur la diversité biologique a permis de définir un ensemble d’indicateurs de mesures de la biodiversité.
On constate depuis que la biodiversité (terrestre et marine) traverse une phase d’érosion intense et accélérée et chacune des trois dimensions (diversité génétique, spécifique et écosystémique) est touchée.
Parmi les raisons identifiées, on retient : la destruction et le morcellement des écosystèmes (essentiellement continentaux) ; la pollution généralisée, dont cette dramatique présence accélérée des microplastiques dans l’océan et les effets des métaux lourds et perturbateurs endocriniens ; la dissémination anarchique des espèces, amenant à l’installation d’invasifs persistants ; la surexploitation des stocks halieutiques et forestiers et enfin les effets de ce climat qui change trop vite.
Dans son évaluation mondiale publiée en 2019, le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (SCDB) — à travers la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) — a attiré l’attention du monde entier sur les tendances et la situation alarmante de la biodiversité qui se décline à un rythme sans précédent.
Les pressions à l’origine de ce déclin sont de plus en plus soutenues et si nous poursuivons au même rythme, la biodiversité et les services écosystémiques (qualité de l’eau, intégrité des écosystèmes, protection des ressources) continueront leur déclin et compromettront la réalisation des objectifs du développement durable.
Les différents écosystèmes de la Terre, qui sont eux-mêmes responsables de la production d’oxygène, du cycle de nutriments, du cycle de l’eau et de la régulation du climat seront, en retour, affectés par ce déclin.
La biodiversité, ou diversité biologique est un concept englobant l’ensemble des espèces et des écosystèmes de notre plante dans leur variété et leur variabilité, c’est-à-dire leur caractère multiple et fluctuant. Cette diversité, on peut l’observer au sein d’une même espèce, entre les espèces et entre les écosystèmes formés par l’interaction des organismes vivants entre eux et avec leur environnement.
Selon Berteaux et al., la biodiversité nous rend jusqu’à 40 types de services écologiques indispensables que l’on peut regrouper en cinq catégories : les services de soutien, les services de régulation, les services d’approvisionnement, les services socioculturels et les services ontogéniques.
Plusieurs enjeux liés à ces services ont des impacts sociaux, inégalement répartis entre écosystèmes et sociétés. Cependant, les experts n’ont pas toujours la capacité d’expliquer ces enjeux au public.
À cet effet, il faut que la société se donne un médiateur entre les experts et le public. Ce médiateur, représenté par les médias de masse (radio, télévision, journaux, internet), dont la préoccupation est de fournir de l’information à un large public sur différents sujets, participe à la prise de conscience du public sur les problèmes environnementaux à l’échelle internationale et locale et joue un rôle majeur dans la traduction du langage des experts.
En Haïti, les impacts de la perte de la biodiversité sont peu connus et ces menaces se sont muées en une catastrophe qui pourrait être qualifiée à juste titre de « silencieuse ».
À l’exception de certains spécialistes travaillant dans le domaine de la diversité biologique, très peu de gens s’en préoccupent et sont sensibilisés sur la question.
Les médias, arrivent-ils à nous informer et à nous sensibiliser dans un langage clair et précis sur les enjeux liés à l’environnement et sur la perte de biodiversité en particulier ? Quelle place les médias haïtiens accordent-ils à la crise de la biodiversité ?
Ce texte tente de faire le point et place le déficit de communication sur la biodiversité dans les médias au cœur de l’analyse. Il se présente comme un plaidoyer adressé aux médias haïtiens — étant souvent perçus comme un quatrième pouvoir, et jouant, à ce titre, un rôle fondamental dans la construction de l’opinion publique — afin qu’une plus grande place soit offerte aux questions de l’érosion de la biodiversité et de ses conséquences dans leurs programmations. Ainsi, émergera-t-elle une presse environnementale.
État des écosystèmes et de la biodiversité en Haïti
Haïti est l’un des pays les plus riches en matière de biodiversité dans la région caribéenne. Par la variété et la diversité de ces écosystèmes qui hébergent un ensemble d’espèces animales et végétales endémiques au niveau de six écorégions (la forêt humide, la forêt sèche, la forêt des Pins, les mangroves, les zones humides et l’écorégion marine), le pays foisonne en diverses espèces de faune, de flore et de micro-organismes, ce qui indique un patrimoine génétique abondant.
Selon les données du ministère de l’Environnement (MDE) publiées dans le sixième rapport national sur la biodiversité en Haïti, la flore d’Haïti comprend entre 5 000 et 5 600 espèces de plantes vasculaires dont 36 % sont endémiques et parmi lesquelles on retrouve 300 espèces d’orchidées, 330 espèces de rubiacées, 600 espèces de fougères, 3 espèces de conifères, dont le Pinus occidentalis et 14 243 ha de mangroves.
En plus des formations les plus importantes d’Estère (8 940 ha) et de Caracol (3 990 ha), il existe une réserve vierge dans l’Artibonite : Exutoire du Salé Flood Way. Pour la faune, on recense près de 2 000 espèces animales dont 75 % sont endémiques, avec 900 espèces de poissons, 3 espèces de mammifères, 120 espèces de reptiles et 58 espèces d’amphibiens dont 49 sont en voie d’extinction. Enfin, le pays compte dans sa législation 13 aires protégées représentant 6,2 % du territoire soit une superficie de 173 569 ha.
Mais cette richesse de la biodiversité est grandement menacée en raison de pressions d’origine anthropiques (surexploitation des ressources halieutiques, coupe excessive et remblaiement des zones de mangroves, surexploitation des ressources forestières, manque d’éducation, mauvaise gouvernance) et environnementales (pollution et mauvaise gestion des déchets, effets du changement climatique, fragmentation et altération des écosystèmes et des habitats). Nos réserves forestières (Parc La visite, Parc Macaya et la forêt des Pins) sont les plus touchées par les actions dévastatrices du milieu comme l’agriculture, l’élevage libre, l’utilisation du bois pour l’énergie et la mise en place des scieries à l’intérieur du parc.
Photos | Voyage au cœur de la plus grande réserve forestière d’Haïti
Dans son film documentaire « Extinction en cours » sorti en 2015, le docteur Blair Hedges a tiré la sonnette d’alarme sur les menaces auxquelles la biodiversité fait face en Haïti. Au cours de ses recherches, douze points chauds (hot spot) de biodiversité (zone géographique contenant au moins 1 500 espèces végétales endémiques, mais qui ont déjà̀ perdu au moins 70 % des espèces présentes dans leur état originel) ont été découverts.
Pour le docteur Hedges, ce qui se passe au niveau de la biodiversité en Haïti est « peut-être l’une des premières de ces extinctions de masse à se produire dans un pays de cette taille ».
Il poursuit en affirmant que « la perte d’espaces et la dégradation de l’environnement vont également affecter la vie quotidienne des Haïtiens parce que les ressources en eau deviendront plus rares, les inondations et la désertification seront pires et l’énergie pour la cuisson sera plus couteuse et plus difficile à trouver ».
En outre, dans un pays aussi vulnérable aux catastrophes naturelles, la perte de la biodiversité affaiblira la capacité d’atténuation de zones côtières face aux tempêtes et ouragans. Elle affectera également nos écosystèmes qui deviendront moins résilients aux changements écologiques ce qui pourra aggraver l’insécurité alimentaire chronique dont souffrent 4,4 millions d’Haïtiens soit plus de 40 % de la population.
Pour contrer l’érosion de la biodiversité sur l’ensemble du territoire, un corps de surveillance environnementale pour la protection des Aires protégées a été mis en place. La brigade de surveillance des aires protégées (BSAP) a ainsi vu le jour avec pour mission de « sécuriser les Aires protégées déclarées et celles potentielles non encore déclarées et assurer la surveillance des carrières et mines de sable d’exploitation interdite ». Cette démarche répond à un double objectif : il s’agit d’intégrer la conservation de la biodiversité dans les politiques publiques et de situer sa planification dans un processus politique, tant au niveau de sa conception que de sa mise en œuvre.
Mais malencontreusement, cette brigade est détournée de sa mission et est transformée en milice pro-gouvernementale, et la liste des exactions attribuées à ce corps ne cesse de s’allonger.
Quel est le rôle des médias ?
Depuis l’avènement des réseaux sociaux et la prolifération des médias en ligne, l’information n’a jamais été aussi accessible. De l’actualité politique et économique, à l’actualité culturelle et sportive en passant par l’environnement et les faits divers, de nombreuses thématiques sont traitées chaque jour dans les médias qui essaient, du mieux que possible, de construire la perception des gens sur l’actualité.
Dans les médias, le terme environnement se réfère à une large gamme de concepts et de représentations qui sont souvent confuses et constitueraient un ensemble de contenus de configuration hétérogène qu’il serait difficile de concentrer en une rubrique. Ces représentations ont entrainé, parfois de façon inconsciente, une hiérarchisation de l’information, qui a incité les médias à analyser les questions environnementales sous l’angle des catastrophes naturelles (tempêtes, inondations, incendies…) liées aux dérèglements climatiques, mais peu d’emphase est mise sur les vrais enjeux environnementaux.
Dans l’article « Our House Is Burning: Discrepancy in Climate Change vs. Biodiversity Coverage in the Media as Compared to Scientific Literature » Legagneux et al. expliquent le déficit de communication dans les médias entre le changement climatique et la biodiversité.
Les auteurs soulignent, dans un premier temps, qu’il existe un problème beaucoup plus global de définition et de compréhension du concept de biodiversité et de ses rôles pour le public contrairement au changement climatique qui peut facilement être assimilé à l’augmentation de la température et l’effet de serre. Cette difficulté oppose les défis et les problèmes associés aux questions du changement climatique à ceux de la biodiversité qui sont jusqu’à huit fois moins couverts par les médias.
Dans un second temps, les liens entre les prévisions météorologiques et la compréhension du changement climatique par le public sont mis en évidence.
En effet, les événements catastrophiques tels que les vagues de chaleur ou les ouragans sont directement ressentis par le public (notamment les pertes matérielles, les problèmes de santé, la mortalité et l’émigration) et peuvent accroître les préoccupations relatives au changement climatique. Ils peuvent facilement être traduits en termes économiques conduisant aux décisions des décideurs politiques tandis qu’il n’existe pas de critères de référence clairs en matière de biodiversité qui puissent être facilement traduits en politique.
Enfin, les effets du changement climatique sont structurellement globaux et largement dus aux émissions de gaz à effet de serre, alors que la plupart des mécanismes impliqués dans l’altération de la biodiversité sont locaux et ne deviennent un problème global que par agrégation.
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De plus, la perception des impacts des questions de biodiversité n’est pas seulement considérée comme des problèmes locaux, mais elle n’est pas non plus perçue comme une menace majeure pour les services écosystémiques contrairement au changement climatique. En somme, les enjeux de la biodiversité sont moins susceptibles d’atteindre le public.
Par ailleurs, dans un article traitant du changement climatique dans les médias, Jahnich décrit parfaitement le rôle que les médias devraient jouer dans l’approche des grandes questions environnementales. Selon l’auteur, les perceptions et les attitudes du public à propos de l’effet de serre et aux problèmes environnementaux peuvent être « influencées » de multiples manières par les médias de masse.
Des études ont montré que les connaissances scientifiques des citoyens sont majoritairement acquises grâce aux médias et beaucoup moins par l’expérience personnelle ou l’éducation. Ainsi, les médias aident à généraliser les expériences personnelles et à traduire la science dans le langage courant. Un autre effet des médias, bien connu depuis les années 1970, est la « mise sur agenda » des problématiques environnementales (agenda-setting).
Cette théorie postule que la hiérarchisation de l’information forme l’opinion publique, plus que les contenus des médias eux-mêmes : si les médias ne nous disent pas ce qu’il faut penser, ils nous suggèrent ce à quoi il faut penser. De surcroît, l’angle choisi par les journalistes joue également un rôle important, car il souligne, de manière explicite ou non, certains aspects d’un problème complexe (pourquoi ce problème est-il important ? Qui est responsable ? Quelles pourraient être les conséquences ?).
En d’autres termes, les médias auraient le pouvoir d’attirer l’attention du public sur les grands problèmes environnementaux et la manière dont ils expliquent les enjeux à un effet important sur la compréhension du problème par le public et, par conséquent, sur les actions qui pourraient être mises en œuvre sur le plan individuel.
La biodiversité reste un concept complexe, polymorphe et controversé, c’est pourquoi les faits ou les éléments ne parlent pas d’eux-mêmes. À cet égard, la sensibilisation du public à des menaces non perceptibles directement doit passer par une mise en scène de symboles, c’est-à-dire donner des images et du sens à l’érosion de la biodiversité. Les médias peuvent également s’appuyer sur les théories de la perception des risques — qui ont montré que la peur des citoyens au sujet d’un problème augmente avec leur perception du nombre de personnes qui y sont exposées — pour les sensibiliser sur la question. C’est de cette manière qu’ils arriveront à généraliser les expériences perçues en choisissant tel angle par rapport à un autre et à atteindre le public sur les questions de l’érosion de la biodiversité.
Pour une couverture médiatique grand public des questions environnementales
En Haïti, comme à travers le monde, la science et les grands concepts scientifiques figurent rarement parmi les priorités des médias. Les journaux, quotidiens et hebdos en tant que producteurs réguliers d’informations, accordent très peu de pages à la vulgarisation scientifique dans leurs colonnes. Une grande partie des médias ne disposent pas de programmes de vulgarisation sur les problèmes environnementaux (la déforestation, l’anarchie de l’urbanisation, les conditions d’assainissement de base, l’érosion des terres, l’exploitation des ressources naturelles, la perte de biodiversité, le changement climatique, etc.) qui touchent aujourd’hui plus de 50 % du territoire et qui ont grandement contribué à la pauvreté du pays.
Même si l’on observe, depuis le séisme du 12 janvier, plus d’émissions consacrées à l’environnement pour sensibiliser le public sur la vulnérabilité du pays aux catastrophes et aux risques naturels qui sont, en autres, liés à des problèmes environnementaux, elles restent sporadiques et les invités ainsi que les journalistes ne sont pas toujours des spécialistes de l’environnement.
À cet effet, sortir du sentier battu pour aborder dans leur globalité les enjeux environnementaux et permettre au public de saisir leur complexité reste un défi immense.
En outre, dans un pays où les problèmes de base sont loin d’être résolus pour la majorité de la population, parler de changement climatique, de perte de biodiversité présente peu d’intérêt pour le public. De ce fait, les responsables de médias préfèrent se focaliser sur la politique, l’économie et le sport qui se révèlent bien plus accrocheurs pour le public que les questions environnementales, souvent complexes. Pourtant, le tiercé environnement/économie/politique constitue le « triangle du drame » dans lequel la majorité de la population est confinée depuis l’indépendance.
Les médias demeurent, pour les décideurs tout comme le public, un point d’accès privilégié — même à l’heure d’internet —, pour se faire une opinion sur les questions d’intérêt. En ce sens, la nécessité d’une presse environnementale a son importance pour au moins deux raisons.
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D’abord, pour traiter l’information environnementale c’est-à-dire en mettant l’accent sur la nature et les causes du problème, les acteurs impliqués, les impacts sur l’homme et les écosystèmes, les solutions possibles, et répondre à la compréhension du public.
Ensuite, pour traduire dans un langage simple la position des scientifiques ou experts afin de rejoindre le public le plus vaste. Dans cette optique, l’éducation relative à l’environnement[1] comme rapport de l’Homme à la nature et comme outil à forger des citoyens dotés d’un esprit critique, lucides, autonomes et responsables, représente une voie de sortie et les médias ont un rôle essentiel à jouer pour attirer l’attention du public sur les grands enjeux environnementaux.
Des initiatives comme l’Action pour le climat, l’environnement et le développement durable (ACLEDD) qui diffuse un magazine radiophonique hebdomadaire sur Majik 9, Pou Demen ka bèl diffusé sur Alter radio consacrée aux problématiques touchant l’environnement, l’agriculture, l’agroécologie et le changement climatique, Green Haïti (Ayiti vèt) sur Vision 2000, pour ne citer que celles-là, sont à encourager et méritent de plus en plus de place dans l’univers médiatique haïtien. Car comme le soulignent Legagneux et al., quelles que soient les raisons qui sous-tendent ce déficit de communication sur la biodiversité, la science ne contribuera pas à résoudre l’un des problèmes les plus pressants de notre planète si elle ne peut pas atteindre le public et/ou les décideurs.
De l’intérêt d’agir vite
La perte de la biodiversité n’est pas un phénomène strictement environnemental. C’est une question intimement liée à l’économie, à la société, à la politique et à la technologie. Face à l’incroyable diversité du vivant, sa complexité et l’état de nos connaissances, proposer des modèles prédictifs efficaces à l’instar de ceux proposés pour la dérégulation climatique n’est pas aisé [1].
Il faut donc des actions globales et concertées, aussi bien localement que mondialement qui appellent à une responsabilité d’action, une prise de conscience de l’urgence du moment, compte tenu de la précarité des écosystèmes de la planète. À cet effet, des mesures comme le maintien des corridors écologiques (les trames vertes et bleues), de la diversité génétique, la préservation des habitats encore en bonne santé, ainsi que de bons systèmes de gestion [1] sont fortement recommandés.
Si la science reste, en effet, une forme codifiée de savoir qui nécessite d’être « traduite » pour être comprise, il est acquis que les médias de masse doivent jouer un rôle important dans cette « traduction ». Pour y arriver, le défi est double : il s’agira pour les scientifiques ou experts de sortir un discours, non formulé dans un jargon technique, mais dans le langage courant, et pour les médias, de traduire ce langage courant dans la langue de tous les jours et de prendre position en faveur de l’environnement et de la biodiversité en hiérarchisant, dans la diffusion de l’information, la position des scientifiques ou experts.
Dans cette optique, il serait donc souhaitable qu’une expertise en communication environnementale se développe pour vulgariser les problématiques environnementales auprès du public. Celle-ci est d’autant plus urgente que les journalistes, les scientifiques et les décideurs politiques sont trois acteurs clés et interconnectés impliqués dans la hiérarchisation et la mise en œuvre de solutions visant à atténuer les conséquences des pressions anthropiques sur l’environnement et la biodiversité en particulier.
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Ainsi, la manière dont l’information est encadrée et la façon dont l’expertise est communiquée par les médias sont cruciales pour la gestion intégrée des questions environnementales et les décisions politiques qui sont étroitement liées à la perception publique de ces menaces.
À l’heure où l’ensemble des spécialistes s’accordent à dire que la sixième extinction des espèces animales et végétales — résultat de l’activité humaine et de la gestion irresponsable de nos ressources — est déjà amorcée, l’épidémie de Covid-19, déclarée officiellement pandémie en mars 2020, illustre bien les liens entre l’humanité et la nature.
La protection de la biodiversité, en plus des actions déjà en cours sur le terrain, devrait passer par une plus grande implication des médias dans l’éducation du public sur les questions environnementales. Celle-ci permettra une meilleure compréhension de la problématique de l’érosion de la biodiversité et la sensibilisation du public sur cette « crise silencieuse ». Au-delà de notre survie personnelle, c’est la planète entière qui s’effondra si la biodiversité (base du maintien de la vie sur Terre) s’effondre.
Les photos sont de Valérie Baeriswyl
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