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Haïti ou le pays de la survivance !

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Deux heures passées devant mon téléviseur à regarder ce documentaire me suffiront pour apprendre l’essentiel sur les rats et leur mode vie. La vie de ce pauvre animal inoffensif dépend totalement de la survivance. Sa nature s’adapte automatiquement aux saletés repoussantes, aux lieux immondes et aux conditions malsaines.  Au péril de sa vie, le rat se maintient en vie.

La société haïtienne actuelle s’identifie, malheureusement, à une colonie de rats. Impossible de changer sa situation, elle se laisse fatalement emporter par le courant. Par le refus de continuer à se battre, cette société semble quotidiennement perdre certains sentiments d’homme. Le Titanic s’écroule et on danse sur le pont sans se soucier des flots qui envahissent le vaisseau.

En attendant la fin on se résigne à la situation, s’adapte à l’environnement, accepte n’importe quoi de n’importe qui. Dans nos marchés, c’est dans un bourbier puant, décoré de monceaux d’immondices que nous échangeons nos produits. C’est avec crainte de se faire froidement abattre que nous côtoyons les rues, les banques. Dans ce pays, nos droits sont : soit un risque ou un luxe.

Mais, c’est surtout avec fierté que nos politiciens nous humilient par leur ignominie dans les affaires internationales. Ils sont plutôt adroits à nous assommer à coup de crosses de révolver quand nos questions se révèlent trop pertinentes. Des chefs imprégnés par la volupté, le syndrome de grouiller en tout et partout.  Sous nos yeux, sans remords ni regrets.

Nous vivotons dans une crise alimentaire accrue. Plusieurs régions du pays sont frappées de sécheresse et le déboisement continue sans inquiéter. Aucune stricte mesure n’est prise. Les paysans se plaignent à des responsables dont la conscience est deux fois morte. C’est avec dédain que nos autorités abordent les questions vitales à cette société. Aveuglés par leur insatiabilité et leur soif de gagner encore, toujours et beaucoup plus.

Nos valeurs s’effritent. Notre jeunesse est aux abois. Bref, nous nous perdons dans une crise d’identité sans précédent. Nous restons au niveau inférieur dans les classements mondiaux. Ces derniers temps Haïti n’est représentatif que sur la scène littéraire mondiale. Vogue la galère ! Il suffit que nous soyons en vie.

Notre passé et notre présent nous alertent que le futur s’annonce funeste. Cependant, comme des rats nous acceptons notre situation telle qu’elle se présente. Notre vie s’assure par la survie sans prévision, ni responsabilité face à ce don. La vie humaine ne peut ainsi se définir.  La nature de l’homme le responsabilise face à l’environnement pour améliorer ses conditions. Vivre a un prix !

Had Albert

(c) Photo : youphil.com

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