La chaleur est de retour, après des jours nuageux et pluvieux, comme pour fêter la journée mondiale de la masturbation. Tout commence en 1994, quand le Dr. Jocelyn Elders, conseillère santé à la Maison Blanche sous l’administration du président Clinton déclare au cours d’une conférence des Nations Unies : « La masturbation est quelque chose qui fait partie de la sexualité humaine et peut-être que cela devrait être enseigné à l’école.»
Après ces propos qui ont créé une polémique, elle sera renvoyée de l’administration Clinton (ironie du sort quand on sait que quelques années plus tard éclate le scandale Monica Lewinsky). Les idées du Dr. Jocelyn Elders ne sont pas tombées que dans des oreilles réfractaires. En effet, la société de sextoys américaine Good Vibrations lui rendra hommage, en lançant le 7 mai 1995 la journée internationale de la masturbation.
Technophiles s’abstenir
Quand il s’agit de masturbation, il y a différente écoles. L’école classique “5 dwèt” et les technophiles, adeptes des dildos (l’alternance est aussi possible). Le seul hic pour les technophiles en Haïti, c’est que les dildos sont interdits à l’importation: “[Sont prohibés]: les livres, les brochures ou autres imprimes ou écrits, tableaux ou illustrations, figures, films ou autres objets d’un caractère obscène ou pornographique;” en vertu de l’article 52 du Code Douanier.
Haïti n’est pas le seul pays où ces objets de plaisir sont interdits, on peut citer certains Etats américain comme l’Alabama, l’Arabie Saoudite, les Maldives, la Thaïlande ou encore le pays du Kâma-Sûtra l’Inde.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Disons que votre cousin Gracia vivant à Montréal vous envoie un carton rempli de dildos, il y a de fortes chances que ce carton soit confisqué à la douane. ( Nous ne pouvons que faire l’hypothèse que les agents de douane connus pour leur professionnalisme, procéderons à la destruction de ceux-ci).
Mesdames, Messieurs, nul n’est censé ignorer la loi, donc en attendant que les législateurs soient plus hédoniste, ce sera “5 dwet”.
La masturbation : un plaisir « coupable » aux nombreux bienfaits
La masturbation est une pratique stigmatisée, et encore aujourd’hui, une horde de légendes urbaines entourent la pratique du “plaisir solitaire” : cela rendrait sourd, pratique perverse… Ces préjugés ne sont sans doute pas étranger à l’interdiction de la commercialisation des sextoys sur le territoire nationale.
Ces stigmates sont – sans surprise – beaucoup plus virulents sur la masturbation féminine. Les femmes se masturbent beaucoup moins que les hommes, passant ainsi à côté de savoirs importants sur leurs corps, leur sexualité et leurs désirs .
L’auto-érotisme est une pratique des plus naturelles qui a beaucoup de bienfaits pour la santé physique et psychologique : plus de plaisir en couple ( et oui contrairement aux idées reçues, se masturber alors que vous êtes en couple, participe à une vie sexuelle épanouie), diminution du stress, améliore la connaissance de son corps et favorise le sommeil. La masturbation améliore la sexualité masculine et prévient le cancer de la prostate.
La pratique de la masturbation peut-être considérée comme pathologique si celle-ci vous empêche de vivre votre vie professionnelle, familiale et sociale. Si c’est votre cas, il faut un accompagnement d’un sexologue ou d’un psychologue.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter un bon 7 mai. Pour les plus timides, nous sommes certains que EDH accompagnera cette journée d’un petit blackout salvateur: “Banm fe nwa mwen, banm blackout mwen souple …
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