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Les hommes aussi ont le choix de la contraception

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En Haïti, comme un peu partout à travers le monde, nous célébrons la ”Journée internationale de la femme” ce 8 mars 2018. Officialisée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1977, cette journée se veut commémorative de la lutte en faveur des droits des femmes, contre les violences qu’elles subissent et pour la réduction des inégalités dans leurs rapports avec les hommes. Au-delà des beaux discours que les hommes peuvent avoir à cette occasion – notamment sur l’autonomisation des femmes, l’exercice de leurs droits civils et politiques, l’accès à un enseignement de qualité –, ils peuvent tout autant montrer leur engagement à travers des actes concrets et utiles. Et parmi eux, le choix de la contraception.

 

La contraception se définit comme l’ensemble des moyens utilisés pour provoquer une infécondité chez la femme ou chez l’homme. Elle peut être temporaire ou définitive. Souvent associée aux femmes, la contraception, pourtant, ne concerne uniquement pas celles-ci. Les hommes également peuvent y avoir recours. En prenant la responsabilité d’un tel acte dans leur couple, ils envoient un signal fort qui montre leur implication dans la lutte pour l’égalité dans les rapports hommes-femmes dans la société. Sachant que la fécondité, au même titre que les tâches ménagères ou autres stéréotypes féminins, ne peuvent être uniquement une affaire de femme. C’est d’ailleurs dans ce même ordre d’idée que les contraceptifs masculins (hormis le préservatif et la vasectomie) sont si peu connus du grand public. Pourtant, il en existe bien d’autres sur lesquels Ayibopost se renseignera prochainement quant à leur accessibilité en Haïti.

Le préservatif

Déjà, il est utile de rappeler que le préservatif ou condom est une sorte de protection en latex ou en polyuréthane (matière plastique) contre le sperme, les sécrétions vaginales ou le sang. C’est la méthode contraceptive la plus répandue. Il est enfilé (préservatif masculin) au moment de l’érection et avant la pénétration. En plus d’empêcher l’homme de provoquer une grossesse non désirée, il lui permet de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles (MST).

La vasectomie

En ce moment, la PROFAMIL qui est une organisation à but non lucratif évoluant dans le domaine de la reproduction en Haïti, mène une campagne de sensibilisation sur la vasectomie. Cette méthode réputée irréversible, consiste à obstruer les canaux déférents qui sont responsables de l’acheminement des spermatozoïdes jusqu’au liquide séminal. Elle peut être effectuée par une intervention chirurgicale ou non.

La contraception thermique

Cette méthode est très peu connue, car très peu utilisée et très peu accessible. Elle consiste à augmenter la température au niveau des testicules en portant un slip chauffant pendant quinze heures par jour. L’objectif est de modifier la production de spermatozoïdes (spermatogénèse) par la chaleur. Normalement, elle commence à prendre effet entre un à trois mois.

L’injection hormonale

Comme la contraception thermique, l’injection hormonale n’est efficace qu’au bout d’un à trois mois après le début du traitement. Les injections hormonales hebdomadaires de testostérones ont pour but de faire descendre la concentration de spermatozoïdes de vingt millions et plus à moins de trois millions.

Le gel contraceptif

Cette technique veut bloquer la circulation des spermatozoïdes dans le canal déférent en y injectant un gel – le Vasalgel –. Réversible, indolore et sans hormones, cette technique empêche les spermatozoïdes de féconder une ovule en les immobilisant.

On parle également de pilule contraceptive pour hommes. Mais les effets secondaires rencontrés ont freiné quelque peu l’ardeur des scientifiques. Le retrait (ou coït interrompu) n’est pas très recommandé en raison de son fort taux d’inefficacité. Le moment du retrait étant difficile à déterminer au moment jouissif de l’acte sexuel.

In fine, la régulation de la procréation n’est pas l’apanage des femmes et ne peut être considéré comme tel. Grâce aux avancées de la médecine, les femmes n’ont plus à assumer seules la responsabilité de la contraception. Comme pour la contraception féminine, la contraception masculine est un geste simple et significatif dans l’avancement de la lutte pour le respect des droits des femmes.

Conscient que vous avez beaucoup à dire et à nous apprendre, je mets ma plume à votre disposition. Je suis de ceux qui croient que le journalisme peut servir, de manière utile, à la construction d’un monde meilleur. Attelons-nous-en !

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