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Une nouvelle école de théâtre ouvre ses portes en Haïti

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Au cours d’une conférence de presse organisée le jeudi 1er février 2018, l’Association des professionnels du théâtre haïtien (APTH) a officiellement lancé ACTE, une école de formation d’acteurs et d’animateurs. Située au 6 rue Charbonnière, à Delmas 33,  cette école est « une folie nécessaire » selon la présidente de l’association, Gaëlle Bien-Aimé, arguant l’absence de salles de spectacle et de cinéma dans le pays pour justifier cette initiative.

« Il nous faut des écoles dans ce pays…L’expérience nous a appris que le talent n’est rien sans la méthode et la discipline », martèle Gaëlle Bien-Aimé qui est aussi comédienne et journaliste culturelle. Devant un parterre d’étudiants, de journalistes et de personnalités du secteur culturel, Gaëlle Bien-Aimé raconte les circonstances entourant la matérialisation de ce projet. Il y a seulement six mois qu’elle a partagé l’idée de cette école avec ses collègues de l’APTH qui ont tous emboîté le pas et ont participé activement à structurer et concrétiser le projet. Il leur a fallu créer un calendrier, mettre sur pied un cursus académique, mobiliser les ressources nécessaires jusqu’à choisir une date pour le lancement officiel. Ce lundi 5 février, l’école a ouvert ses portes avec une vingtaine d’étudiants venus d’horizons diverses.

 

Pourquoi choisir ACTE comme dénomination ?

L’idée principale étant d’attirer l’attention des artistes sur le milieu dans lequel ils évoluent, de les inciter à poser des actions et à devenir des acteurs de changement, il n’y avait donc pas de meilleur substantif pour désigner ce nouvel établissement culturel. ACTE. ACTE pour faire simple et attirer l’attention. ACTE comme pour désigner plusieurs parties d’une pièce de théâtre. « Acte pour dire que nous agissons, que nous faisons ». C’est aussi ce leitmotiv qui guide les actions des membres de l’APTH, ces membres qui voient en cette école le symbole d’un engagement envers les générations futures. Car, d’après leur présidente, « les festivités carnavalesques ne peuvent pas résumer la culture dans un pays ».

 

Qui peut fréquenter l’établissement ?

Idéalement, toute personne munie de son diplôme de baccalauréat est apte à s’inscrire. « Nous aurons des cours qui demandent un certain degré de réflexion, un minimum de pré-requis. C’est pourquoi nous exigeons ce niveau académique », informe Amos César, le responsable des études de l’établissement. Pour un montant de trente mille (30 000) gourdes, les étudiants auront droit à quinze mois de formation, répartis en cinq sessions de trois mois. Des professeurs tels que Yanick Lahens, Arnold Antonin, Daniel Marcelin, Péguy F. C. Pierre sont déjà à leurs dispositions pour leur inculquer les rudiments du « métier ». Métier ? Car « nous ne formons pas seulement des animateurs, mais aussi des acteurs. Et nous lutterons pour que [l’art] puisse intégrer les corps de métier », prévient Gaëlle Bien-Aimé.

Portraits de Valérie Baeriswyl

 

Fondée en 2015 par un groupe d’artistes, l’APTH a pour objectifs de former des artistes sur la scène et derrière la caméra, de leur permettre de jouir de leurs créations, de vulgariser le « métier » et de parcourir les régions les plus reculées du pays afin qu’un plus grand nombre de gens puisse bénéficier des spectacles. Un autre projet portant le nom de RENPARTS (Renforcement pédagogique en art de la scène) doit démarrer en juin 2019 prochain.

 Romaric Fils-Aimé

Images: David Duverseau & Valérie Baeriswyl

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