EN UNEPOLITIQUE

A quand une prise de conscience de mes concitoyens ?

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7 février 1986 est la date de l’effondrement d’une dictature, d’un pouvoir sanguinaire, fin de la tyrannie des Duvalier. Cette date devait changer l’histoire d’un pays qui vivait dans l’inégalité, d’un peuple qui ne pouvait pas jouir de ses droits et de sa liberté d’expression. Cette date (1986) devrait nous lier en tant que peuple, en tant que frères, elle devait symboliser l’espoir.  Mais, hélas ! Parce qu’après 1986 les maux n’allaient qu’augmenter. La division, l’hypocrisie, la haine,  les envies illimitées de nos politiques  allaient atteindre leur paroxysme. Le 29 novembre 1987, premières élections démocratiques après la publication de la constitution du 29 mars 1987. Premières élections, premier échec, car sous les armes des militaires les élections ont dû être annulées. Le 17 janvier 1988, les élections ont eu lieu. Lesly François Manigat est élu président avec la complicité des militaires qui ont truqué les élections.

Maintenant, une question se pose : ’’7 février 1986 est pris comme une date qui devrait symboliser l’espoir, un changement dans le domaine social tant qu’au niveau politique, qu’a-t-elle changé dans le mode de fonctionnement de nos politiques’’ ?

7 février 1991, Jean Bertrand Aristide est élu président de la République. C’était l’espoir, le peuple a cru à un éventuel changement, car ce dernier était vu comme porteur de la paix et symbole de la sagesse. Animé par un esprit de vengeance et d’exclusion envers la classe bourgeoise, il a lui-même dessiné sa chute. Le 30 septembre 1991, l’armée d’Haïti avec l’aide de la bourgeoisie a préparé un coup d’État et le président Jean Bertrand Aristide est exilé aux États-Unis.
Les années passent, les erreurs de nos politiques se répètent et le pays s’engloutit dans la misère. 2006, après la démonstration du Montana (hôtel que les partisans du candidat à la présidence Préval ont envahi pour réclamer leur vote) l’espoir a gagné l’esprit de chaque Haïtien. 14 mai 2006, René Préval est élu président de la République pour une deuxième fois. Le peuple est déçu, déçu d’un pouvoir silencieux, paresseux et surtout  d’un pouvoir de corruption. Encore pas de solution aux problèmes que subissent le pays …La honte nous habite de jour en jour en tant que peuple.

Après la fameuse bataille de Vertières (18 novembre 1803) qui nous a permis de briser les chaînes de l’esclavage, 2010 était à son tour un moment crucial pour chacun, car cette année symbolisait la renaissance. Le pays devait renaître de ses malheurs et surtout de ce tragique tremblement de terre du 12 janvier 2010 (près de 300.000 morts). Il fallait changer les choses ! Oui, il fallait une fois pour toutes, retrouver notre fierté de peuple, cesser avec la corruption, l’hypocrisie, la politique de « Pa m pi bon », le mensonge, le pillage des caisses de l’État. Mais comment procéder ?

En démocratie, la seule façon de dire non à un système que l’on estime inefficace, c’est de le censurer à travers des élections. Comme toujours, à chaque élection le peuple est berné par tous les politiques qui, sans arrêt, pensent avoir eux seuls la formule pour changer la tournure des choses. En 2010, comme c’est devenu une tradition pour nous, l’élection est frauduleuse. Le CEP (Conseil Électoral provisoire) fait la vente aux enchères des postes, moment de honte pour chaque haïtien, moment de dégoût envers sa Patrie. Une élection truquée ne peut qu’accoucher de tricheurs. Les faits politiques de 2010 à 2015 peuvent en témoigner : pillages des fonds de l’État, dénonciation des directeurs,  arrêt des travaux, car les fonds ont disparu et le pouvoir en place resté muet sans donner d’explications. Les politiques nous écœurent et notre mépris à leur égard augmente de jour en jour. Nous sommes dans un pays où sans le vouloir nous préparons des bandits, des terroristes, car maintenant, les enfants apprennent à compter avec des cadavres à la place de petites pierres comme c’était le cas dans le temps.

Frères haïtiens, aujourd’hui, je vous invite à la réflexion, à la rébellion et surtout à la révolution mentale, car il faut dire non à ces gens, non à la corruption, non à l’inégalité et l’exclusion. Maintenant, on a besoin d’un pays où chacun a un mot à dire, un pays où chaque haïtien apprend à aimer Haïti, car l’avenir de nos enfants en dépend. Vive Haïti, Vive la fierté de Dessalines.

Djimy Schneider Gradys

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