Il faut donc que des voix s’élèvent au sein du CPT contre la corruption, le trafic d’influence. Sinon il perdra toute crédibilité
On peut entendre l’argument que ce n’est pas facile de diriger après la catastrophe politique qui a mis par terre les institutions de l’État, la souveraineté.
Il y a eu tant de choses mal faites qu’il convient de défaire. Rien ne peut être facile pour le CPT et pour le gouvernement.
Déjà établir entre les deux instances les responsabilités, les prérogatives et un mode de collaboration. Ensuite agir sur le présent.
Agir sur le présent. On ne met pas un pays en stand by pour préparer des élections.
Et, de ce point de vue, il y a trop peu de faits et des signes inquiétants d’une continuation dans l’indignité et le laxisme qui furent les marques privilégiées des exécutifs des dix dernières années.
Déjà il faut réclamer un peu de tenue, de cohérence et de dignité de la part du CPT. Inadmissible que certains de ses membres se fassent la réputation méritée ou pas de démarcheurs ou maîtres chanteurs qui hantent les directions générales pour réclamer de l’argent, des emplois pour leurs proches et alliés.
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C’est en tant qu’instance que le CPT doit montrer clairement un autre visage. Le compromis politique qui l’a créé ne peut pas servir de couverture à la corruption. Il faut donc que des voix s’élèvent au sein du CPT contre la corruption, le trafic d’influence. Sinon il perdra toute crédibilité.
Quant au gouvernement, trop peu, trop lentement. Un exemple patent : les médias d’État. Pas besoin d’une éternité qu’on n’a pas pour qu’on opère là des changements quant à l’orientation Culture, éducation, information, loisirs de qualité. La médiocrité des médias d’État est l’une des marques les plus visibles de la qualité de l’Exécutif.
Il y a d’autres domaines dans lesquels des actions immédiates peuvent être menées au bénéfice de la population. De telles actions donneraient une visibilité positive aux deux instances de l’Exécutif, dont l’une est de plus en plus considérée comme symbole de la corruption, et l’autre comme une machine lente et insoucieuse des conditions réelles de la population et ne courant seulement que vers de rapides élections dans n’importe quelles conditions.
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Et comment, même sur le plan individuel, les membres du CPT comme du gouvernement ne réalisent-ils pas que ne sortiront dignes de cette aventure que celles et ceux qui auront tenté d’initier de véritables changements, celles et ceux qui auront posé des actes, pris des mesures que l’Histoire gardera comme positives !
Aujourd’hui, celles et ceux qui sont au pouvoir doivent avoir conscience qu’ils n’entreront dans l’Histoire que parce qu’ils auront représenté : la continuité dans le pire et l’indigne et une vraie volonté de servir les intérêts de la nation.
Que celles et ceux qui ne sont pas motivés par le désir de s’enrichir volontairement, mais veulent vraiment servir le pays forcent les autres à faire mieux et plus vite. Si la démarche est claire, preuve faite de la bonne intention, ils auront le soutien de la population.
Par Lyonel Trouillot
Image de couverture : Réunion hebdomadaire entre le Conseil Présidentiel de Transition et le Premier ministre Garry Conille. Vendredi 19 juillet 2024. Edgard Leblanc Fils
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