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Du neuf à propos de l’infidélité!

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L’infidélité n’est plus un sujet tabou. De nos jours, il faut avoir l’esprit ouvert et accepter qu’il  ne s’agit ni plus ni moins que d’une évidence de la vie de couple. En vous engageant avec votre partenaire, ayez à l’esprit que les statistiques ont démontré que les chances de respecter l’obligation de fidélité sont minces du côté masculin et, si elles étaient plus élevées du côté féminin, elles se sont réduites considérablement. Autant vous dire que de consacrer un peu de temps à l’élaboration d’une stratégie pour y faire face, rentre dans le cadre des réflexions essentielles de toute personne éclairée et avisée.

Plusieurs options s’offrent à vous. Les plus hardis partent du principe de la relation ouverte et de la non-exclusivité réciproque, le problème est donc résolu en amont. Les vindicatifs se promettent de rendre la monnaie de la pièce, les peureux se voilent la face et font semblant de ne pas savoir, les plus lâches subissent en rechignant mollement ou pas du tout, ceux qui manquent de confiance en eux paniquent pour un rien et crient « au feu »  un brin trop tôt.

Je ne juge aucune de ces tactiques, mais les conformistes ont retenu mon attention. Ce sont les adeptes du postulat selon lequel  l’infidélité de l’homme constitue la norme et celle de la femme l’interdit. Les femmes partageant cette vision sont prêtes à accepter l’infidélité de leurs hommes, certaines avec l’important bémol que ces derniers soient discrets quant à leurs incartades. Après tout le vrai goujat est celui qui se laisse prendre ! Ce n’est pas mon père qui me démentira, puisque son conseil salutaire à la veille de mon mariage fut celui-ci : « Ne te fourres pas le droit dans l’œil ma fille, aucun homme, je dis bien aucun homme n’est fidèle ! Il suffit qu’il soit discret et qu’il évite que ses écarts ne te nuisent ».  À bon entendeur, salut !

Mon reflexe de juriste m’a conduite dans notre code civil héritée des français, et je ne suis pas surprise de trouver une base légale au machisme caractérisant notre société. En effet, alors que l’adultère de la femme se prouve par tous les moyens, la femme ne pourra demander le divorce pour cause d’adultère que lorsque son mari aura tenu sa concubine dans la maison commune[i].  Quid du mari surpris dans la maison de plage familiale ?

Et, pour me convaincre du bien-fondé de tout ça, mon collègue m’expose la plus ingénieuse des justifications, tout en grognant et s’énervant à l’idée qu’une femme puisse tromper son homme. L’air triomphant, convaincu de tenir compte de l’intérêt supérieur de la femme, il formule la « théorie du sexe sortant et du sexe entrant ». Enfin, quelque chose de nouveau sur le sujet, vous vous dites sans doute. L’idée avancée, tenez-vous bien, serait que le sexe sortant, sexe fort, sexe en-dehors, sexe impersonnel est conçu pour explorer et prendre des risques. Alors que pardi, un sexe entrant, sexe fragile, sexe personnel devrait pour son bien, éviter de laisser y pénétrer n’importe quels microbes, salauds entres autres éléments agresseurs. Et moi, j’ai bien compris, et pour résumer mesdames, donner l’accès à un seul salaud est amplement suffisant.

[i] Voir les articles 214, 215 du code civil. Loi no 7 sur le divorce

Très attachée à mon cher pays, je demeure une personnalité ouverte, qui à travers sa profession de juriste et son implication au sein de diverses organisations soutient le projet du renouveau d’Haïti.

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