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Des jeunes haïtiennes en compétition pour créer des start-ups

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Du 9 au 11 février 2018, Port-au-Prince a accueilli le Global Startup Weekend Women. Cet événement qui a réuni une soixantaine de participantes au siège social de Simen Ayiti, a lieu pour la première fois dans vingt-deux (22) villes simultanément à travers le monde.

Venir avec une idée, partir avec une entreprise. Le tout en cinquante-quatre (54) heures étalées sur une période de trois jours. Pendant tout un week-end, pour être plus précis, et seulement pour les femmes. Telle est l’essence du Global Startup Weekend Women qui s’est associé avec Techstars, un incubateur basé aux États-Unis et au Mexique. « Dans le monde entier, c’est le même format : on s’amuse, on boit ensemble, on travaille », précise Carline Sévère, l’un des membres organisateurs aux côtés d’Emmanuela Douyon, d’Arnelle Blain, d’Harry Novembre et de Carly Baja.

 

Le déroulement de l’activité

Cette initiative se veut un environnement parfait pour ”assurer la place de l’entrepreneuriat féminin dans l’écosystème international de l’innovation et de la technologie”. Un secteur dont seulement 32% des entrepreneurs au niveau mondial sont des femmes. Ce sont là des chiffres que le Global Startup Weekend Women tend à améliorer en offrant aux femmes du monde entier un espace où elles peuvent présenter leur idée d’entreprise (pendant 60 secondes) pour sortir avec un projet autour d’un pitch final de cinq minutes.

À Port-au-Prince, le format n’a pas été différent. Les postulantes dont les projets ne sont pas retenus ont eu la possibilité de rejoindre une équipe parmi celles restantes pour continuer l’aventure. En apportant de nouvelles idées, de nouvelles compétences, elles contribuent au peaufinage du travail de leurs groupes respectifs et deviennent des associées de l’entreprise une fois que celle-ci est montée. Le deuxième jour, des coachs et des mentors dans divers domaines sont mis à la disposition de ces femmes pour mieux les préparer à affronter les défis qui se présenteront. Sans oublier les codeurs et les développeurs qui gèrent le côté technologique.

« Patchwork Factory« , un projet innovant à tendance écologique

En tout, vingt-deux (22) pitchs ont été entendus, huit groupes de travail ont été créés, trois prix ont été décernés, un projet lauréat est désigné. La tâche n’a donc pas été facile pour Guy-Emmanuel Thomas, Rose-Myrtha Remy et Richenel Ostiné, les trois juges qui ont composé le jury. De même pour les candidates dont les projets devaient faire preuve de spontanéité et d’innovation. Mais au final, c’est le groupe « Patchwork Factory » de Wiskaëlle Gaëlla Bellevue qui a remporté la palme, et qui devra défendre son projet le 7 mars prochain à Paris, lors de la grande finale.

Le projet de « Patchwork Factory » consiste à récupérer des déchets de produits textiles pour en faire des œuvres d’art. « Quand je descends au centre ville, je suis toujours consternée par la mauvaise gestion que l’on fait des vêtements usagés ou des résidus de vêtements, déplore Wiskaëlle Bellevue, principale instigatrice du projet. Ce sont des tonnes d’argent que l’on gaspille à chaque fois ». « Avec « Patchwork Factory », on va réutiliser ces morceaux de tissus pour en faire des travaux de mosaïque », avance-t-elle, toujours prompte à défendre le projet comme si elle devait convaincre un jury même trois jours après. En naviguant sur leur site, les clients pourront voir ce qu’elles proposent et ainsi passer leurs commandes.

« Le Startup Weekend est un événement qui peut avoir lieu toutes les semaines. Il suffit d’avoir participé à une activité quelconque ou d’avoir la motivation et les compétences requises, en collaboration avec l’institution mère basée aux États-Unis et au Mexique », a fait savoir Carline Sévère. Le mois prochain, une autre activité du même genre devra se tenir à Port-au-Prince.

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