Si l’on croit les campagnes de sensibilisation à la radio et sur les réseaux sociaux, réduire la propagation de la pandémie du Covid-19 dont les premiers cas découverts en Haïti ont été annoncés mi-mars 2020 est simple et cartésien. Il suffit de rester chez soi, porter un masque, respecter la distanciation sociale et se laver les mains régulièrement.
Cependant, la réalité des faits comme toujours est plus complexe.
Les habitants des quartiers précaires et bidonvillisés qui bordent le centre-ville Port-au-Prince manquent de services sociaux les plus basiques. Promiscuité, pénurie d’eau potable, approvisionnements difficiles faute d’infrastructures routières, pas d’électricité et loisirs improbables, etc. Toute une partie de ces appels aux mesures et aux gestes barrières reste lettre morte, à défaut de moyens.
Comment rester chez soi quand on gagne sa vie de manière quotidienne ? Comment peut-on se mettre en quarantaine à plus de quatre dans une maison mesurant moins de 8 m2 sous des tôles insupportables en milieu de journée ? Comment se laver les mains quand on obtient de l’eau chaque 15 jours et que l’achat du savon représente ¼ de ce qu’on gagne par jour ?
Reportage photographique dans plusieurs quartiers difficiles de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Reportage photo de Georges Harry Rouzier / K2D
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