Ce pays a glissé dans des formes d’incivilité qui tiennent de la violation des lois, des droits des autres, de mauvais usages qui se sont érigés en normes
Non pour faire de la pub, mais parce que, à côté de la pensée à conduire sur ce qui appartient directement à l’action et l’activité politiques, il y a une urgence de revenir à des normes démocratiques et républicaines dans la vie civile.
Un accident de voiture. Un conducteur descend, casse la tête à l’autre. Il est un « chef ». Deux voisines ont une querelle. L’une a un cousin « chef » qu’elle appelle et qui procède à la séquestration de l’autre (on ne peut pas parler d’arrestation dans un tel cas).
Un véhicule à une vulgaire « panne pneu », le conducteur s’arrête au milieu de la rue, bloque le trafic. On lui demande de déplacer le véhicule, il aboie : « Nou pa fout wè m an pàn ».
Du « chef » qui refuse de faire la queue au représentant de culture qui se livre à une guerre de religion en mode verbal contre les autres cultes, en passant par le commentateur sportif qui se moque de la couleur, de la race ou du physique d’un joueur, ce pays a glissé dans des formes d’incivilité qui tiennent de la violation des lois, des droits des autres, de mauvais usages qui se sont érigés en normes.
Il y a une campagne à mener pour critiquer de telles pratiques, de tels comportements, pour (re) mettre dans nos esprits le « bon usage » démocratique et républicain de la vie civile.
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Ni au niveau de l’Etat, ni dans le système éducatif, ni dans toutes les autres instances et autorités impliquées dans la formation et dans l’orientation du discours public, personne ne semble vraiment combattre au moins par la parole et des rappels constants ces pratiques arbitraires, sectaires, et résolument anti démocratiques et républicaines.
Espérons que cette chronique annoncée, Se pa lizaj, contribuera à rappeler les usages démocratiques et républicains qui méritent d’être mentionnés, martelés, en les saisissant dans les détails de la vie civile comme dans les plus hautes sphères et le vacarme de la vie publique.
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Qu’il est facile de se plaindre en criant ça ne va pas quand on évite de rappeler les conditions et les normes pouvant faire que les choses aillent, que la société progresse vers un vivre-ensemble fondé sur des principes au bénéfice de chacun et de tous.
Toute initiative allant dans ce sens mérite d’être saluée. Non, mon ami, frapper son enfant jusqu’au sang, jeter tes ordures dans la cour du voisin, utiliser ta fonction pour commettre de grandes et petites exactions, faire des appels au meurtre et à la destruction au nom d’une quelconque divinité, arracher ses « dreads » à un adulte, un coup pour la police, ou à un enfant, un coup pour des éducateurs, dans une société qui se veut démocratique et républicaine, ce n’est tout simplement pas le bon usage.
Par Lyonel Trouillot
Image de couverture éditée par AyiboPost.
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