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Opinion | Emmelie Prophète, ministre et symbole d’incompétence

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Emmelie Prophète restera dans la mémoire collective comme une ministre incompétente d’un gouvernement corrompu, mettant en lumière l’incapacité de l’État haïtien à assurer la sécurité de ses citoyens

Le passage récent de la ministre cumulant plusieurs fonctions — la Justice, la Culture, la Communication et la Sécurité publique — Emmelie Prophète sur les ondes de Radio Sans Fin (RSF) a provoqué un tollé général. En admettant sans ambages que le pays possède des « territoires perdus » sous le contrôle des gangs armés, la ministre a mis en évidence l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité de la population. Cette déclaration, perçue comme un aveu d’impuissance, a révélé la résignation de l’État haïtien face à la mainmise des groupes armés sur une partie de son territoire.

Il est d’autant plus inacceptable que les forces de sécurité et les autorités gouvernementales haïtiennes continuent d’utiliser les ressources de l’État tout en admettant leur impuissance face à la situation actuelle. Haïti, un pays miné par la corruption, la violence et l’instabilité politique, mérite des dirigeants capables d’assumer leurs responsabilités.

Emmelie Prophète, en tant que ministre intérimaire de ces divers portefeuilles, devrait représenter la lutte contre l’insécurité et la violence qui rongent le pays. Cependant, ses déclarations ont dévoilé une personnalité peu assurée et incapable de relever les défis de sa fonction. En admettant l’existence de « territoires perdus » et en ne proposant pas de solution viable, la ministre semble déconnectée des réalités du terrain et révèle l’absence de stratégie claire de son gouvernement.

La ministre a mis en évidence l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité de la population.

Le cumul des fonctions de la ministre soulève également des questions quant à sa capacité à gérer efficacement des dossiers aussi variés et complexes. Le parcours de Mme Prophète, romancière et poète ayant occupé des postes dans la diplomatie haïtienne, ne lui confère pas les compétences requises pour faire face aux défis majeurs qui l’attendent.

Face à l’impuissance du gouvernement haïtien, certains appellent à la mise en place d’une force internationale pour soutenir les forces de l’ordre locales dans leur lutte contre les gangs armés. Bien que compréhensible, cette proposition doit être abordée avec prudence. Une intervention étrangère ne peut être une solution durable à la crise que traverse Haïti. Il appartient aux autorités et à la population haïtiennes de prendre en main leur destin et de trouver les ressources nécessaires pour sortir de l’impasse.

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Il est également crucial de repenser les politiques publiques et les stratégies de sécurité pour les adapter aux enjeux actuels. Cela implique une réforme en profondeur des institutions, une lutte implacable contre la corruption et un renforcement des capacités des forces de l’ordre. La coopération régionale et internationale doit être encouragée, mais toujours dans le respect de la souveraineté et des aspirations du peuple haïtien.

Sa déclaration […] a révélé la résignation de l’État haïtien face à la mainmise des groupes armés sur une partie de son territoire.

Les déclarations irresponsables de la ministre Prophète doivent servir de signal d’alarme pour les dirigeants haïtiens et la population. Il est temps de tirer les leçons de cet épisode malheureux et de mettre en œuvre les changements nécessaires pour sortir Haïti de la spirale de la violence et de l’instabilité.

Cela implique un véritable engagement de la part des autorités, à tous les niveaux, pour restaurer la confiance de la population et garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire. Les responsables politiques doivent faire preuve de transparence, d’intégrité et de détermination pour mener à bien cette mission. Ils doivent également être à l’écoute des besoins et des attentes des citoyens, qui sont les premières victimes de la situation actuelle.

Haïti se trouve à un carrefour décisif. Si la démission de la ministre Prophète et de son gouvernement devait se produire, elle ne suffirait pas à résoudre les problèmes qui affligent le pays. Cependant, elle pourrait constituer un premier pas vers une prise de conscience collective et une volonté de changement. Il appartient aux dirigeants et à la population haïtiens de choisir la voie de la paix, de la justice et du développement.

Les déclarations irresponsables de la ministre Prophète doivent servir de signal d’alarme pour les dirigeants haïtiens et la population.

Le comportement irresponsable de la ministre de la Justice Emmelie Prophète et ses déclarations sur les « territoires perdus » d’Haïti sont le reflet d’un gouvernement en déroute, incapable de protéger sa population et de garantir la sécurité sur son territoire. Pour inverser la tendance et sortir de cette crise, il est impératif de repenser les politiques de sécurité, de lutter contre la corruption et de renforcer les institutions. Les Haïtiens doivent être au cœur de cette démarche, en prenant en main leur destin et en agissant pour construire un avenir meilleur et plus sûr pour leur pays.

D’autant plus, le silence de la justice haïtienne et de la ministre de la Justice Emmelie Prophète sur les sanctions infligées par les États-Unis et le Canada à certains politiciens et hommes d’affaires haïtiens pour leur implication dans les activités criminelles des gangs est alarmant. Ces sanctions révèlent la complicité des élites avec les gangs en Haïti, mais la ministre de la Sécurité publique, arborant ses lunettes imposantes, ne semble pas voir ces responsables et ne prend aucune mesure, laissant les Haïtiens dans un état d’impuissance et de désespoir. Cette inaction de la justice haïtienne ne fait que renforcer l’idée que les élites jouissent d’une immunité tacite et que le système judiciaire est incapable de lutter contre la corruption endémique qui ravage le pays.

Emmelie Prophète restera dans la mémoire collective comme une ministre incompétente d’un gouvernement corrompu, mettant en lumière l’incapacité de l’État haïtien à assurer la sécurité de ses citoyens. Sous la direction d’Ariel Henry, Premier ministre controversé qui s’accroche à son poste malgré les soupçons qui le lient à l’assassinat du président Jovenel Moïse, Emmelie Prophète n’a pas su trouver les solutions pour résoudre la crise actuelle. La situation en Haïti reste précaire, et il appartient désormais aux Haïtiens de faire entendre leur voix et de prendre en main leur destin pour construire un avenir meilleur pour leur pays.

Dans ce contexte, plusieurs étapes doivent être envisagées pour permettre à Haïti de se relever et de se reconstruire sur des bases solides. Tout d’abord, il est essentiel d’organiser des élections libres et transparentes pour élire de nouveaux dirigeants, capables de prendre des décisions justes et équilibrées pour le pays. La population haïtienne doit s’impliquer activement dans le processus électoral, en votant et en participant au débat public pour exprimer leurs besoins et aspirations.

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Ensuite, une fois les nouvelles autorités en place, il est crucial de mettre en œuvre des réformes structurelles pour renforcer les institutions et lutter contre la corruption. Cela passe notamment par la mise en place de mécanismes de contrôle et de responsabilisation, ainsi que par la formation et le renforcement des capacités des fonctionnaires et des forces de l’ordre.

Par ailleurs, un plan de développement économique et social doit être élaboré pour améliorer les conditions de vie de la population et lutter contre la pauvreté. Ce plan doit inclure des investissements dans les infrastructures, l’éducation, la santé et l’emploi, afin de créer un environnement propice au progrès et à la prospérité.

Enfin, la coopération régionale et internationale doit être encouragée pour soutenir Haïti dans ses efforts de reconstruction et de développement. Les partenaires internationaux peuvent apporter une aide précieuse en termes d’expertise, de financement et de soutien technique. Cependant, cette coopération doit toujours se faire dans le respect de la souveraineté et des aspirations du peuple haïtien.

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La situation actuelle en Haïti est certes préoccupante, mais elle offre également une occasion unique pour le pays de repartir sur de nouvelles bases. Les Haïtiens doivent saisir cette opportunité pour prendre en main leur destin et bâtir un avenir meilleur et plus sûr pour eux-mêmes et les générations futures. La détermination, la résilience et l’engagement de la population haïtienne seront les moteurs du changement et de la transformation nécessaires pour surmonter les défis auxquels le pays est confronté.

Thélyson Orélien


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Originaire des Gonaïves en Haïti, Thélyson Orélien a d'abord poursuivi des études en droit à l'Université d'État d'Haïti. Par la suite, il s'est orienté vers les sciences économiques et politiques à l'Université de Montréal, au Canada. En plus de ses compétences académiques, Thélyson Orélien est un écrivain, s'exprimant à travers la poésie et le roman, et se distingue également comme un entrepreneur en série.

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