Le Centre National de la Transfusion sanguine est à la recherche de donneurs réguliers, qui bénéficieront automatiquement de services spéciaux
Le Centre National de la Transfusion sanguine (CNTS) souffre d’un manque de donneurs réguliers et fait face à une pénurie de ressources pour sa chaîne de collecte.
Jusqu’à juillet, le CNTS a collecté 18 000 pochettes de sang cette année. Les besoins se situent entre 60 000 et 80 000 pochettes.
De plus, l’entité fait face à une déperdition des pochettes collectées durant le mois de juin dernier.
«Cela arrive que des pochettes de sang ne soient pas testées à temps, dans les périodes d’engorgements», révèle à AyiboPost le docteur Ernst Noël, directeur du CNTS. Cette situation, non encore évaluée, survient à cause du manque de réactifs pour effectuer les tests.
Selon ses responsables, le CNTS manque de moyens pour se procurer du matériel afin de tester des pochettes de sang collectées. L’institution dépend du ministère de la Santé publique et de la population qui ne reçoit pas plus de 3 % du budget national.
Or, le coût pour l’achat à l’étranger des réactifs s’avère important. Le montant pour tester 40 000 pochettes de sang souhaitées par le CNTS s’est évalué à environ 1 million de dollars.
Pour examiner les pochettes, le CNTS procède de deux façons, d’abord par une technique semi-automatique qui permet de tester environ 90 pochettes par jour et l’autre, avec des machines qui facilitent le test de 240 pochettes en une journée.
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Tous les quatorze postes de transfusions à travers le pays fournissent des spécimens qui seront traités au sein du CNTS.
Si tous ces centres fournissent entre 10 000 et 12 000 pochettes par année, cela nécessitera l’installation de centres régionaux dans différents endroits du pays.
Le CNTS recherche également des donneurs réguliers. Ces personnes bénéficient d’un test révélant leur groupe sanguin réel et deviennent automatiquement détentrices d’une carte qui les priorise pour recevoir du sang en cas d’urgence, que ce soit pour elles-mêmes ou leur famille.
Léïca Christelle Benjamin, étudiante en Deuxième Cycle d’Études en Médecine 3 (DCEM 3) à la faculté de médecine de l’Université Notre-Dame d’Haïti, fait partie des donneurs réguliers. Elle dit avoir commencé à donner son sang dès la classe terminale, lors d’une campagne de sensibilisation.
Benjamin détient sa carte de donneur depuis 2021. «Ma contribution à la société tous les ans, c’est le don de sang», mentionne-t-elle, sourire aux lèvres, le dimanche 11 juin 2023 à son université.
Pour Samuel Jean Pierre, étudiant en 5e année à la Faculté de Médecine et de Pharmacie (FMP) de l’Université d’État d’Haïti (UEH), donner une pochette de sang représente «un geste de solidarité et je le vois comme une responsabilité citoyenne».
Le jeune homme est donneur de sang régulier depuis deux ans et fait également partie du Club des Amis du Sang, qui sensibilise autour de la nécessité du don pour la communauté.
Pierre Jean Rony est donneur de sang depuis 2021. C’est par altruisme que l’étudiant en 3e année de médecine donne un peu de lui. «Je veux contribuer à sauver la vie de ceux qui en ont besoin», précise-t-il.
Toute personne en bonne santé, qui a l’âge et le poids requis peut donner de son sang. «C’est une belle expérience, je ne ressens aucun malaise et c’est très facile», témoigne de son côté Finey Sébastien, étudiant en 5e année de médecine.
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Image de couverture : Deux étudiantes donnent du sang, assistées par une spécialiste médicale, lors d’une collecte à la Faculté de médecine de l’Université Notre Dame d’Haïti, à Pacot, le 11 août 2023. | © David Lorens Mentor/AyiboPost
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