Medam yo Ranse revient avec la série diasporique, où les invitées de Fania Noël contrairement à l’habitude vivent dans la diaspora haïtienne
Ce podcast a été enregistré le 17 mars à Paris, au moment où la quarantaine est annoncée dans différents pays simultanément à des restrictions importantes dans les déplacements en raison du COVID-19. Le president français Emmanuel Macron s’est adressé au peuple de France en deux fois en cinq jours, durcissant peu à peu le ton. Pour réduire la propagation du virus, une seule solution : le confinement. La relative nonchalance a laissé la place à la peur du scenario italien, où on compte maintenant plus de 4200 morts.
Le confinement implique la fermeture des écoles, colleges, lycées, universités, garderies, de tous les bars, restaurants, theatres, cinemas , salles de concert et de sport, et les entreprises sont appellés à user du télétravail. Mais comme toutes les crises, les rapports des classes se font sentir, en dehors de la mobilisation du personnel médical pour faire face à la crise, le plus souvent les cadres ont le droit au télétravail chez eux, alors que d’autres doivent continuer à travailller pour maintenir le fonctionnement de l’activité notamment les supermarchés, la livraison, les transports, les aides domiciles et bien sûr, le nettoyage, dans une crise sanitaire dont la restriction dépend beaucoup de mesures d’hygiene qui doivent être répétées et constantes.
Notre numero d’aujourd’hui est consacré aux femmes haïtiennes qui exercent ce metier invisible et subalterne dans les foyers mais aussi dans l’hostellerie, les bureaux et les industries. Avec notre invitée la sociologue Rose-Myrlie Joseph, nous discutons du parcours de migration des femmes haïtiennes qui ont quitté Haiti pour la France, et se sont retrouvées à exercer cette profession. Une situation qui pour la plupart devait être temporaire mais qui a duré. On fera aussi le comparatif avec la situation des femmes de menage haïtiennes en Haïti et en France.
L’invitée de Fania Noël :
Rose-Myrlie Joseph est chercheuse associée au laboratoire Ladirep (Langages, Discours, représentations) de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) ainsi qu’au Laboratoire de changement social et politique (LCSP) de l’Université Paris-Diderot (Paris 7). Après sa licence en travail social en Haïti, elle a poursuivi ses études en sociologie à Paris 7 et en études de genre à l’Université de Lausanne. Sa thèse de doctorat portait sur « L’articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race dans la migration et le travail des femmes haïtienne ». Elle analyse actuellement la parentalité en migration et l’éducation dans l’interculturalité, enseigne à l’école primaire et à l’université.
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