Les responsables de cet hôpital, qui desservait la population depuis plus de 70 ans, s’efforcent de trouver une solution pour prévenir une éventuelle catastrophe sanitaire
Depuis la fermeture provoquée par la violence des gangs de l’hôpital Sanatorium de Carrefour-Feuilles, spécialisé dans le traitement de la tuberculose, à la fin du mois d’août, les responsables de l’institution s’efforcent de trouver une solution pour prévenir une éventuelle catastrophe sanitaire.
Samedi 2 septembre 2023, ils lancent un processus d’identification des personnes infectées au niveau des centres d’hébergement. Ce procédé n’a pas apporté de résultats.
Selon le responsable médical du Sanatorium, le docteur Jean Ardouin Esther Louis-Charles, les malades sont éparpillés, des déplacements continuent de se faire et certains centres d’hébergement sont fermés.
Seulement une dizaine de personnes infectées ont été recensées dans les différents centres d’accueil des déplacés à Port-au-Prince. «On ne peut pas savoir où sont allés se réfugier tous les malades», regrette docteur Louis-Charles.
Les malades sont éparpillés, des déplacements continuent de se faire et certains centres d’hébergement sont fermés.
La deuxième tentative consistera à choisir un lieu pour recevoir les malades, selon les responsables de l’hôpital.
Grâce aux numéros de téléphone enregistrés dans leurs dossiers, les malades seront appelés pour qu’ils passent récupérer leurs médicaments.
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Si la décision sur le choix du lieu doit être prise dans les prochaines semaines, les responsables se sont mis d’accord sur deux espaces en particulier : l’hôpital de l’université d’État d’Haïti (HUEH) et l’hôpital Saint-François de Sales. Ces entités ont déjà été des centres de réceptions des tuberculeux.
«Notre priorité sera de fournir les médicaments aux personnes infectées, nous n’aurions pas de consultations», affirme docteur Louis-Charles.
Seulement une dizaine de personnes infectées ont été recensées dans les différents centres d’accueil des déplacés à Port-au-Prince.
Depuis le 13 août 2023, le quartier de Carrefour-Feuilles subit les assauts récurrents des gangs armés.
Le vendredi 1er septembre, les bandits ont pris totalement le contrôle du quartier où se trouve l’hôpital. Avec les résidents du quartier, tous les malades et les personnels médicaux ont fui l’espace.
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Cet hôpital desservait la population depuis plus de 70 ans, avec une capacité d’accueil de 100 lits d’hospitalisation, ainsi qu’une section de pédiatrie qui prodiguait des soins aux personnes les plus démunies.
Les responsables de Sanatorium veulent récupérer le local, «même sous négociation avec les bandits». Cependant, le personnel ne reviendrait pas sans garantie de sécurité, reconnait docteur Jean-Claude.
Notre priorité sera de fournir les médicaments aux personnes infectées, nous n’aurions pas de consultations.
Une interruption de traitement en tuberculose peut provoquer beaucoup de dégâts.
Ceci peut conduire à des cas de résistances qui sont plus difficiles à traiter et qui nécessitent beaucoup plus de médicaments, selon la pneumologue Phinediace Merilien. «Ces cas, continue la professeure à l’université Lumière, représentent un danger pour leur entourage, car ils deviennent beaucoup plus contagieux.»
«Les personnes en situation de malnutrition, celles vivant avec des pathologies, les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes sont les plus à risque», informe la spécialiste, qui appelle la population à appliquer des mesures barrières, comme celle d’éviter la promiscuité avec les personnes atteintes de tuberculose, pour se protéger.
Par Tchika Joachim
© Image de couverture : freepik
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