Medam yo Ranse revient avec la série diasporique, où les invitées de Fania Noël contrairement à l’habitude vivent dans la diaspora haïtienne
Habiter la frontière, c’est le titre du recueil de textes de l’écrivaine Leonora Miano qui a migré du Cameroun vers la France. Ce recueil parle d’hybridité.
Comme Miano, l’invitée de cet épisode est une autrice qui raconte les frontières qu’on traverse, les nouveaux territoires, les imaginaires et surtout la transmission. Dans tous ses romans, on retrouve des femmes « souples et fortes comme des fleurs », pour reprendre ses mots.
L’Haitianité parcourt son œuvre. Haitianité individuelle des personnes, mais aussi politique et philosophique lorsqu’elle prend la plume en tant que citoyenne pour engager la conversation avec le monde et ses injustices. En juin dernier, elle se trouvait dans les colonnes du New Yorker avec le texte « So Brutal a Death » sur l’assassinat de Geoges Floyd par la police, mais aussi en 2015 pour demander au Congrès américain de sanctionner la République dominicaine à la suite de leur loi de dénaturalisation raciste anti-haïtien.
À la lumière des mobilisations contre les violences policières qui remettent au centre la question noire que ce soit en Amérique du Nord ou en France, l’Histoire et le destin d’Haïti éclairent plus que jamais la condition noire, et l’antagonisme historique, persistant et indispensable entre la suprématie blanche et la libération Noire.
Pour reprendre les mots de Toni Morrison, « We die. That may be the meaning of life. But we do language. That may be the measure of our lives ». « Nous mourrons. C’est sans doute le sens de la vie. Mais nous avons la parole, la pensée, pour mesurer nos existences. »
Aujourd’hui Fania Noël reçoit donc une mesureuse : Edwidge Danticat.
L’ invitée de Fania Noël:
Edwidge Danticat, écrivaine, membre de l’Académie américaine des arts et des lettres, lauréate du prix National Book Critics Circle pour la fiction aux États-Unis.
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