L’algue est un végétal inferieur, essentiellement aquatique, presque toujours pourvu de chlorophylle. Il existe plusieurs variétés d’algues. En général on les utilise comme engrais et amendement. La sargasse, sargassum est un genre d’algue brune de la famille des sargassaceae. Elle est très présente dans l’atlantique Nord, A l’est de Bahamas. D’où le nom mer des Sargasses de cette vaste zone. Elle constitue un gigantesque nid ou les anguilles viennent pondre leurs œufs. Elle peut être fixée au fond de la mer, cependant certains types vivent parfois exclusivement de manière flottante, particulièrement dans l’Océan Atlantique. Le mot sargasse se traduit par sargoza en Espagnol qui signifie varech.
Cette algue existe depuis plusieurs centaines d’années mais leur présence massive sur le littoral avait régressé depuis plusieurs décennies. Mais, depuis quelques temps on constate une recrudescence de ce végétal comme en témoigne les images de la mer des Caraïbes (y compris les Antilles). Ainsi les habitants de cette région sont littéralement stupéfiés par ce phénomène qui évidemment leur parait étrange. Cette plante aquatique quasiment méconnue est utilisée en phytothérapie dans certains pays, comme la Chine par exemple, par les herboristes. Ces derniers transforment les sargasses en poudre et les vendent en sachet de papier 0,5g, à diluer dans de l’eau chaude et à boire comme du thé (algues sargassum tea) Aux Antilles, grâce à sa forte teneur en potassium, on l’utilise comme compost dans les activités de jardinage. Cependant les sargasses ont des impactes nefastes sur le fonctionnement des communautés.
Impactes des algues sargasses
Sur la santé :
Selon certains experts, s’exposer au gaz que dégage le varech provoquerait des maladies liees au système respiratoire, des dommages neurologiques, une baisse des capacités cognitives, des problèmes de mémoire, et des troubles d’humeur. L’exposition prolongée à l’hydrogène sulfuré est déconseillée, même à faible dose. Or les Haïtiens et les Antillais assistent depuis plusieurs mois à l’échouage massif des sargasses sur le littoral de la sous région. L’odeur nauséabonde de leur gaz envahit les différentes villes concernées.
Sur l’industrie touristique :
Même les simples d’esprit peuvent déduire que l’invasion des algues ne peut être sans conséquence sur les activités liées au tourisme. Nombreux seront les visiteurs qui vont refuser de se rendre à la plage à cause de la présence de ce végétal sur les rivages et surtout à cause de l’odeur du gaz qu’il dégage. A noter que nous sommes en pleine période de vacances d’été, période des fêtes patronales. Jusqu’à ce moment précis, j’ignore quelle instance haïtienne, quelle personnalité qui s’est, au moins, montrée préoccuper par cette situation. Existe-t-il un document qui traite de ce phénomène ? On aimerait bien le lire s’il existe déjà. Seule la population en parle. Cependant, dans les Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, etc.) les autorités partagent l’inquiétude de leur population. Elles créent des missions anti sargasse, perçoivent des fonds d’urgence(l’Etat débloque 3,7millions d’euros pour traiter les algues sargasses) conçoivent un plan d ‘action, des entreprises se dotent d’engins amphibies pour ramasser les algues en mer.
Une entreprise qui se spécialise dans la biochimie est invitée à utiliser la sargasse dans la fabrication de bioplastique. L’Algopack va fabriquer des biomatériaux 100% composables à partir du varech. Ce plastique sera utilisé dans les secteurs de la téléphonie, dans le packaging et dans la fabrication d’articles de bureaux : clés USB, objets de décoration etc. en fin de vie ces matériaux seraient totalement compostable et apporteraient une des fonctions historiques de l’algue : fertiliser la terre. D’où un geste pour la protection de l’environnement. Toutes ces tentatives prouvent que les élus antillais se montrent au moins préoccupés par l’échouage massif des sargasses sur le littoral. Bien que la réussite ne soit pas totale .En effet les autorités haïtiennes pourraient au moins suivre l’exemple de ces derniers en tentant quelques actions. A nos jours elles gardent encore un long silence. Une ou plusieurs actions de l’Etat pourraient générer des revenus au sein des secteurs universitaires, professionnel et des gens non qualifiés. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. La balle est donc dans le camp des maires, des responsables de sante publique, du ministère de l’environnement, du ministère de l’agriculture et du ministère du tourisme.
Jean Gardy Arien
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