Un à un s’allumèrent les lampadaires de la
La nuit qui s’annonçait n’avait aucune emprise sur les activités de la
8h30 PM ! Le trafic a depuis un bon moment ralenti. Les marchandes de fritures, les
Par ici, un occupant d’une prado immatriculée « officielle » s’offre les charmes d’une dominicaine en quête d’exotisme, pour changer un peu des cheveux crépus, attribut racial dégradant de la femme haïtienne, ou plutôt en quête d’expériences nouvelles, de sensations fortes allant au- delà des limites imposées par sa femme qu’il voudrait moins puritaine. Conscient de l’insécurité ambiante, il se déplace avec le gibier pour le raccompagner après service… Çà et là, on croise de petits groupes de jeunes se disputant une partie de « Pike kole », se partageant un plat de barbecue après cette longue journée passée à végéter, ou encore à se servir de leurs griffes pour survivre. A l’abri d’une voiture abandonnée ou d’un tréteau vide on entend les gémissements, mélange de plaisir et de résignation d’une jeune fille se faisant culbuter juste pour trouver de quoi apaiser la lutte acharnée que livre le gros au petit intestin dans son abdomen.
Pow !!! Le retentissement d’un coup de feu à l’angle de la rue
La lune, témoin de l’obscénité cache soigneusement ces secrets obscurs, pervers et malsains. Elle se fait tombeau et recéleuse. Elle ne fait pas de quartiers et ne saurait dénoncer. Egale à elle même, elle n’attend que les premiers rayons de soleil pour partir au loin et laisser la lumière du jour auréoler d’innocence les coupables.
Renée Vancie Manigat
Image: (AP/Jorge Saenz)
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